#éducation à la sexualité
#lutte à l'homophobie et la transphobie
21 février 2022

Est-ce que le manque d’information et d’exposition sur les différentes sexualités et identités de genre envers les jeunes enfants peut alimenter l'homophobie?

C’est pour un projet scolaire LGBTQ+. Je veux créer une « solution » pour réduire l’homophobie et normaliser les différentes sexualités et identités de genre. Je me suis dit que je pourrais attaquer le problème à la source: le manque d’information et d’exposition sur les différentes sexualités et identités de genre envers les jeunes enfants.
Mon but serait d’aider des jeunes LGBTQ+ à être informés sur les différentes sexualités et identités de genre en créant un livre ou une vidéo donnant une définition et représentation de chaque sexualités et identités de genre.
Pouvez-vous me confirmer qu’exposer les enfants du primaire à ce contenu (en excluant le coté sexuel de la sexualité et parlant du côté romantique pour qu’il soit accessible à tous) serait une bonne solution au problème?
J’aimerais utiliser votre réponse comme source dans mon rapport si vous m’en donnez la permission.

Merci beaucoup!

Flo.

Marie-Édith Vigneau
Bonjour Flo !
Merci beaucoup d’écrire à AlterHéros. Merci aussi pour ta patience face à mon délai de réponse !
Pour un projet scolaire, tu souhaites informer de jeunes enfants au sujet des différentes orientations romantiques et identités de genre. Tu te demandes si c’est une bonne solution pour contrer l’homophobie et normaliser les différentes identités LGBTQ+.

Quelle belle idée, quel beau projet !
Ta solution est excellente – il y a déjà plusieurs articles scientifiques qui démontrent l’efficacité de l’éducation en bas âge sur ces sujets pour diminuer l’homophobie. En fait, c’est une solution qui est utilisée depuis plus de 30 ans et ça marche ! C’est pourquoi plusieurs gouvernements et organismes misent déjà sur l’éducation pour améliorer les connaissances sur les réalités LGBTQ+.

Plusieurs initiatives du genre ont déjà cours au Québec. Par exemple, le GRIS Montréal offre des ateliers, sous forme de témoignages, de démystification des réalités trans et non binaires, de l’homosexualité, de la bisexualité et de la pansexualité. Certains de leurs ateliers sont offerts dès le primaire. Le programme ESPACE, des organismes ESPACE du Québec (qui visent à prévenir la violence contre les enfants), aborde également ces questions. Tu peux trouver ici un communiqué de presse qui explique pourquoi. De même, tu trouveras ici une liste d’outils pédagogiques visant les élèves du primaire compilée par le comité pour la diversité sexuelle et l’identité de genre de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Enfin, il existe aussi plusieurs livres jeunesse qui décrivent ces réalités. La Coalition des familles LGBT+ en a compilé plusieurs dans cette listeEn voici une autre liste, classée par tranche d’âge.
Je te laisse un extrait d’un rapport d’ILGA (la International Gay and Lesbian Association, qui est une fédération internationale d’organismes LGBTQI+). Tu pourras le reformuler dans tes mots si tu l’utilises pour ton projet. Le lien est ici, c’est à la page 10.
« Le mal-être à l’adolescence, souvent ordinaire à cette période de la vie, est particulièrement accentué chez les jeunes homosexuel-les, gays et lesbiennes. Il peut être la cause principale de l’échec scolaire et de comportements à risques, voire conduire au suicide. Ce mal-être provient souvent des LGBTphobies, rejet des personnes homosexuelles ou de l’homosexualité, dont ces jeunes sont parfois victimes dans le cadre scolaire, familial, ou social en général. Or c’est dès leur plus jeune âge que les enfants sont exposé-es aux manifestations sociales de l’homophobie et certain-es construisent leur personnalité en l’intériorisant. »
Pour ton info, ILGA travaille étroitement avec l’Organisation des Nations Unies (ONU). Tu peux en savoir plus ici. C’est une source très fiable pour ton projet.
Je te laisse une autre citation d’un article signé par un chercheur et professeur universitaire, Michel Dorais. La source est ici, sur le site web de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec.

« On ne répétera jamais assez que tous les jeunes en milieu scolaire ont tout à gagner en devenant plus informés et plus ouverts d’esprit face à la diversité sexuelle.

Apprendre à respecter les autres, c’est aussi apprendre à se respecter soi-même, à développer un sens critique face aux préjugés, à se méfier des réactions haineuses ou violences, quelles qu’en soient les mobiles. Il n’y a jamais de bonnes raisons pour exclure, mépriser, frapper. Plus souvent qu’autrement c’est la peur de la différence, voire la «peur de l’autre en soi » (rejeter en l’autre ce que l’on a ou l’on aurait du mal à accepter chez soi) qui motivent les réactions agressives ou fanatiques à l’endroit des personnes de la diversité sexuelle. »
Je te souhaite la meilleures des chances avec ton projet, Flo. N’hésite surtout pas à nous réécrire si tu as besoin d’un coup de pouce supplémentaire.
On est là pour toi !
Bonne journée,
Marie-Édith, B.A. sexologie, M.Sc. travail social, pour AlterHéros

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