8 décembre 2021

Je suis non-binaire et je ne peux plus supporter mon corps. Je me mutile et j'ai des idées noires...

Bonjour,

Je suis actuellement scolarisé.e dans un collège privé et je suis trans non-binaire, je n’ose pas réaliser ma transition.

Actuellement, je me sens non-binaire et je ne peux plus supporter mon corps je me mutiles et ai souvent des idées noires, de plus, je me cache et souffre lorsque j’aime quelqu’un, je n’ose 0as lui dire car je pense que personne ne peut aimer mon corps et me supprter

Pseudo

Maxim-e

Bonjour à toi,

 

Merci beaucoup d’avoir écrit à notre équipe aujourd’hui, si ça te va je vais répondre à tes deux questions en même temps. J’entends que tu passes des moments très difficiles et que tu ressens une grande souffrance. J’apprécie que tu ne restes pas seul·e et que tu viennes chercher de l’aide, et je compatis avec ce qui t’arrive.

 

Tout premièrement, ce que j’aimerais surtout te dire c’est que tu mérites d’être heureux·euse et tu mérites d’être aimé·e. Indépendamment de la taille et la forme de ton corps, de ton parcours de transition et des difficultés que tu navigues : tu as droit au bonheur et à l’amour.

 

Je m’inquiète que tu aies recours à l’automutilation. Je comprends que tu ressens une forte dysphorie, de la haine et de l’inconfort en lien avec ton corps. Parfois quand nos besoins ne sont pas répondus on utilise des techniques dangereuses pour se distraire ou pour gérer la douleur. L’automutilation peut avoir des conséquences sur ta santé, je t’encourage à faire attention à ne pas aller trop loin, et prendre soin de tes blessures pendant leur guérison. Est-ce qu’il y a un·e adulte de confiance dans ton entourage avec qui tu pourrais parler de ce comportement? Iel pourrait te soutenir et t’offrir d’autres trucs. Par exemple, tu pourrais dessiner ou écrire sur ta peau avec un crayon, mâcher de la glace, ou même tenir de la glace dans tes mains, ou jouer avec un élastique pour obtenir le stimuli que tu cherches avec moins de risques. Pour d’autres idées, je te suggère de lire cette page de Jeunesse J’écoute. Il y a aussi ce petit guide qui aborde l’automutilation de façon très bienveillante et qui t’offre des pistes sur comment prendre soin de toi lorsque tu te coupes.

 

Quand tu dis avoir les idées noires, est-ce qu’il t’arrive de penser au suicide? C’est quelque chose de très sérieux et je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose de grave ni que tu perdes la vie. J’entends ton désespoir et ton besoin que les choses changent et j’aimerais tenter de miser là-dessus à la place.

(lien)

 

Comme le montre cet image que je vole de l’internet, il y a beaucoup de raisons de continuer à vivre : que ce soit pour expérimenter de la nouvelle musique ou des émissions de télé, pour être avec les personnes qu’on aime, pour prendre sa vengeance contre les injustices que l’on a subit, parce que les choses vont changer et s’améliorer. Aurais-tu une idée de choses qui t’encouragent et te motivent à continuer de persévérer? Je vais aussi te mettre les informations de lignes d’écoute gratuites, anonymes et confidentielles en France. Faire un appel, ou avoir une conversation par texto, n’est pas toujours facile, mais lorsque c’est possible pour toi et que tu as vraiment besoin de parler, tu peux toujours t’essayer :

  • Ligne Azur (diversité sexuelle et de genre et détresse, appels et courriels, 8h-23h) : 0 810 20 30 40
  • Suicide écoute (crises et pensées suicidaires, 24h) : 01 45 39 40 00 (24/7) 
  • SOS Amitié (période difficiles, appels et chat en ligne, 9h-23h) : 09 72 39 40 50 
  • Fil Santé Jeunes (santé, sexualité, amour, mal être, etc.) : 0 800 235 236 
  • SOS Suicide Phénix (crises et pensées suicidaires, appels et chat en ligne, 13h-23h) : 01 40 44 46 45

 

Est-ce qu’il y a des personnes de ton entourage que tu pourrais ajouter à cette liste d’urgence? Qui t’écouteront et te soutiendront au mieux de leurs capacités si tu leur demandes?

 

En temps et lieu je n’ai pas de doute que tu arriveras à trouver des personnes qui te ressemblent et te comprenne, des personnes qui t’aimeront et que tu aimeras, que ce soit dans une optique romantique ou non. En faisant partie de l’immense communauté des personnes trans et non-binaires, on finit souvent par se trouver une famille choisie, des gens avec qui l’on partage des relations très proches. As-tu pensé joindre des communautés en ligne, comme Fransgenre par exemple?

 

Enfin, tu dis que tu n’oses pas commencer de transition pour l’instant. Si tu ne te sens pas en sécurité de le faire, il y aura toujours plus tard, certaines personnes attendent d’être sorties de l’école ou de leur famille avant d’exprimer leurs réelles identités. Tu peux choisir le rythme et les objectifs de ta transition, ce n’est pas toutes les personnes qui ont besoin ou qui veulent avoir accès aux hormones, aux chirurgies et au changement de nom par exemple, alors que pour d’autres personnes cela peut être très important. Il n’y a pas qu’une seule façon d’être trans et non-binaire. Je sais que commencer une transition peut sembler intimidant lorsqu’on ne sait pas par où commencer ou que l’on a pas de support, si tu as des questions plus spécifiques en lien avec les étapes pour effectuer une transition sociale, légale ou médicale tu peux toujours nous faire signe! Cette réponse de mon collègue Séré aborde plusieurs aspects de la transition si cela t’intéresse. 🙂 

 

Merci de prendre le temps de lire ma réponse, je souhaite qu’elle puisse diminuer ou apaiser la souffrance que tu ressens. Encore une fois, il est toujours possible de nous écrire à nouveau si tu aimerais plus d’info et de soutien. On est là pour ça.

 

Prends soin de toi, bon courage,

 

Maxime, intervenant·e pour AlterHéros

Iel/they/them, accords neutres

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