Je suis en questionnement sur mon identité de genre, mais je me demande si ce que je ressens est une passe?
j’ai demander à une amie de m’appeler il pour voir ce que je ressent avec un pronom masculin à date je ressent de la joie mais aussi de l’indifférence comme si elle/il/iel je m’en fou un peu je suis juste une personne. Alors, je me considère non binaire puisque je suis perdu un peu dans mon identité. Je dirais que mon expression de genre est masculin/féminin/androgyne. Et j’aime ça, mais l’expression de genre ne défénis pas l’identité alors, je suis toute mélanger sur je suis qui. J’ai jamais eu de problème là avant avec mon look plutôt féminin et parfois masculin avec mes longs cheveux, mais depuis que je l’est est couper j’ai ressentis un espèce de confort je me sentais bien je ressemblais aux clicher lesbien. Je ne sais pas si les réseaux sociaux m’ont influencé dans cela , j’ai passer des heures et des heures à regarder des transition ftm et je me dit , mais pourquoi moi je ne pourrais pas? et puis je me dit mais ta jamais ressentis ça avant? Alors, est-ce que je suis suis juste stupide et c’est genre une mode que j’essaie d’allez ou c’est légitime ce que je ressent? J’aimerais bien avoir l’air d’un garçons bah du moin juste pas avoir de seins, mais j’ai jamais ressentis ça avant d’avoir regarder ses vidéo là et m’avoir couper les cheveux. Et si jamais je regrette la mastectomie? Aussi, j’ai peur de perdre mon père il m’a clairement dit qu’il accepterais jamais que je sois une personne trans ou que je change nom. Je suis une personne avec un trait de personnalité limite ce qui veux dire que je ne suis pas 100% tpl que j’ai le temps de changer. Ce qui fait en sorte que mon identité est très dur à trouver , je ne sais pas ce que j’aime, ce que je suis, mon style, ce que je veux faire etc. Alors, je me dit peut-être ce que je ressent c’est une passe? Depuis ma coupe de cheveux courte j’ai la manie d’écraser mes seins pour voir ce que sa fait si j’en aurais pas et je trouve sa tellement jolie, mais est-ce que c’est juste physique ou c’est parce que, je me sens homme ou les deux bref j’sais pas. Je compte contacter TransOutaouais pour me procurer un binder et peut-être qu’il vont pouvoir m’aider , mais entre temps je ressent le besoin d’en parler. Merci 🙂
Bonjour Ana,
Merci beaucoup pour ton message. Si je comprends bien, tu explores ton identité de genre, et tu ressens des peurs et des doutes par rapport à ça. Tu dis que tu ne ressentais pas les mêmes choses avant, et que tu as des traits TPL. Tu as peur de t’être fait·e influencé·e par les réseaux sociaux et les vidéos que tu as regardés, et tu as peur de regretter la mastectomie dans le futur. Tu dis aussi avoir peur de perdre ton père.
Je comprends tes peurs et tes inquiétudes. Découvrir qui on est n’est simple pour personne, et cela l’est encore moins lorsque notre identité pourrait aller à l’encontre des souhaits de notre entourage, ou lorsqu’on a des traits neurodivergents (tels que les traits TPL). Cependant, il me semble que tu es sur la bonne voie pour te découvrir. En effet, tu expérimentes et tu t’écoutes. Tu dis que tu t’es fait couper les cheveux, que tu as demandé à une amie de t’appeler par un pronom masculin, que tu vas essayer un binder, etc. Je pense que tout ça sont de très bonnes idées et je t’encourage à continuer sur cette voie d’exploration.
Lorsqu’on est dans la confusion par rapport à son identité, il peut être bon de laisser la question de l’identité de côté pendant quelques temps, pour se concentrer plutôt sur ce qu’on veut, ce qu’on aime, ce qui nous fait du bien, indépendamment des mots qu’on pourrait y rattacher. Par exemple, tu dis que de te faire couper les cheveux t’as apporté du confort. Peu importe ton identité de genre, c’est une découverte importante : tu aimes avoir les cheveux courts. Je t’encourage à continuer d’explorer d’autres formes d’expression que tu n’avais peut-être pas essayées avant.
L’essentiel dans cette exploration c’est de t’écouter. Mais tu dis avoir du mal à savoir ce que tu ressens (“je ne sais pas ce que j’aime, ce que je suis, mon style, ce que je veux faire etc.”). Et ça doit être encore plus difficile de le savoir quand tu as tout plein d’inquiétudes qui tournent dans ta tête (et si j’étais juste en train de me faire influencé par les réseaux sociaux ? Et si jamais je regrette la mastectomie ? Que va dire mon père ?). Quelque chose qui peut aider avec ça, c’est d’aborder cette exploration avec une attitude de curiosité, un peu comme un·e scientifique qui observe un phénomène intéressant. Tu peux aborder tes émotions et tes pensées avec cette même curiosité. C’est une technique qui est utilisée en méditation, dans les techniques de pleine conscience, et dans certaines thérapies (telle que la thérapie comportementale dialectique, souvent utilisée auprès des personnes qui ont un diagnostic de TPL). Tu pourrais aussi prendre note de cette exploration dans un journal intime ou par le biais d’enregistrements audio ou vidéo sur ton téléphone (par exemple). Discuter avec d’autres personnes trans ou en questionnement peut aussi beaucoup t’aider. Tu découvriras peut-être (probablement) que d’autres personnes ressentent les mêmes choses que toi, ou des choses similaires. Il y a des groupes sur Facebook, sur Discord, et il y a aussi les rencontres de l’ATQ.
Comme tu le dis très bien, “l’expression de genre ne définit pas l’identité”. Comment alors savoir qui tu es ? C’est un cheminement personnel, et toi seul·e pourra trouver la réponse, et choisir les mots que tu veux utiliser pour te décrire et communiquer aux autres qui tu es. Et puis, même si tu étais sûr·e de ton identité, ça ne voudrait pas pour autant dire que ton chemin serait tracé d’avance. Par exemple, si tu étais un homme trans, ça ne voudrait pas dire que tu devrais absolument avoir recours à la mastectomie. Il y a des hommes trans qui aiment leur poitrine, et d’autres que leur poitrine ne dérange pas assez pour qu’ils optent pour la mastectomie. Si tu étais une personne non-binaire, ça ne voudrait pas pour autant dire que tu devrais t’habiller de manière androgyne – il y a des personnes non-binaires dont l’expression de genre est soit très masculine, soit très féminine. Chaque aspect du parcours de transition est un choix personnel, pas une obligation. Et ton identité ne t’oblige à rien. Pour reprendre l’exemple de tout à l’heure, le confort que tu as ressenti quand tu t’es fait couper les cheveux pourrait être interprété de différentes manières et toi seul·e peut décider ce que ça veut dire pour toi.
Pour ce qui est de ta peur d’avoir été influencé·e par les réseaux sociaux, sache qu’on est tous·tes influencé·es par la société, par les médias que nous consommons, que l’on soit trans ou cis. Après tout, être humain c’est exister en société. Et dès la naissance nous sommes tous·tes influencé·es par cette société, par les personnes autour de nous, les films qu’on écoute, les livres qu’on lit, etc. Et dans la plupart des cas, le message qu’on reçoit c’est “être normal c’est bien, et pour être normal il faut être cis et hétéro”. Ou bien même “être cis et hétéro c’est la seule manière d’être”. Mais depuis un certain temps tu te familiarises avec un mode de pensée différent : “il est possible de ne pas être cis et/ou hétéro, et ça ne fait pas de moi une mauvaise personne”.
On entend souvent les personnes transphobes dans les médias dire que la transidentité est une mode, et que les jeunes sont influencés par les médias qu’iels consomment à suivre cette mode. Le fait est que de voir plus de représentation de personnes trans dans les médias, ça aide beaucoup de personnes à s’accepter. Des gens qui avant ne savaient même pas qu’être trans était possible maintenant le savent et s’y reconnaissent. Iels découvrent qu’iels ne sont pas seul·es et qu’il est possible pour elleux de vivre de manière authentique. Alors oui, on voit plus de personnes faire leur coming out trans dernièrement. Mais je n’appellerais pas ça une mode. C’est plutôt la cis-hétéronormativité qui est une mode, une vieille mode qui commence lentement à se perdre, car la tendance, ces temps-ci, est de plus en plus à l’acceptation de la diversité. Et certaines personnes n’aiment pas ça, et blâment les réseaux sociaux, une sphère où les parents transphobes ont souvent moins d’influence sur la vie de leurs enfants et les idées auxquelles iels sont exposé·e·s.
À ce propos, il est intéressant de remarquer que lorsque notre société a commencé à accepter les gens qui écrivent de la main gauche, il y a eu une augmentation marquée du pourcentage de gens qui se disaient être gauchers, et depuis ce temps-là, le pourcentage est resté stable, à un niveau plus élevé qu’avant. Pourtant on sait bien qu’être gaucher est quelque chose d’inné, pas une mode. Tu peux en lire plus ici (traduit de l’anglais par Google Translate).
J’espère que ma réponse t’aura été utile et qu’elle t’aura donné des pistes de réflexion, ainsi que des outils qui t’aideront dans ton cheminement. Bonne chance, et bonne exploration !
Paul
Ressources:
Site de ATQ, un organisme québécois d’aide aux personnes trans, non-binaires et en questionnement: https://atq1980.org/
Si tu comprends l’anglais, ce livre est très bien: You and Your Gender Identity: A Guide to Discovery, de Dara Hoffman-Fox, LPC
Qu’est-ce-que la pleine conscience ?
Contrer l’anxiété avec la curiosité (traduit de l’anglais par Google translate)