Je ne sais pas comment dire à mes parents que je suis demiboy...

Bonjour,

Je m’appelle Ash (ceci est mon prénom non-binaire), bien assigné.e fille à la naissance, je me considère actuellement comme demiboy, j’en ai déjà parlé à mes ami(e)s, certains sont eux-mêmes LGBTQIA+ je ne sais pas du tout comment aborder la question avec mes parents qui sont habituellement plutôt fermés, j’ai très peur de leur réaction, j’ai déjà commencé ma «transition», j’ai coupé mes cheveux qui étaient avant extrêmement longs, les ai teints en vert et changé ma garde robe, parfois, j’ai l’imoression que ma mère sait, elle fait actuellement beaucoup d’insinuations à ce sujet mais elle continue à m’acheter des robes et à me traiter cimme une fillette.

Ash

Maxim-e

Bonjour Ash,

 

Très joli·e prénom!

 

C’est souvent beaucoup plus facile de parler de son identité de genre à des ami·e·s, surtout lorsqu’iels font partie de la communauté LGBTQIA+, que d’aborder le sujet avec ses parents moins au courant des réalités et des enjeux des gens de la diversité. Je comprends totalement ça. En même temps, c’est aussi dur de devoir subir régulièrement des commentaires et des gestes invalidants et allant à l’encontre de notre genre.

 

Des fois on donne à nos proches des signes et des indices qui nous semblent très clairs sur notre identité mais qui ne sont pas perçus ou compris comme on aimerait. Il y a des filles cis qui ont les cheveux courts ou de couleur, ou qui portent des vêtements plutôt neutres. Si tu aimerais que ta mère change de comportement, qu’elle t’achète le type de vêtement que tu aimes et arrête de te genrer au féminin, il pourrait être utile d’aborder le sujet directement et de faire des demandes claires.

 

Avant d’aller dans les détails de comment tu pourrais l’aborder, je tiens à dire que l’option de ne pas parler de ton identité à tes parents pour l’instant est valide. Faire un coming out comporte certains risques pour ta sécurité et ton bien-être, et peut demander beaucoup d’énergie émotionnelle et intellectuelle, si ce n’est pas possible pour toi ou si tu préfères attendre il n’y a rien de mal à ça en soi. Par exemple, certaines personnes trans et non-binaires attendent d’être adulte et d’avoir leur pleine autonomie avant d’ouvrir sur le sujet avec leurs parents.

 

Si tu te sens prêt à faire un coming out je peux t’offrir quelques trucs tirés d’une de mes réponses précédentes :

 

C’est déjà pas toujours facile de faire n’importe quel type de coming out à ses parents, mais lorsqu’il s’agit d’identités “moins connues” ça peut ajouter un obstacle de plus. Mais ne t’inquiètes pas trop non plus, ce n’est pas impossible et il y a des stratégies que tu peux adopter pour que ça se passe le mieux possible. 

 

Mon collègue Hadrien a déjà rassemblé une petite liste de conseils dans cette réponse à un.e ados qui voulait faire son coming out en tant que genderfluid, ça pourrait être un bon endroit pour commencer :

  • Tu peux le faire graduellement, en exprimant petit à petit des pans de ton identité genderfluid (par exemple, en changeant ta coupe de cheveux ou ta garde-robe) pour permettre à ta mère de s’habituer.
  • Tu peux choisir la façon de l’annoncer à ta mère, en fonction de tes préférences (lieu, moment, canal de communication écrit ou verbal…), ainsi que le temps que tu veux consacrer à la discussion (courte ou longue).
  • Tu peux demander à une personne de confiance de t’accompagner au moment de faire ton coming out à ta mère pour te soutenir.
  • Tu peux insister sur l’aspect positif de la nouvelle: lui dire que c’est un moment important pour toi, que c’est une preuve de confiance et que tu ressens du soulagement à lui dévoiler cette partie de toi.
  • Tu peux essayer de répondre à ses questions, nuancer ou reformuler ses propos. Sache toutefois que tu n’as pas à faire son éducation ou à subir d’insultes.
  • Si la conversation prend une tournure qui te met mal à l’aise, planifie une «porte de sortie», c’est-à-dire un endroit où tu peux te retirer. Tu pourrais ensuite réessayer d’aborder le sujet plus tard, si tu en as envie

 

Pour te préparer à toute sorte d’éventualiés, tu pourrais suvoler cet article de C’est comme ça qui mentionne les réactions négatives possibles des parents (mises en doute, déni, questions sur l’origine, honte ou dégout, idées reçues, etc.) lors d’un coming out en tant que gay ou bisexuel·le. Il y aurait quelques adaptations à faire pour non-binaire/demiboy, mais je crois que ça peut être une base utile quand même!

 

Le site WikiTrans est une belle introduction, simple et attrayante, pour les réalités trans et non-binaires que tu peux utiliser et partager. Je te recommanderais surtout les pages suivantes :

Parfois, il est plus facile de mettre par écrit ses pensées et ses émotions, et d’offrir des informations, que de tout formuler sur le moment. Tu pourrais faire ton coming out ainsi si c’est plus facile pour toi, mais il y a aussi des avantages à avoir une conversation directement avec les personnes concernées.

 

Une activiste non-binaire que j’aime beaucoup s’appelle Florence Ashley, deux de ces textes pourraient être utile à montrer à test parent dans la période entourrant un coming out. 

Il peut s’agir d’une façon d’introduire le sujet de façon générale, ou de donner des ressources après avoir fait ton annonce, comme tu préfères.

 

Sinon, j’aime beaucoup ce petit F.A.Q. de transkids qui aborde spécifiquement les jeunes (moins de 18 ans) trans et comment bien les soutenir tout en adressant plusieurs mythes et stéréotypes. Un autre sur les mythes et stéréotypes, en anglais cette fois mais facilement traduisible avec google. Et enfin, maon ami·e Alex Simon a écrit des articles sur l’importance des pronoms et la non-binarité qui pourraient aider à compléter.

 

Plusieurs des sites que j’ai nommé proviennent de mes réponses précédentes, sens-toi aussi libre de les consulter pour plus d’infos, et pour voir que tu n’est certainement pas le·la seul·e à avoir besoin de support pour faire ce type d’annonce :

 

En terminant, je sais que tout ça peut sembler compliqué, ça fait beaucoup de choses à penser et tu ne sais vraiment pas comment tes parents pourraient réagir. Je ne sais pas non plus, et c’est important pour moi que tu sois en sécurité. Je te souhaite de tout cœur que tes ami·e·s sauront te soutenir et que ton dévoilement se passe bien si tu décides de le faire. Tu peux toujours nous écrire pour nous donner des nouvelles ou nous demander plus de conseils.

 

Avec bienveillance,

 

Maxime, intervenant·e pour AlterHéros

Iel/they/them, accords neutres

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