J'ai appris que la femme que j'aime est trans, cela me fait ressentir de la confusion et de la colère...
Bonjour,
Je poste ici ma question après avoir écumé internet à la recherche de réponses et parce que j’ai pu comprendre que vous sauriez probablement répondre à celles-ci. Alors je vais vous expliquer ce qu’il m’arrive. Je vais être long, mais je pense que c’est important d’être le plus détaillé possible … J’ai 29 ans. Du point de vue de mon orientation sexuelle, je sais que j’ai toujours été hétéro. J’aime le genre féminin et suis attiré par lui naturellement. Je n’ai jamais eu d’autres relations qu’elles soient sentimentales ou de plaisir qu’avec des femmes.
Il y a maintenant 4 ans, j’ai rencontré une femme, Julie, qui a 2 ans de plus que moi et bénévole dans la même association que moi. Nous nous sommes tout de suite bien entendus et au fil du temps avons découverts une multitude de points et goûts communs, au point de passer beaucoup de temps ensemble. Sorties culturelles, randonnées en pleine nature, week-end road trip, … on est devenus proches au point de se confier l’un à l’autre, de s’appeler régulièrement quand on ne se voit pas, … Il y a de cela presque un an, alors que je commençait à sortir avec avec une autre femme, Julie a commencée à montrer quelques signes de jalousie. J’ai senti quelque chose qui n’allait pas et trouvait ça d’autant plus bizarre que mes autres fréquentations ne lui posaient jusqu’ici pas de problème. Je précise que de son côté, elle n’a personne dans sa vie (d’ailleurs pas beaucoup d’amis et elle est en froid avec sa famille, mais n’ai jamais eu plus d’infos à ce sujet et jamais souhaité lui demander parce que je sentais que ça lui faisait mal d’en parler) car elle m’a toujours dit qu’elle attendait de trouver la bonne personne. Bref. Décidé à lui parler, et pour passer du temps avec elle, j’organise pour cela un petit week-end dans l’Isère. On passe vraiment un bon moment. Mais alors que j’ai commencé à aborder le sujet avec elle, on a eu notre première prise de bec. Il s’est révélé qu’elle a finie par m’avouer ses sentiments et qu’elle en avait assez de me voir avec d’autres filles. J’étais déjà choqué parce que je n’avais rien vu venir. Mais il s’avère que le soucis, c’est que j’aime énormément cette femme. Elle est même celle avec qui j’aime a passer du temps et sa compagnie, bien plus qu’avec n’importe quelle autre femme. De retour de week-end, on reprend notre semaine de travail et moi j’ai cette dispute qui m’obsède complètement. Mais au plus je passais de temps avec ma copine, au plus je sentais que Julie souffrait et que je la perdais. J’ai donc fini par mettre fin à ma fréquentation. Et petit à petit, Julie et moi sommes redevenus complices comme avant. À la réouverture des cinémas, on décide avec Julie de se faire une séance. Et pendant celle-ci, on fini par s’embrasser. J’ai compris à ce moment là que je l’aimais vraiment. À la fin de la séance, je l’invite à venir chez moi. On se fait un petit repas vite fait et on s’embrasse à nouveau. Je vous passe les détails mais arrive un moment où on se déshabille. Sauf qu’au moment de lui retirer son pantalon, je sens qu’elle se crispe et finie par me demander d’arrêter en me disant qu’elle ne peux pas. J’avoue qu’à ce moment j’étais perdu. D’abord, cette jalousie maladive, le fait qu’elle m’ai avouée ses sentiments, cette soirée qui avait bien commencée …
Le soucis, c’est que depuis fin mai, elle est de nouveau distante mais cette fois, a carrément ignorer mes appels, messages… elle a même finie par ne plus venir à l’association où on est bénévoles. Moi inquiet et parce que je voulais des réponses, je fini par me pointer chez elle. C’était vers la mi-juillet. Elle me laisse entrer chez elle et je sens qu’elle est vraiment mal à l’aise. Elle n’osait même plus me regarder … bref. Elle finie à force de mes questions et de mon insistance, par me révéler qu’elle était née garçon et quelle est en froid avec sa famille parce qu’à 16 ans; elle a voulu devenir une fille, parce que pour elle, elle l’avait toujours été. Et que si elle était partie et qu’elle avait voulu arrêter de me voir, c’est parce qu’elle savait pas comment me le dire, après 4 ans d’amitiés et tout ce qui s’est passé entre nous et qu’elle avait peur que je la rejette.
Moi je suis tombé de haut et je n’ai pas su quoi lui dire, lui répondre. Je comprenais mieux maintenant son comportement. Sauf qu’aujourd’hui, moi je ne suis pas bien. Je n’ai jamais eu de rapports amoureux ou autre avec une transsexuelle. Je ne m’étais même jamais imaginé que cela puisse arriver un jour d’ailleurs. Mais je sais que je l’aime. Et je suis presque certain que cette femme est celle que je cherche depuis longtemps. Sauf que j’ai deux problèmes. La première, c’est qu’elle est toujours hyper distante depuis toute cette histoire et que de mon côté, je ne suis pas hyper à l’aise avec tout ça. Bien sûr, une partie de moi veux se lancer avec elle. Et quand je repense à tous ce qu’on a fait tous les deux, ça ne peux pas être autrement. Parce que je n’ai jamais été aussi bien avec une femme. Mais entre la distance qui persiste entre nous de son côté et le fait que je ne sois pas totalement à l’aise avec sa transexualité, je suis dans l’impasse. Une immense partie de moi veux nous laisser une chance. Mais une autre partie, me laisse emprunt aux doutes. D’abord, je lui en veut. Car après tout ce qu’on a vécu et toutes les confidences qu’on a eu ensembles, je suis en colère contre elle de ne pas m’avoir dit cela avant. Même si d’un autre côté je peux comprendre qu’elle ai eu peur de me le dire avant et que je m’éloigne d’elle … mais j’ai aussi cette crainte du point de vue de son corps. Je ne sais pas comment dire, mais je ne suis clairement pas à l’aise à l’idée de me retrouver avec une femme qui a un pénis …
Bref. Je suis perdu. D’un côté; je ne veux pas la perdre. Je sais que je l’aime et je veux construire quelque chose avec elle. Et c’est clair que de son côté, c’est partagé. Mais de l’autre, j’ai cette part de colère vis-à-vis du fait qu’elle m’ai cachée sa nature aussi longtemps. Qu’en dépit de tout ce qu’on a fait ensemble de ce qu’on s’est dit, elle n’ai jamais pu me l’avouer avant, comme si j’allais la traiter comme un monstre. Peut être aussi, suis-je un peu en colère contre moi de n’avoir rien vu venir non plus je ne sais pas.
Et cette histoire. Je ne sais pas comment me mettre en tête que j’aime et que je pourrais avoir une relation avec une transsexuelle.
Et cette distance qu’elle mets entre nous maintenant et qui m’est insupportable. Et il y a quelques jours, une connaissance commune m’a avouée que Julie n’arrête pas de pleurer … bref. Je suis complètement retourné. Tout ça me rend fou je ne sais pas quoi dire, pas quoi faire. Je suis perdu. Quels conseils pourriez-vous me donner ? Merci par avance …
Bonjour,
Merci de faire confiance à AlterHéros en nous faisant part de ton histoire! Je vois que ton processus de réflexion est bien entamé et que tu es en mesure de considérer de nombreux éléments en même temps, je salue cette force chez toi!
Tu traverses une période remplie de pensées et d’émotions très énergivores… Essayons d’y voir plus clair ensemble. Tu es hétéro et très proche de Julie, une amie intime, depuis plusieurs années. Dernièrement, elle t’a dit qu’elle avait des sentiments pour toi, tu as toi-même réalisé que tu l’aimes et vous vous êtes rapprochés davantage. Malgré cette attirance réciproque, Julie t’a fait savoir qu’elle n’était pas prête à avoir des relations sexuelles avec toi, ce qui a causé beaucoup de confusion chez toi. Après lui avoir posé des questions, tu as appris qu’elle est trans, ce fut un choc pour toi. Un malaise et une distance se sont installés entre vous et c’est très douloureux. Tu te demandes maintenant comment agir et quoi faire des sentiments contradictoires qui t’habitent. C’est bien cela?
D’abord, je souligne, même si tu t’en doutes déjà, que ressentir une attirance émotionnelle et physique envers une femme trans n’est absolument pas en contraction avec ton identité hétérosexuelle. Julie est une femme – et une femme époustouflante d’après ta manière de la décrire.
Que tu décides de développer ou non une relation amoureuse avec Julie, il me semble important de ne pas la réduire à ce qu’il y a sous son pantalon ou à l’historique de son corps. Julie demeure une personne à part entière, c’est essentiel de ne pas perdre cette vérité de vue. Il arrive encore malheureusement que notre entourage ou les médias traditionnels nous encouragent à faire inconsciemment une fixation sur les organes génitaux des personnes trans et à oublier les multiples facettes de leur identité.
J’emprunte quelques mots que mon collègue Guillaume a déjà écrits à ce sujet : « Lorsque nous sommes en processus de séduction avec une personne, qu’est-ce qui nous intéresse? Sa personnalité? Notre capacité à communiquer et créer une forme de connexion ensemble? Sa beauté en général? À ce moment, on ne pense pas vraiment à ses caractéristiques génitales, n’est-ce pas? Quelle est la taille de son clitoris? A-t-elle de grosses lèvres? Est-ce qu’elle a du poil pubien? A-t-elle un pénis? Bref, peu importe les caractéristiques génitales de cette personne, ce sont des éléments que nous apprendrons une fois un lien de confiance établi, à la discrétion de la personne et selon le respect de son rythme. Est-ce que notre intérêt à son égard changera réellement selon la forme de sa vulve? Selon si elle a du poil? Selon si elle a un pénis? Comme pour chaque personne que nous rencontrons et avec qui nous développons une complicité, il est possible de demander avec quels types de rapports sexuels cette personne est confortable, ce qu’elle aime, ce qu’elle aime moins, ses limites et ses besoins. Communiquer verbalement ce genre d’informations est simplement une façon de mieux se connaître, peu importe si cette fille est trans ou non. Que cette personne soit trans ou non, elle est d’abord et avant tout un individu. Une personne à part entière, peu importe ce qui se trouve dans ses sous-vêtements. »
Je reviens sur le sentiment de colère et de rancœur que tu mentionnes. Je comprends que tu as été déstabilisé quand tu as su que Julie est trans, tu n’avais pas envisagé cette possibilité. À mon avis, continuer de cultiver ton empathie demeure l’avenue la plus fertile. Par moments, on peut avoir l’impression que les personnes faisant partie d’une minorité (sexuelle ou de genre, par exemple) doivent nous parler de leur parcours intime, surtout lorsqu’on est près d’elles et qu’on sent qu’on est digne de confiance. Parfois, il est nécessaire de prendre du recul et de se rappeler que chacun.e a le droit d’avoir le plein contrôle sur son propre récit. Se faire communiquer des informations très personnelles est un privilège, pas une chose qui nous est due.
C’est normal de se sentir très investi quand une personne proche nous apprend quelque chose d’intime, mais il peut être facile d’oublier, de banaliser ou de minimiser les risques qui peuvent être encourus par un coming-out. Il peut également être difficile de se mettre à la place de l’autre et d’avoir conscience de tous les enjeux que soulève un coming-out. Faire attention à ces enjeux nécessite souvent d’accepter d’adopter une posture de soutien et d’effectuer un décentrement : on peut tout à fait passer par toute une gamme d’émotions et c’est absolument valide, mais à la base, la situation n’est pas à propos de nous… elle est à propos de la personne qui fait le coming-out. Quand on parvient à intégrer cette vision, c’est souvent très soulageant, parce que cela aide à évacuer les interprétations de type « tu ne m’as rien dit parce que tu ne me fais pas confiance et ne valorises donc pas notre relation » au profit de lectures ressemblant davantage à « tu n’étais simplement pas prêt.e à en parler avec moi à ce moment, cela ne connote rien de négatif à propos de notre relation ».
Je peux imaginer ta vexation quand tu te dis que Julie a choisi d’attendre avant de te parler, comme si elle craignait que tu réagisses médiocrement. Penses-tu pouvoir essayer d’alimenter d’autres scénarios? Par exemple, étant donné que tu n’as nullement l’intention de « la traiter comme un monstre », aurais-tu envie de dire à Julie : « Je me doute que tu as dû être très inquiète de ma réaction. Je suis reconnaissant que tu m’en parles, je comprends que ce n’est pas facile de t’ouvrir à ce sujet »?
J’ai l’impression que lorsqu’on reproche (ouvertement ou dans notre tête) à quelqu’un de ne pas être autant à l’aise avec nous que ce que l’on souhaiterait, on risque de se rigidifier et d’arriver relativement rapidement à un cul-de-sac (je ne dis pas cela pour te faire sentir honteux, j’ai moi-même souvent le même réflexe et je constate chaque fois que ça m’entrave au lieu de m’aider, ça ne m’amène jamais là où je désire réellement aller). Pour continuer à entretenir la complicité (qu’elle soit amicale ou romantique) entre Julie et toi, que penses-tu de lui faire savoir, avec tes paroles et avec tes actions, que tu demeures là pour elle, que tu as envie qu’elle soit heureuse, que tu es prêt à l’accueillir quand elle se montre vulnérable avec toi et que tu es également prêt à respecter son intimité s’il y a des éléments qu’elle souhaite garder pour elle?
Bref, tu dis que tu es fâché de ne pas avoir su plus tôt que Julie est trans. Ta réaction est assez courante, tu n’es certainement pas le seul à ressentir cela dans ce type de contexte. Je tiens à te rappeler deux éléments.
- Il y a une infinité de parcours et d’allures possibles pour les personnes trans comme pour les personnes cisgenres. Ce n’est donc pas étonnant de ne pas être en mesure de deviner quel genre a été attribué à une personne au moment de sa naissance.
- En gardant certaines informations intimes pour elle, Julie ne posait pas un geste contre toi. Elle prenait simplement soin d’elle en respectant son propre rythme. Elle ne doit à personne de partager des faits personnels.
D’ailleurs, en te lisant, je trouve plutôt que Julie semble témoigner d’une grande confiance à ton égard. Tu dis que vous vous êtes fait de nombreuses confidences. Elle t’a fait part de ses sentiments. Elle a choisi de te dire qu’elle est trans malgré sa peur que cela creuse un fossé entre vous et malgré le fait que son entourage a eu des réactions négatives dans le passé. Ce n’est pas rien… c’est même très précieux! Qu’est-ce que tu en dis?
Tu nous demandes quels conseils on pourrait te donner. Je ne peux pas te dire quoi faire, mais je te propose quelques pistes de réflexion.
Tu es bouleversé par ce que tu vis, je crois que la première chose à garder en tête est de prendre soin de toi : en passant du temps avec les gens que tu aimes, en te laissant de la place pour ressentir et exprimer tes émotions (en tenant un journal, en discutant avec tes proches sans dévoiler de secrets à propos de Julie, en nous réécrivant, etc.), en réservant du temps pour te reposer, en pratiquant tes loisirs favoris, en faisant des activités sportives, etc. C’est bête, mais on peut facilement l’oublier : plus tu seras en forme, plus tu seras en mesure de faire face positivement à des sentiments et à des idées qui te bousculent.
Je te propose parallèlement de continuer à t’informer afin de mieux connaître et comprendre certaines réalités des personnes trans, afin de déconstruire certaines idées préconçues ou certaines généralisations qui pourraient t’habiter malgré toi. Maxime a déjà rassemblé plusieurs liens utiles dans cette autre réponse d’AlterHéros. Je reprends un extrait de son message ici. « Si ça t’intéresse de continuer à t’instruire et à lire sur le sujet des personnes trans et des relations avec celles-ci, je peux te proposer quelques ressources rapidement aussi :
- Comment être un allié des personnes trans – Guide du débutant – Lush
- 10 questions à ne pas poser à une personne trans ou non-binaire – En tous genres
- Comment me comporter face à une personne trans – WikiTrans
- Trans et sexualité – WikiTrans
- How to Respectfully Love a Trans Woman – Kaylee Jakubowski »
À cette liste, j’ajoute une brochure ainsi que le site web C’est comme ça, il s’agit d’un organisme un peu plus près de chez toi.
Quand on ressent un grand inconfort, c’est normal de vouloir le régler rapidement. Je te suggère quand même de prendre ton temps pour réfléchir et pour te poser certaines questions. En voici quelques-unes.
- Que connais-tu à propos des réalités des femmes trans? As-tu en tête un portrait plutôt uniforme ou bien est-il diversifié et riche en nuances? Penses-tu que ton image mentale correspond bien à ce que Julie vit?
- Tu n’avais jamais envisagé d’être en relation avec une femme trans. Cela n’est pas nécessairement étonnant : les personnes trans sont souvent et malheureusement invisibilisées ou réduites à quelques archétypes lorsqu’elles sont représentées. Une fois la surprise passée, crois-tu que Julie et toi êtes compatibles sur le plan amical? Sur le plan romantique? Sur le plan sexuel?
- Que recherches-tu dans tes relations amicales et amoureuses? Crois-tu que Julie correspond à tes attentes et à tes besoins? Penses-tu que tu corresponds aux siens? La manière la plus directe de les connaître est de lui demander. Es-tu à l’aise d’entamer une conversation avec Julie à ce sujet?
- Es-tu capable de cerner plus précisément ce qui cause ton inconfort dans le fait que Julie soit trans et qu’elle te plaise? Par exemple, est-ce parce que c’est une expérience nouvelle? Es-tu inquiet du regard des autres? Est-ce que ça change ta perception de toi-même? Est-ce parce que l’idée que tu te faisais de la sexualité avec elle est modifiée? Si c’est le cas pour ce dernier point, je me permets de recopier ici un extrait d’une autre réponse d’AlterHéros : « Je tiens aussi à te rappeler qu’au fond, pratiquement tous les comportements sexuels que tu peux imaginer sont accessibles à tout le monde. Embrasser, caresser, câliner, frotter, presser, lécher, sucer, mordiller, masser, utiliser des jouets, donner ou recevoir une pénétration… Aucun de ces actes n’est réservé à un genre en particulier ou à un type de corps en particulier. Tes partenaires et toi serez toujours libres d’adopter ou de rejeter ces pratiques en fonction de vos envies. »
- Voudrais-tu dresser une liste de tes priorités, de tes besoins et de tes limites? Qu’est-ce qui a le plus de poids pour toi?
- Quelles sont les conséquences probables des options qui s’offrent à toi? Avec lesquelles de ces conséquences es-tu le plus à l’aise?
- Es-tu prêt à renoncer à une relation avec une femme dont la personnalité semble très bien se marier à tes goûts? Penses-tu que tu as plus de chances d’être épanoui sans Julie ou auprès de Julie?
- Penses-tu pouvoir être un ami ou un partenaire qui l’aide à s’épanouir également? Crois-tu être en mesure de respecter son rythme sans la bousculer (lui laisser du temps et de l’espace si elle en a besoin, éviter d’insister pour la voir ou pour obtenir certaines réponses, etc.)? Et de respecter le tien?
- Voudrais-tu contacter Julie pour lui demander quels sont ses besoins en ce moment? Voudrais-tu la rassurer à propos du fait qu’elle demeure importante pour toi? Te sens-tu disposé à lui offrir ton écoute et ton soutien sans jugement?
- Voudrais-tu lui faire savoir que la distance entre vous te pèse beaucoup? Aurais-tu envie de lui proposer de nouvelles activités afin de renforcer vos liens (que vous décidiez de développer une relation amoureuse ou encore amicale)? Si tu t’ennuies d’elle, mais que tu as besoin de temps pour faire le point sur ce que tu veux, rien ne t’empêche de renouer platoniquement avec elle si cela lui convient aussi.
- Es-tu inconfortable à l’idée de développer une intimité physique avec Julie? Si oui, peux-tu identifier plus précisément pourquoi? Tu dis que tu n’es pas à l’aise de te retrouver avec une femme qui a un pénis. Es-tu certain que c’est le cas de Julie (ce n’est pas parce qu’elle est trans qu’elle a nécessairement un pénis)? Crois-tu que c’est un malaise qui pourrait être apprivoisé et dénoué ou bien est-ce une limite ferme? Aurais-tu envie d’explorer une dimension romantique avec Julie sans pour autant avoir des relations sexuelles avec elle?
- Souhaites-tu entamer une discussion avec Julie à propos de la sensualité et de la sexualité? Vous pourriez en profiter pour nommer respectueusement vos préférences, vos limites, vos envies… et voir plus clairement ce qui est envisageable. Je te laisse cette liste qui pourrait au besoin vous aider à aborder le sujet.
Je t’ai lancé beaucoup de questions, ce sera à toi de voir quelles avenues te semblent les plus pertinentes à explorer. Après tout, c’est toi le mieux placé pour prendre les meilleures décisions!
Si tu n’es pas trop assommé après avoir lu ce très long message, je t’invite à jeter un coup d’œil à ceci, les idées exprimées me semblent complémentaires aux tiennes.
- Est-il possible que le physique de la personne avec qui on serait le plus compatiblesoit une femme trans?
- Je suis un homme cisgenre hétéro et je me rends compte que je ne suis pas prêt àavoir une relation intime avec une femme trans que j’ai rencontrée… Comment lui dire que je ne suis pas intéressé sans lui manquer de respect?
Si tu souhaites nous réécrire, tu es le bienvenu! Julie peut également nous contacter si elle en ressent le besoin.
Bonnes réflexions,
Marianne (elle/she), bénévole pour AlterHéros