Est-ce que les opérations d'affirmation de genre permettent aux hommes trans d'avoir autant de plaisir sexuel qu'un homme cis?

Hey euhm je sais pas vraiment quoi dire parce que je risque de passer pour un foutu pervers mais soit. Je suis un homme trans qui n’a pas encore fait les opretations et euhm j’aimerais savoir si je pourrait lorsque j’aurais acquis mes attribut masculin (penis) ressentir autant de plaisir qu’un homme «normal» lors d’acte sexuel : maturbation, rapport, ect… J’ai essayé de trouver mes réponse mais sans rien j’avoue que c’est énervant j’aime les hommes depuis toujours donc je ne sais pas de quoi ça fait de moi (un gay / hetero /autre ? Personnellement jutilise le terme gay mais peut être n’est il pas correct)
Merci de prendre soin à répondre à toute les question posé ça dois vous prendre un sacré temps

Levi

Séré

Salut Levi!

Merci de faire confiance à AlterHéros avec ta question. Il me fera plaisir de répondre à ta question, d’autant plus qu’elle me concerne puisque je viens tout juste d’avoir une opération pour avoir un pénis!

D’abord, ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a deux méthodes chirurgicales principales pour créer un pénis chez une personne trans, soit la phalloplastie et la métaïodoplastie.

La grosse différence entre les deux, c’est que la phalloplastie utilise un lambeau de peau, qui est généralement prélevé au niveau de l’avant-bras, afin de créer le pénis, alors que la métaïodoplastie utilise le tissu déjà présent dans la région génitale, soit le cl*toris qui a grandi sous l’effet de la testostérone, aussi appelé dicklit. Chacune de ces techniques chirurgicales comporte ses avantages et ses inconvénients. Dans les deux cas, il est possible de procéder à un allongement de l’urètre (pour qu’elle passe dans le pénis afin qu’il soit possible d’uriner debout), à une vaginectomie (pour enlever le vagin), à une scrotoplastie (pour créer un scrotum) et à des implants testiculaires. Plusieurs combinaisons de ces procédures sont possibles pour arriver au résultat que tu souhaites en fonction de tes priorités. Je t’invite à consulter ce guide illustré de l’association OUTrans pour mieux comprendre les techniques chirurgicales.

Pour ce qui est des sensations et du plaisir sexuel, les deux techniques permettent de ressentir du plaisir lors de la masturbation et des relations sexuelles.

Dans le cas d’une phallo, le lambeau de peau est prélevé en pleine épaisseur, ce qui veut dire que ce n’est pas seulement la peau qui est prélevée, mais plusieurs couches de tissu du site donneur, incluant la peau, la graisse, les veines et les nerfs. Lorsque le pénis est créé, les nerfs prélevés sur l’avant-bras sont connectés aux nerfs de l’aine, ce qui permet de développer des sensations tactiles et érogènes dans le nouveau pénis. Le processus de régénération des nerfs prend du temps, et il se peut donc que cela prenne quelques années avant d’atteindre un maximum de sensibilité. Par contre, le dicklit est préservé lors d’une phallo et est généralement enfoui à la base du nouveau pénis. Il demeure donc possible de le stimuler à cet endroit et d’avoir du plaisir sexuel et des orgasmes même avant que les nerfs se régénèrent dans le nouveau pénis.

Dans le cas d’une méta, le dicklit est allongé en sectionnant les ligaments qui le retiennent par en dessous et en utilisant les petites lèvres pour former le dessous du pénis. Les sensations tactiles et érotiques sont donc dans la très grande majorité des cas totalement préservées. Il demeure donc possible d’avoir des érections spontanées, d’avoir du plaisir sexuel et des orgasmes.

Le choix entre une méta ou une phallo est hautement personnel. Cela dépend des priorités de chacun :

  • Taille et apparence du pénis : Un pénis obtenu par méta atteint en moyenne une longueur entre 3 et 7 centimètres au repos, tandis qu’un pénis obtenu par phallo atteint une longueur plus grande, soit une moyenne d’environ 13 centimètre. Un pénis obtenu par méta devient plus long et large lorsqu’il est en érection et a une apparence non circoncise, tandis qu’un pénis obtenu par phallo est toujours de la même taille et a une apparence circoncise.
  • Érections: Lors d’une méta, le pénis garde la même capacité d’avoir des érections qu’avant la chirurgie, c’est-à-dire qu’il peut avoir des érections spontanées sans l’aide d’un implant érectile.  Au contraire, un pénis obtenu par phallo ne peut avoir des érections spontanées, il faut donc recourir à un implant érectile, une chirurgie distincte qui se déroule habituellement un an après la chirurgie initiale, afin de pouvoir avoir des érections.
  • Capacité de pénétration : Il n’est pas garanti qu’un pénis obtenu par méta pourra pénétrer un.e partenaire, cela dépend de la grosseur obtenu avec la prise de testostérone ainsi que de l’anatomie de la personne et de saon partenaire. Il existe par contre des extensions pouvant être utilisées pour améliorer la capacité de pénétration. Au contraire, un pénis obtenu par phallo peut habituellement être utilisé pour des relations sexuelles avec pénétration, soit après l’implantation d’une prothèse érectile ou à l’aide de méthodes externes.
  • Capacité à uriner debout : Il n’est pas garanti qu’un allongement de l’urètre lors d’une méta pourra permettre à une personne d’uriner debout en portant des vêtements, cela dépend de la grosseur obtenue avec la prise de testostérone ainsi que de l’anatomie de la personne. Il existe par contre des extensions pouvant être utilisées pour permettre de plus facilement passer la braguette. Un allongement de l’urètre lors d’une phallo permet généralement d’uriner debout, s’il n’y a pas de complications.

Personnellement, j’ai eu une méta simple, c’est-à-dire que j’ai gardé mon vagin et que je n’ai pas eu d’allongement de l’urètre ni de scrotoplastie, il y a deux mois. Je suis vraiment satisfait des résultats de la chirurgie jusqu’à présent. J’ai plus de sensibilité qu’avant, j’ai plus de longueur, j’ai des érections spontanées qui sont vraiment satisfaisantes et je n’ai plus de dysphorie lorsque j’ai des relations sexuelles. Je peux maintenant recevoir des fellations comme les gars cis et utiliser des manchons de masturbation conçus pour eux! Je n’ai pas encore essayé de pénétrer un partenaire, mais je crois bien que j’en serai capable. Je peux aussi continuer d’utiliser mon vagin comme avant, ce qui était une priorité pour moi­. Un des points qui m’a poussé à choisir la méta plutôt que la phallo est que la convalescence est beaucoup plus courte. De plus, il est possible de recourir à une phallo après une méta, alors que le contraire n’est pas vrai.

Je t’invite aussi à lire cette réponse de mon collègue Shinri qui parle de son expérience avec la phalloplastie, ainsi que cette réponse de mon collègue Sam, qui parle également de ce sujet.

Si tu veux voir à quoi ça ressemble un pénis créé par méta ou par phallo, je te conseille le site transbucket.com. Une foule de personnes trans y partagent des photos de leurs organes génitaux après une chirurgie, ainsi que des témoignages. Si tu as du mal à te créer un compte pour accéder à la galerie de photo, une gentille personne a transformé son compte en accès public. Les informations de connexion sont :

username: bucketfriend
password: letmein!

D’ailleurs, moi aussi je suis gai, et je t’assure qu’il y a plein d’hommes trans qui aiment les hommes et qui s’identifient comme gai, bisexuel ou pansexuel. Si tu veux t’informer sur les relations affectives et sexuelles avec d’autres gars tant que gars trans, je t’invite à consulter ce le super Guide HoT de l’organisme RÉZO.

J’espère que ça répond à ta question! N’hésite surtout pas à nous réécrire si tu veux plus d’information à ce sujet ou que tu as une autre question.

Bonne journée à toi,

Séré, intervenant pour AlterHéros

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