Depuis 2-3 ans j'ai très envie de coucher avec des garçons et j'en ai très honte. Suis-je normal?

Hello

J’ai 14 ans et Mes amis trouvent anormaux les choses entre hommes.

Moi depuis 2 ou 3 ans j’ai très envie de coucher avec des garçons je suis un garçon.

J’avoue jy pense tous les jours et j’en ai très honte , je me sens attirer par les pénis des hommes et j’ai beaucoup de fantasmes sexuels avec les pénis.

Je ressens rien pour les filles.

Cette année j’ai senti des sentiments amoureux pour un garçon de ma classe pendant toute l’année scolaire. En fé j’étais amoureux de lui pendant toute l’année et je suis toujours amoureux de lui au moment où je vous écris et ça me fait terriblement souffrir.

J’ai rien dit j’ai peur de la réaction des autres et aussi de mes parents.

Suis je normal? Je sais pas koi faire dans ma situation, j’ai envie de mourir par moment je souffre terriblement j’ai très hon

Émilie Grandmont

Bonjour à toi!

Merci de nous faire confiance pour répondre à ta question.

Pour commencer, il n’y a absolument rien d’anormal et honteux dans ce que tu me dis! Comme dit maon collègue Maxim·e dans cet extrait d’une autre réponse:

« La première chose sur laquelle j’aimerais insister, et possiblement l’une des plus importantes, c’est qu’il n’y a strictement rien de mal à être attiré par les hommes, à aimer les embrasser ou à avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes. En grandissant dans nos sociétés parfois fermées d’esprit, il est difficile de ne pas associer (souvent inconsciemment) l’homosexualité et les relations entre personnes de même sexe avec quelque chose de négatif, d’invalide, d’inaproprié ou même de dégoutant. c’est ce qu’on peut appeler de l’homophobie intériorisée. […] Je tiens donc à t’encourager à identifier et à réajuster ce type de croyances, je t’assure qu’être gay ou bi n’est pas la fin du monde. »

En ayant un entourage homophobe, c’est probablement en effet très difficile de voir tes propres attirances comme étant saines et tout aussi valides que l’hétérosexualité, mais je t’assure qu’elles le sont!

Pour ce qui concerne ensuite tes sentiments amoureux pour un garçon de ta classe et le fait de lui en parler ou d’en parler à ton entourage et tes parents, je comprends absolument que ça puisse être quelque chose de difficile à envisager, surtout lorsque nous ne connaissons pas l’orientation sexuelle et/ou romantique de la personne qui nous intéresse.

Quelle est ta relation avec ce garçon? Êtes-vous de bons amis? Avez-vous des conversations? Si tu le souhaites, tu pourrais essayer de t’approcher de lui d’une manière amicale avant tout pour apprendre à le connaître, ce qui pourrait aussi permettre de vous rendre plus à l’aise de discuter de sexualité, de vos intérêts amoureux, etc, sans directement lui partager tes sentiments dès le départ.

Ensuite, le fait d’en parler à tes amis et tes parents, ça impliquerait évidemment de faire un coming out. Saches que faire un coming out n’est absolument pas obligatoire si tu n’en as pas envie, si tu ne te sens pas prêt, si tu sens que les personnes à qui tu le ferais ne seraient pas réceptives.

Ce que je pourrais te conseiller avant d’en parler à tes amis qui semblent déjà avoir des idées et propos homophobes, ce serait de te trouver une personne de confiance, que ce soit un·e professeur·e, un·e intervenant·e de ton école, une personne de ta famille, qui semble ouverte à la diversité sexuelle et que tu penses qui pourrait te soutenir dans ce processus. Sinon, tu pourrais aussi côtoyer d’autres personnes faisant partie de la communauté 2SLGBTQIA+, que ce soit une association à ton école ou un organisme dans ta région. S’entourer de personnes qui nous comprennent et nous respectent pour qui nous sommes est très important et, si tu ne peux pas trouver ce respect auprès de tes fréquentations actuelles, tu as le droit de le trouver ailleurs.

Tu pourrais aussi essayer de questionner tes amis sur les motifs de leur homophobie, par exemple lorsqu’ils lancent une insulte ou un propos déplacé, tu pourrais leur demander pourquoi ils disent ça, qu’est-ce que ça signifie pour eux, quel impact ils pensent que ça a sur les personnes concernées, etc. C’est tout de même quelque chose qui demande beaucoup d’efforts, d’essayer de changer les points de vue de certaines personnes et ce n’est pas obligatoirement à toi de le faire.

Finalement, concernant la réaction de tes parents, connais-tu déjà un peu leur avis sur l’homosexualité? T’en ont-ils déjà un peu parlé? Tes craintes face au coming out sont très valides, que tu saches que tes parents sont ouverts à ça ou pas, on ne peut jamais vraiment deviner leurs réactions d’avance. Je répète aussi, tu n’es pas obligé de leur en parler si tu penses que ta sécurité sera compromise ou qu’iels ne comprendront pas. Il se peut aussi que tout se passe très bien, après tout, ce sont tes parents et, selon moi, ils t’aiment comme tu es! Alors, si jamais tu décides de leur en parler, voici quelques pistes de maon collègue Maxim·e qui pourraient t’aider:

Tu peux choisir les paramètres qui contribuent à ton confort (en personne ou par écrit, à un moment spontané ou planifié, individuellement ou ensemble, avec d’autres personnes ou pas, une annonce simple et rapide ou un discours plus long, etc.)

Ça serait possible d’amener le sujet en les conditionnant que tu veux leur annoncer une bonne nouvelle, en insistant sur la confiance et l’amour que tu as envers eux, sur le soulagement que tu ressens et les aspects positifs de ce dévoilement sur ta confiance, ton estime et ton bien-être.

Tu pourrais parler des changements que tu aimerais faire mais aussi des choses que tu sais qui vont rester pareil, tu restes leur enfant, avec ta personnalité, tes qualités, tes intérêts, tes relations et ton avenir.

S’ils posent des questions tu peux leur répondre du mieux que tu peux, s’ils font des commentaires tu peux essayer de les reformuler ou de les nuancer.

Si jamais la conversation tourne mal, tu peux toujours te retirer et leur laisser le temps et l’espace de digérer et revenir plus tard.