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23 avril 2019

Attiré par les filles depuis toujours, je me questionne... pas envie d'être gay, ça me répugne !

Marie-Édith Vigneau

Bonjour
Je suis dans le même cas que ce Lucas sur l’homosexualité… alors moi j’ai bientôt 19 ans et depuis tjrs j’ai été attiré par les filles/femmes or depuis 1 semaine j’ai mal au ventre et l’idée d’être gay me répugne. Je n’ai jamais été attiré par un homme et je sais que c’est pas une maladie mais j’étais bien avant que je me pose cette question.
Je souhaite qu’on me réponde, mais je ne veux pas être gay parce que je n’en ai pas envie. J’ai cependant entendu parlé du refoulement d’être gay et ça m’inquiète car j’ai pas envie mais vraiment pas envie d’être gay. Ce que je veux c’est que cette question disparraise de ma tête et que je continue de vivre comme avant.
Pouvez vous m’aider?
Hugo
Bonjour Hugo !
Merci d’écrire à AlterHéros. Tu as toujours été attiré par les femmes, mais depuis une semaine, l’idée d’être gay te répugne et te donne des symptômes physiques désagréables. Tu as peur de refouler une possible homosexualité.
Je suis contente que tu sois conscient que l’homosexualité n’est pas une maladie ! Tu as bien raison. Ce n’est pas non plus quelque chose qui se développe à cause d’une influence extérieure: si c’était le cas, beaucoup d’enfants de familles homoparentales seraient aussi homosexuels, non ? Même chose pour les jeunes homosexuel.le.s, dont la plupart de leurs parents sont hétérosexuels.
Alors dans ce cas, d’où vient notre orientation sexuelle ? C’est quelque chose qui est ancré en soi, qu’on ne peut pas changer et qu’on découvre au fil du temps. De ton côté, tu as toujours été attiré envers les femmes et jamais par les hommes. On peut donc dire que tu es hétérosexuel.
Cependant, il serait intéressant de te pencher sur ce qui te fait peur / te dégoûte dans la possibilité d’être homosexuel ou de l’homosexualité en général. Est-ce que tu connais des personnes homosexuelles? Si c’est le cas, quels genre de modèles t’offrent-elles? Les perçois-tu généralement comme de bonnes ou de mauvaises personnes? Est-ce que les gens de ton entourage ont une vision positive des personnes de toutes orientations sexuelles, ou sont plutôt homophobes? Les adultes autour de toi ont-ils toujours pris pour acquis ton hétérosexualité, ou ont-ils été conscient du fait que tu pourrais ne pas avoir cette orientation sexuelle? Autrement dit, as-tu été témoin de signes d’ouvertures envers les personnes homosexuelles et face à ta propre sexualité ou non?
Si l’homosexualité ne se transmet pas, l’homophobie, quant à elle, se transmet. Elle ne touche pas seulement les personnes homosexuelles, mais aussi les personnes que l’on soupçonne (à tort ou à raison) d’être gaies ou lesbiennes, ainsi que certaines personnes qui se questionnent sur leur orientation sexuelle. Je ne dis pas à l’instant que tu es homophobe; simplement, je te propose de te demander pour quelles raisons tu as cette réaction face à la possibilité d’être homosexuel – cela semble te causer beaucoup d’anxiété, comme si tu avais intériorisé l’idée qu’être homosexuel est quelque chose de mal. Pourtant, selon ce que tu expliques, il n’y a pas de doutes quant à ton orientation sexuelle : tu n’as jamais été intéressé par les personnes du même genre que toi et tu as toujours eu de l’intérêt pour les femmes.
Ce qui m’inquiète surtout, c’est que ce questionnement s’accompagne de stress pour toi.
Si la question te cause tellement d’angoisse que tu as de la difficulté à te concentrer sur tes tâches quotidiennes, que tu n’arrives plus à penser à autre chose ou que tu évites certaines situations pour ne pas penser à l’homosexualité ou y être associé, je t’invite à consulter un.e professionnel.le de la santé, comme un.e sexologue, travailleur.euse social.e ou psychologue.
Tu peux t’adresser au CISSS ou CIUSSS du coin pour voir quelles ressources sont disponibles – tu pourrais, par exemple, rencontrer un.e travailleur.euse social.e gratuitement pour un maximum de 12 rencontres. Tu peux aussi en parler à ton médecin de famille, si jamais ton mal-être perdure dans le temps et surtout si d’autres situations anxiogènes te causent des malaises physiques comme le mal de ventre dont tu parles. Également, si tu souhaites en parler à quelqu’un de vive voix pour t’assurer que l’idée d’une consultation auprès d’un.e professionnel.le est adéquate, tu peux appeler au 811 et faire l’option 2 – Info-Social.
Aussi, si tu fréquentes le cégep ou une école professionnelle, avec une peu de chance, il est possible qu’une personne-ressource soit disponible pour t’écouter. Il n’y a pas de honte à y avoir à ce sujet ; c’est un questionnement très commun et pas seulement chez les adolescent.e.s !
En terminant, Hugo, j’aimerais te remercier encore une fois de nous avoir écrit. N’hésite pas à nous recontacter à nouveau au besoin et prend soin de toi !
Marie-Édith, B.A. sexologie, DESS travail social
Pour AlterHéros

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