Salut Estelle!

Merci de nous avoir envoyé ta question, j’espère que tu te portes bien!

Si je comprends bien, tu es fluide dans le genre/genderfluid et tu ne sais pas comment en parler à ta famille, est-ce bien cela?

Tu as raison, la fluidité du genre et la transidentité en général sont des sujets souvent méconnus par plusieurs personnes. Ceci peut malheureusement mener à de la méfiance, des idées reçues ou des réactions transphobes par rapport à ce sujet. Que tu choisisses de faire un coming out ou non, je t’encourage à t’entourer de personnes qui sont là pour te soutenir. Peux-tu en identifier quelques-unes? Ça peut être des ami.e.s, des membres de la famille, des professeur.e.s ou même des ressources en ligne! D’ailleurs, en voici quelques unes qui offrent plusieurs services en virtuel et groupes de discussion : 

Sinon, je te laisse ici des liens vers des associations/groupes pour les jeunes. Plusieurs de ces groupes sont situés à Montréal mais offrent durant la pandémie des groupes de discussion/activités virtuellement :

• Jeunesse lambda (débuteront bientôt des activités virtuelles)
• Project 10 / questions@p10.qc.ca (Activités hebdomadaires virtuelles)
• Le JAG (actif en Montérégie!)
• Divers-Gens (aussi actif en Montérégie!)
• Autres groupes
• Comment rencontrer d’autres jeunes LGBTQ au Québec?

Concernant le coming out, je voulais juste rappeler que ce n’est pas du tout obligatoire. Si tu n’en as pas envie ou que tu préfères attendre, ou si tu ne te sens pas en sécurité pour le faire, c’est tout à fait correct et cela ne te rend pas moins valide pour autant! À l’opposé, si tu souhaites faire un coming out, pour avoir l’expérience la plus positive possible, c’est une très bonne idée que tu as de te préparer. 

Bien sûr, le premier aspect à garder en tête est ta sécurité. Tu es la personne la mieux placée pour juger de ta situation familiale. Si tu penses que parler de ton identité de genre te mettrait en danger physique et/ou psychologique et que tu habites chez tes parents, sache qu’il est possible d’attendre. Si tel est ton cas, tu pourrais toujours en parler avec des ami.e.s de confiance qui pourraient te soutenir à l’école par exemple. Peut-être te doutes-tu déjà de comment tes parents pourraient réagir, mais parfois les réactions de l’entourage peuvent être un peu imprévisibles, ce qui peut amener des mauvaises mais aussi des bonnes surprises. Si tu veux avoir une idée de l’accueil que cette nouvelle pourrait recevoir, tu peux essayer de leur parler d’un.e ami.e trans/genderfluid (tu peux l’inventer) ou d’une célébrité ayant fait un coming out et jauger leurs réactions. 

Si tu penses pouvoir faire un coming out en sécurité, il peut être intéressant d’avoir un.e allié.e. As-tu déjà parlé de ton identité de genre à un.e proche? Sinon, si tu as un frère, une soeur, un.e autre membre de la famille ou un.e ami.e qui va très probablement réagir positivement, cet.te allié.e pourrait te supporter et être de ton côté lorsque viendra le temps de faire un coming out à des personnes dont tu appréhendes davantage la réaction, qu’en penses-tu?

Aussi, as-tu un peu pensé à comment aimerais-tu en parler à ta famille? Certaines personnes préfèrent avoir une discussion, d’autres préfèrent écrire une lettre ou un courriel par exemple, ce qui peut avoir comme avantage de ne pas se faire interrompre et de laisser le temps à son destinataire d’y réfléchir. Dans le cas d’une conversation, mieux vaut se préparer et choisir un moment calme. Si tu souhaites en parler à certains membres de la famille et pas à d’autres, ou pas tous en même temps, c’est aussi une possibilité à considérer, tout en gardant à l’esprit qu’il se peut que tes parents en parlent entre eux. Tu as sûrement déjà une idée de la manière de procéder qui conviendrait le mieux à ta situation. 

Une autre chose qui peut être utile c’est de penser à pourquoi tu veux faire un coming out. Ça peut sonner un peu bizarre comme ça, mais parfois ça aide à orienter la conversation. Discuter de tes attentes par rapport à ce sujet peut aussi aider ton interlocuteur à mieux comprendre. Ça peut être vraiment simple, par exemple, certaines personnes font des coming out pour se sentir plus authentique vis-à-vis de leurs relations, pour être plus libres d’être elles-mêmes ou pour demander des conseils ou du soutien. Certaines personnes s’attendent à ce que rien ne change suite à la conversation, d’autres aimeraient que leurs proches utilisent un nouveau prénom et/ou pronom, etc. C’est juste des exemples pour te donner des pistes de réflexion. Il est fort probable qu’un coming out comprenne une suite de plusieurs conversations. À toi de voir si tu veux parler de “tout” d’un seul coup ou en plusieurs étapes. Par exemple, dans le cas où tu désires que ta famille s’adresse à toi avec un prénom différent, tu pourrais leur en parler directement, ou alors leur expliquer ton identité en premier lieu, puis leur parler du prénom à un autre moment. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, c’est comme tu le sens.

Comme tu l’as mentionné, c’est une bonne idée de se préparer et ça peut te mettre plus en confiance! Si tu décides de faire un coming out à des membres de ta famille, c’est probable que ceux-ci te posent des questions. Tu peux essayer d’anticiper leurs questions et te pratiquer à y répondre. Tu n’es pas obligé.e de répondre à des questions qui te mettent mal à l’aise. 

Voici quelques liens qui peuvent t’aider à préparer/expliquer à tes parents

–Le coming out : Quand? Pourquoi? Comment?

–Quelles peuvent être les réactions des parents après un coming out?

–10 idées reçues sur la transidentité.

–Liste de célébrités non-binaires. 

Personnes connues non-binaires 

–Brochures de Chrysalide : Les transidentités et les proches

Si ta famille se pose des questions ou aimerait rencontrer d’autres parents, je te laisse un organisme québécois ici spécialement conçu pour les parents : Jeunes identités créatives

J’espère que cette réponse a pu t’aider un peu. Tu peux aller voir ces réponses qui sont aussi sur le même sujet. N’hésite pas à nous réécrire n’importe quand, et prends bien soin de toi!

Ab, bénévole pour AlterHéros