#âge
#peur
#Standards of Care
#Trans
#Transition
#transition tardive
#WPATH
15 septembre 2016

Est-il trop tard pour entamer une transition? J'ai peur du résultat.

Bonjour,
Je suis un homme de 33 ans, j’ai depuis ma plus tendre enfance le sentiment de ne pas être qui je devrais. Très tôt je me plaisais à porter des vetement féminin à la maison à l’abri des regards indiscrets et surtout ceux de ma famille et de vaquer à mes occupation habituelle. Jouer, regarder la tv, …. Je me sentais bien ainsi vêtu, avec une robe et des collants piqué à ma soeur.
Aujourd’hui 25 ans plus tard je continue à le faire et ressent de plus en plus l’envie de m’identifier au sex opposé. Je partage ma vie avec une femme charmante acceptant sans aucune difficulté ce besoins. C’est même elle qui me le demande de porter une tenu qui me plaît. Le problème c’est mon physique, je suis tout ce qu’il y a de plus masculin, ossature, poids, forme de visage, voix, …
Je me demande s’il n’est pas trop tard pour entamer une feminisation. J’ai peur du résultat que cela pourrait donner. J’aimerais savoir d’autre personne pourrait me donner des conseils ou me parler de leurs experiences.

Marie-Édith Vigneau

Bonjour,
Je suis un homme de 33 ans, j’ai depuis ma plus tendre enfance le sentiment de ne pas être qui je devrais. Très tôt je me plaisais à porter des vetement féminin à la maison à l’abri des regards indiscrets et surtout ceux de ma famille et de vaquer à mes occupation habituelle. Jouer, regarder la tv, …. Je me sentais bien ainsi vêtu, avec une robe et des collants piqué à ma soeur.
Aujourd’hui 25 ans plus tard je continue à le faire et ressent de plus en plus l’envie de m’identifier au sex opposé. Je partage ma vie avec une femme charmante acceptant sans aucune difficulté ce besoins. C’est même elle qui me le demande de porter une tenu qui me plaît. Le problème c’est mon physique, je suis tout ce qu’il y a de plus masculin, ossature, poids, forme de visage, voix, …
Je me demande s’il n’est pas trop tard pour entamer une feminisation. J’ai peur du résultat que cela pourrait donner. J’aimerais savoir d’autre personne pourrait me donner des conseils ou me parler de leurs experiences.
– Charlie
Bonjour Charlie et merci de faire confiance à AlterHéros.
Vous aimeriez débuter une transition, mais vous craignez les résultats. Est-il trop tard, à 33 ans, pour entamer une transition? Ma réponse à cette question sera brève: non! J’utiliserai des pronoms féminins pour vous désigner pour le reste de ma réponse, en espérant que cela vous conviendra.
Bien sûr, il est plus simple d’entamer une transition avant que les hormones ne prennent le dessus lors de la puberté… mais il n’est jamais trop tard. Certaines personnes débutent une transition à 40, 50, 60 ans. Si ce sentiment d’inadéquation vous suit depuis l’enfance, de telles démarches sont peut-être effectivement souhaitables pour que vous vous accomplissiez totalement.
Toutefois, pas de mensonges : votre souhait est de vous «féminiser» (avoir des traits plus traditionnellement féminins, vous percevoir davantage comme femme devant le miroir, être considérée comme femme dans l’espace public) et il est vrai qu’avec des caractéristiques traditionnellement masculines prononcées, une transition pourrait ne pas être de tout repos. La voix est particulièrement problématique chez les femmes trans, puisque la prise d’hormones ne peut renverser la mue. Il est toutefois possible de travailler sa voix pour la rendre plus aigüe avec un.e orthophoniste.
Heureusement, vous semblez avoir à vos côtés une femme compréhensive et aimante. Le fait de pouvoir porter les vêtements qui vous plaisent doit déjà être très agréable. Pour la suite, si vous décidez d’entamer une transition, sachez que vous n’êtes pas obligée d’aller «jusqu’au bout», c’est-à-dire d’avoir une chirurgie de réassignation sexuelle. Je le souligne puisqu’on nous écrit souvent pour nous questionner à propos du «parcours trans». Il n’y a pas qu’un parcours trans; il y en a autant qu’il y a de personnes trans. Parmi les options que vous pouvez envisager, il y a le fait de demander à vos proches de vous désigner avec des pronoms féminins, choisir un prénom «féminin» (quoique Charlie, c’est neutre et fort joli!), la prise d’hormones, l’épilation…
Aussi, rappelons-nous que rien ne nous oblige à considérer une taille, un poids, une répartition des graisses, une manière de parler ou de marcher à un genre/sexe ou à un autre. La diversité corporelle et d’expression de genre est étonnante et peut être répartie sur un large spectre. Je comprends toutefois qu’il est important pour vous d’exprimer votre féminité. À vous de voir comment cela pourrait se traduire.
Si vous le souhaitez, vous pouvez contacter une association trans ou LGBT+ de votre région pour avoir du soutien dans vos démarches. Au cas où vous aimeriez débuter la prise d’hormones, c’est également auprès de ces associations que vous pourriez obtenir le nom de professionnel.le.s de la santé ont de l’expérience avec les clientèles trans. Vous pouvez demander aux gens que vous consultez si elles ou ils connaissent les Standards of Care (Standards de Soins) de la WPATH. Si ce n’est pas le cas, demandez-leur de les lire; c’est un outil précieux.
Je vous invite, en terminant, à consulter notre groupe de discussion dédié aux questions trans. Vous pourriez y créer des liens intéressants et briser l’isolement! Ce sera également un espace pour que d’autres personnes puissent vous conseiller ou vous parler de leurs expériences passées et présentes.
Bonne route, Charlie!
Marie-Édith, B.A. sexologie, pour AlterHéros

Similaire