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18 décembre 2020

Je suis une fille lesbienne je ne sais pas comment le dire à mes parents...

Bonjour je me pose beaucoup de questions sur ma sexualité je ne sais pas comment le dire à mes parents je me sens mal dans mon corps actuellement pouvez-vous me donner quelques petits conseils. Je suis pas une fille lesbienne je ne sais pas comment le dire à mes parents.

Albato

Guillaume Perrier

Bonjour Albato!

Merci pour la confiance que tu portes envers AlterHéros! Et je te remercie également pour ta patience. Nous éprouvons quelques délais dans la rédaction de nos réponses ces derniers jours. Milles excuses.

 

Si je comprends bien ta question, tu te poses beaucoup de questions sur ta sexualité et tes attirances et tu te demandes comment dire à tes parents que tu es lesbienne. Est-ce bien cela? Je ne suis pas 100% certain du sens de ta question, puisque tu as inscrit je suis pas une fille lesbienne, alors que tu as indiqué tes attirances homosexuelles dans le formulaire. Je formulerai donc cette présente réponse en tenant pour compte que tu souhaites communiquer à tes parents que tu ressens des attirances pour d’autres filles. Toutefois, si j’ai mal compris le sens de ta question (par exemple, si tu t’interroges sur ton identité de genre par exemple ou sur ta relation avec ton corps), je t’encourage fortement à adresser une nouvelle question à l’équipe d’AlterHéros, en précisant davantage de détails, en utilisant le formulaire de question de notre site internet ou en nous écrivant directement à l’adresse courriel : questions@alterheros.com

 

D’abord, je tiens à te préciser que tu n’es pas seule. Vous êtes nombreux et nombreuses à nous écrire concernant l’orientation sexuelle, notamment en ce qui a trait au dévoilement de notre orientation sexuelle ou romantique à nos proches. C’est correct de ressentir de l’anxiété, de la peur et peut-être même une forme de honte à l’idée d’ouvrir cette discussion avec nos proches. Nous vivons dans une drôle de société qui a encore tendance à prendre pour acquis que tout le monde est hétéro jusqu’à preuve du contraire, et cette contrainte à l’hétérosexualité est un obstacle très important pour les jeunes ressentant des attirances diversifiées et ne s’inscrivant pas dans le modèle hétérosexuel dominant. Je t’encourage donc à faire preuve de compassion envers toi et à te faire confiance : il n’y a que toi qui peux connaître tes attirances et il n’y a que toi qui peux choisir les mots ou les étiquettes pour définir ta propre orientation sexuelle. N’oublie jamais que tes attirances, peu importe comment tu les définies, demeurent magnifiques et authentiques. Il n’y a aucune orientation sexuelle plus importante qu’une autre et le simple fait de nous écrire pour nous partager tes attirances envers d’autres filles est une très grande étape! Félicitation!

 

Il n’est pas toujours facile de trouver les bons mots pour s’identifier. Les termes lesbienne, gaie, homosexuelle ou bisexuelle peuvent ne pas toujours coller à notre peau, et c’est vraiment correct! C’est à toi de choisir la façon que tu souhaites définir tes attirances. C’est aussi possible de simplement adresser tes attirances en fonction de la personne ou des personnes envers qui tu ressens une attirance en ce moment (par exemple, je ne sais pas quel mot choisir, mais ce que je sais, c’est que je ressens une attirance pour certaines filles). Si jamais tu as des questions concernant les attirances ou les termes pouvant être utilisés pour aborder des réalités, des désirs ou des identités, tu peux nous écrire à nouveau à n’importe quel moment!

 

Puis, pour citer ma collègue Cat qui a un talent remarquable pour répondre aux jeunes sur des questions concernant le coming-out de l’orientation sexuelle :

«Ensuite, la question du coming out ou du dévoilement de cette partie de ton identité avec les autres t’appartient. Le coming out n’est pas une obligation, et il s’agit d’un processus qui peut se vivre en différentes étapes. Qu’est-ce que j’entends par là? Je veux dire que tu peux choisir comment et avec qui tu as envie d’en parler. Tu n’es pas tenue d’en parler à tout le monde dans ton entourage. Tu peux déterminer le moment et l’endroit qui te convient pour en discuter. Il s’agit donc de ton processus et il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de le faire, tant que tu restes à l’écoute de tes besoins dans tout ça. Je me permets toutefois de te poser certaines questions pour guider un peu ce processus. As-tu déjà parlé de cette partie de ton identité avec quelqu’un.e autour de toi? Y a-t’il un.e de tes ami.es en qui tu as réellement confiance et avec qui tu te sentirais à l’aise d’en parler? Parfois, le fait de commencer à en parler avec une ou des personnes de qui tu te sens vraiment très proche peut être aidant. Dans mon cas, j’ai trouvé ça très aidant d’en parler en premier à des gens avec qui j’étais certaine de ne pas être jugée et d’être bien accueillie. Par la suite, ces personnes peuvent potentiellement devenir une ressource et t’aider dans ton coming out auprès d’autres personnes. Qu’en dis-tu? Aussi, tu peux déterminer si tu as envie de parler de [tes attirances] à plusieurs personnes en même temps, ou d’en parler à chaque personne de manière individuelle? Tu peux décider d’en parler en personne ou bien par écrit. Par exemple, si tu choisis de l’annoncer en personne, tu pourrais demander à tes [parents] de se regrouper […] et en discuter avec elleux (contraction de elles et eux). Tu pourrais aussi choisir d’écrire un petit texte que tu pourrais envoyer de manière individuelle ou collective à [tes parents]. Parfois, le fait de l’écrire peut t’aider à mettre en mot ta propre réalité. Même si tu choisis de leur annoncer en personne, cela peut être une bonne idée d’écrire ce que tu as envie de partager avec elleux et de réfléchir à comment tu souhaites le faire.

 

Sache que peu importe comment tu choisis de faire ton dévoilement et à qui tu choisis de le faire, tu demeures valide et tout à fait légitime dans ton identité de personne [lesbiennes, gaies, homosexuelle, bisexuelle ou en questionnement]. Je comprends comment cela peut être soulageant d’une certaine manière d’en parler avec son entourage, mais permets-toi de respecter ton rythme, de trouver les mots et de prendre soin de toi dans tout ça sans te mettre trop de pression !

 

Je me permets aussi de citer  une ancienne réponse que j’ai écrit à ce sujet pour approfondir ta réflexion. « Il se peut que ta famille te posent des questions, je te propose donc de te préparer mentalement pour savoir ce que tu as envie de partager. Je te fait parvenir certaines questions pertinentes que proposent Interligne quant à ton dévoilement :

  • Est-ce que tu es confortable avec [ton orientation sexuelle]?

  • Pour quelles raisons souhaites-tu partager cette information à ta famille?

  • Est-ce que tu es généralement à l’aise pour parler de trucs personnels avec ta famille?

  • Est-ce que tu as des ami.e.s ou frère/soeur/un.e meilleur.e ami.e qui pourrait t’aider dans cette démarche?

  • Comment est-ce que tu anticipes la réaction de ta famille? Est-ce que tu as déjà entendu certains commentaires de leur part à l’égard des personnes LGBTQ+? Est-ce que c’était des commentaires positifs, neutres ou négatifs? As-tu déjà partagé une nouvelle de l’actualité LGBTQ+ ou une information sur une vedette LGBTQ+ pour analyser la réaction de ta famille?

  • Est-ce que tu te sens confortable de répondre à leurs questions concernant [la diversité sexuelle] et, le cas échéant, de défaire les fausses conceptions de leur part?»

Toutes ces questions ne sont que des lignes directrices pour t’aider à approfondir ton propre cheminement et te sentir prête le moment venu. Pour ma part, mes ami.e.s ont été très à l’écoute lorsque j’ai fait mon coming out gai. Ce sont elles et eux qui m’ont accompagné dans mes réflexions et je me suis sentie supportée et comprise. Si jamais tu sens que ton groupe d’ami.e.s n’est pas supportant comme tu aurais envie qu’ils et elles le soient, as-tu déjà pensé à fréquenter des espaces pour les jeunes LGBTQ+? Je comprends qu’il est difficile en ce moment de se réunir à cause du contexte de la pandémie mondiale, mais il existe également différents groupes de support virtuels.» Par exemple, tu peux contacter l’association jeunesse LGBTQ+, C’est Comme Ça, qui travaille précisément avec les jeunes LGBTQ+ ou en questionnement habitant en France. AlterHéros étant au Canada, il nous est parfois difficile de pouvoir référer les jeunes aux services actifs dans leur pays.

Je t’invite à consulter ce lien pour trouver la ressource LGBTQ+ la plus près de chez toi.

De plus, sache que tu peux nous réécrire à n’importe quel moment si tu en ressens le besoin !

 

Bonne chance pour la suite, Albato, et n’oublie pas de demeurée à l’écoute de ton propre rythme à ce sujet. Il n’y a aucune presse et aucune obligation à dévoiler quoi que ce soit tant et aussi longtemps que tu le jugeras nécessaire. 🙂

 

Guillaume, coordonnateur de l’intervention pour AlterHéros

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