9 mai 2024

Je sais que les seins grossissent pendant plusieurs années avec les hormones, j’ai déjà un bonnet A à environ 2 ans, est-ce que je peux espérer avoir un peu plus?

Bonjour à vous, je suis sous hormonothérapie depuis un peu plus de 2 ans sous micro dose. J’ai appris(e) à vivre avec mon corps d’homme donc je voulais des changements plus lent (en apparence d’une gynécomastie). Personne de mon entourage ne sait que je prends des hormones, j’ai décidé(e) de penser à moi tout simplement.
Je prend donc de l’œstrogène 0,75mg et progestérone 2.5mg.

Mon corps répond très bien aux hormones, la testostérone presqu’à 0 et estrogene près de 200. j’ai maintenant un beau bonnet a.

Je sais que les seins grossissent pendant plusieurs années avec les hormones, si j’ai déjà un bonnet a à environ 2 ans, est-ce que je peux espérer avoir encore un peu plus de grosseur? Surtout que je prends des micro doses et que les effets sont plus long à avoir.

La douleur dans les seins n’est plus aussi présente qu\’avant, (je ne prends plus de spironolactone ça me donnait des étourdissements intenses), est-ce que c’est signe qu’ils ont terminé leurs croissances?

Merci à vous, vous m’avez beaucoup aidé dans ma démarche avec plusieurs questions que je vous ai déjà posée (malheureusement un autre pseudo) j’ai donc décidé(e) de penser à moi, et seulement à moi. Je veux être heureux (se) dans la vie. Je ne fais pas une transition complète car je suis en couple et je ne veux pas la perdre. J’ai toujours été jaloux (se) des formes féminines et c’est la raison de cette prisse d’hormones. Aujourd’hui grâce à vous et vos conseils, j’ai réussi à avoir accès aux hormones et enfin être une partie de moi. A 50 ans, enfin, j’ai l’impression d’avoir un peu ce qui m’a manqué toutes ma vie.

Merci encore

Sophie Desjardins
Salut Izabel,
Il est tout à fait correct de changer le pseudo que tu utilises pour tes questions. Je comprends très bien le désir d’anonymat dans ta situation et je n’y vois pas de problème.
Ton questionnement sur la croissance de ta poitrine est intéressant et j’aimerais pouvoir te donner une réponse définitive, mais cela me semble difficile. Tout d’abord, il faut dire qu’il y a très peu de données précises sur les effets des microdoses dans le cadre d’une hormonothérapie. Il semble, bien entendu, que ça ne soit pas dommageable pour la santé (sinon ça ne serait pas prescrit), mais je n’ai rien vu sur les effets précis sur le corps, comme dans le cas de la croissance des seins. 
De plus, la croissance des seins elle-même est difficile à prévoir, que ce soit dans le cadre d’une transition ou de la puberté d’une fille cisgenre. En général, on dit que la croissance des seins prend environ 3 à 5 ans. La génétique est certainement un facteur important, mais encore là c’est un jeu de probabilités et rien n’est jamais certain. Dans ton cas, on pourrait se demander si les microdoses affectent le développement dans le temps qu’il prend, mais aussi dans l’atteinte d’un développement maximal ou final, et je ne pourrais pas me prononcer. Tu pourrais poser cette question à un endocrinologue (spécialisation de la médecine liée aux hormones). 
La douleur qui précède ou accompagne la croissance des seins est variable. Parfois, il y a une très grande sensibilité et selon mes observations cela semble être plus présent au début du processus. Par la suite et au fil du temps, il peut arriver que la croissance soit accompagnée par une hypersensibilité ou de la douleur, mais je ne crois pas que ce soit automatique et le niveau de cette sensation peut varier au point d’être peu ou pas perceptible. Ce que j’affirme ici, c’est que l’absence ou la plus faible présence de sensation de douleur dans ta poitrine pourrait signifier une diminution ou fin de la croissance de ta poitrine, mais ça pourrait aussi bien ne pas être le cas. Ce n’est pas un indicateur certain et absolu.
Tu as mentionné que ton taux d’estrogènes se situe autour de 200 (et j’assume qu’on parle de pMol). Je vais tenter d’être claire et nuancée ici : il n’y a pas de chiffre parfait pour les hormones et c’est très variable selon les individus, mais ton taux n’est clairement pas ce qu’on pourrait appeler « élevé ». Puisque tu parles de microdoses, j’imagine que cela n’est pas surprenant. Par contre, il faut savoir que le corps humain a besoin d’un certain niveau d’hormones sexuelles (testostérones ou estrogènes, principalement) afin de maintenir la santé à long terme de plusieurs organes, dont les os et le cœur. Je crois donc qu’il est prudent de garder cela en tête dans le cadre de ton traitement et, si ce n’est pas déjà fait, en parler avec le médecin qui te prescrit tes hormones.
 
Tu as très bien expliqué, dans ton texte, la raison pour laquelle tu as choisi de procéder avec des microdoses. Ton objectif corporel me semble être, en ce moment, de féminiser légèrement ton apparence. Tu indiques aussi que la raison de ce choix est ton couple. Cela me semble tout à fait raisonné et raisonnable, mais puisque je n’ai pas la possibilité d’avoir une conversation avec toi pour clarifier certains détails, je vais terminer en t’invitant à une réflexion personnelle. Si c’est déjà fait, ce qui est tout à fait possible, laisse tomber ce qui va suivre.
Ma question porte sur ton bien-être et tes objectifs. Ton texte laisse entendre que tu te limites dans ton processus de transition médicale pour éviter une possible problématique dans ta relation avec une autre personne. Je ne sais pas si c’est parce que l’autre t’a directement communiqué une telle limite ou par crainte que ce soit problématique. Il est vrai que certaines relations ne survivent pas à une transition médicale, mais d’autres relations y arrivent. Dans tous les cas, ma réponse et ma pensée sont présentement axées sur toi. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses aux questions suivantes, juste ta réponse.
Est-ce que tu seras bien, à long terme, avec cette limite? Si te limiter pour l’autre a un coût pour toi, émotionnellement, comment ce coût se compare à la perte de la relation ou la possibilité de cette perte? Est-ce que tu as discuté de ta transition avec l’autre personne ou est-ce que c’est caché? Si tu lui caches ton sentiment face à ton propre genre, qu’arrivera-t-il si un jour cette autre personne l’apprend?
Libre à toi d’y réfléchir ou non. Quels que soient tes choix dans le futur, je te souhaite qu’ils t’apportent du bonheur et un sens authentique de toi-même.
Sophie (elle/she), bénévole pour AlterHéros

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