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10 juin 2019

Pourquoi je pense que je suis trans et pourquoi j'en doute quand même...

Bonjour , oui c’est de nouveau moi je suis revenue poser quelques questions , si je puis dire . Attention , ça va être long . Très longs …

Guillaume Perrier
Bonjour , oui c’est de nouveau moi je suis revenue poser quelques questions , si je puis dire . Attention , ça va être long . Très longs …
Pourquoi je pense que je suis trans ?
-Parce que je me préfère physiquemment en mec
-Parce que je me suis toujours imaginé aller au lycée en tant que mec
-Parce que dans une relation , j’ai toujours voulu être l’homme
-Parce que je ne m’identifie qu’à des hommes (fictifs ou réels)
-Parce que j’aime quand on m’appelle monsieur
-Parce que je me retrouve dans pas mal de témoignage de transmettre-Parce que je n’arrive pas bien à m’imaginer autrement
-Parce que dans le futur je me vois comme un homme
-Parce qu’en ce moment je soufre de ce questionnement
-Parce que je veux une voix grave
-Parce que je veux être un garçon aux yeux de tous
-Parce que je me sens mal à l’aise en tant que fille
Pourquoi j’en doute tout de même ?
-Parce que je suis tombé.e sur des sites de gens qui le regrettent trop tard
-Parce que partout on me dit qu’il faut bien y réflechir
-Parce que je ne hait pas (tout le temps) mon corps
-Parce que je ne sais pas si c’est de la dysphorie
-Parce que j’ai peur de devoir faire marche arrière
-Parce que certains parcours sont différents des miens
-Parce que , contraiement à d’autre , je ne me suis pas coupé les cheveux par besoin moi même en pleure dans une salle de bain .
-Parce que parfois j’ai l’impression d’un court instant être à l’aise en fille …
Qu’es ce que j’appelle de la dysphorie ?
-Quand je panique d’être moi , une fille toute ma vie
-Quand je pense que j’ai l’air d’un mec et qu’on m’appelle mademoiselle
-Quand je chante avec mon casque sur les oreilles et que je me rends compte après que ma voix n’est pas celle du chanteur et qu’elle est aigue
-Quand je pense que je passe mais que mes hanches et ma poitrine dépasse .
-Quand je cauchemarde que mes cheveux ont repoussés .
Ces moments où je me sens illégitime .
-Quand j’aime bien mes formes
-Quand quelqu’un dit « les filles » et que je me retourne
-Quand un parcours trans diffère du mien
-Quand je trouve un personnage féminin cool
-Quand je met une robe et que je me trouve pas mal
Les questions qui me font douter puissance 1000 :
Et si c’était pour rompre la routine ?
Et si c’était juste pour faire partie d’une communauté ?
Et si c’était pour ne plus être une fille impopulaire ?
Et si j’avais été influencé.e ?
Et si c’était une phase normale et que j’en faisait toute une histoire pour rien ?
Et si je changeais d’avis trop tard ?
J’aimerais entrer au lycée en tant que moi même , en changeant quelques trucs , surtout un :
-Être un garçon
-Se teindre les cheveux
-Mettre des lentilles
-Afficher mes goûts musicaux
-Afficher mes goûts vestimentaire
Je ne le faisait pas avant parce que je croit qu’en fait je n’y voyais pas d’intéret parce que je n’était pas moi . Et quand je m’imagine comme ça , les cheveux teintes sans lunettes avec mes T-shirt cool , je voix un jeune lycéen , je me voix moi , juste moi comme je voudrais être .
Je n’arrive pas à m’imaginer comme ça mais en fille sans me sentir mal . J’ai l’impression d’avoir enfon trouvé pourquoi je me sentais mal , mais j’ai peur que ce ne soit qu’une pseudo libération .
J’ai peur de faire ça parce que les gens que je regarde sur youtube , des homme trans , paraissaent tristes comme moi et que dés qu’ils ont fait leur transition ça allait mieux , et du coup que je pense que ce soit la solution pour me sentir bien ; En même temps , il y à tant de choses qui m’y relie , et je m’y identifie tellement . Je n’arrive pas à effacer le mot trans de ma tête , à effacer tous mes rêves , je n’y arrive pas . J’aimerais être et en même temps c’est une des choses que je veux éviter , être une fille cisgenre .
Et si j’était lesbienne ?
Et si j’avais juste besoin d’attention ?
Et si j’était juste quelqu’un de paumé ?
Je suis une fille ?
Gabriel(le)

Salut Gabriel(le) !
Tout d’abord, merci encore une fois pour la confiance que tu portes envers AlterHéros. Et merci également pour ce nouveau témoignage de ta part, je vois que ton travail de réflexion est largement structuré et étayé : c’est tout en ton honneur !
Tu nommes plusieurs indices qui te font penser que tu es peut-être un garçon. Ces éléments sont entièrement valides, tu nommes des points pertinents et tu es apte à articuler la façon dont tu te sens avec beaucoup de précision. J’aimerais seulement nuancer un de ces points. Celui où tu dis que  « dans les relations, tu préfères toujours faire l’homme ». Qu’est-ce que  « faire l’homme » signifie? Associer des positions sexuelles ou des rôles sociaux particuliers à un genre ou un autre découlent entièrement de stéréotypes sexuels, largement influencé par l’hétérosexualité selon un faux discours social de  « complémentarité ». Par exemple, dans un couple lesbien, il s’agit de deux femmes. Aucune d’elle ne  « fait l’homme ». On a parfois tendance à associer des personnalités ou comportements plus  « dominants  » ou  « passifs  » comme découlant de rôles sociaux d’hommes ou de femmes, mais cela découle uniquement de stéréotypes sexuels dont il est important de les remettre en question.
Tu fais référence à certains éléments qui te font douter. Il est vrai que ce n’est pas toutes les personnes trans qui vont expérimenter une grande dysphorie de genre. Pour certaines personnes, la dysphorie sera plus ou moins importante que pour d’autre. Chaque personne trans a sa propre histoire et son propre parcours. Tu nommes être tombé.e sur des blogs de personnes disant regretter leur transition. Il est vrai que certaines personnes vont, après coup, effectuer un parcours de « détransition ». Toutefois, est-ce que ces personnes regrettent nécessairement de s’être autorisées à explorer leur genre? L’exploration de son genre peut être une expérience magnifique lorsqu’on s’autorise des essais-erreurs, des expérimentations où notre bien-être est constamment au centre. Par exemple, comment je me sens lorsque je m’habille de telle façon, lorsqu’on m’appelle avec tel prénom, lorsque je réduis l’apparence de ma poitrine avec un  « binder » ? Il est vrai que pour certaines personnes, cette exploration de leur genre leur permet de démêler leur ressenti par rapport à leur identité de genre et leur expression de genre : en d’autres mots, c’est parfois cette exploration de leur genre qui leur permet de mieux définir leur identité de genre. Parfois, c’est possible avec un.e ami.e pour commencer, à qui on demande d’utiliser des pronoms masculins et un autre prénom pour voir comment on se sent. Et de réajuster au besoin!
Ensuite, j’aimerais développer un peu avec toi les questions que tu poses vers la fin de ton message :
Les questions qui me font douter puissance 1000 :
Et si c’était pour rompre la routine ?
Et si c’était juste pour faire partie d’une communauté ?
Et si c’était pour ne plus être une fille impopulaire ?
Et si j’avais été influencé.e ?
Et si c’était une phase normale et que j’en faisait toute une histoire pour rien ?
Et si je changeais d’avis trop tard ? 
C’est, encore une fois, plein de question super légitimes que tu nous adresses ici. Entamer un parcours de transition ou s’identifier publiquement comme une personne trans peut être une expérience de consolidation de l’estime de soi, mais cela peut aussi être plus difficile pour certain.e.s. Ce que je veux dire ici c’est que je doute fortement que des questionnements liés à son identité de genre soit lié à un  « besoin d’attention » ou pour  « rompre la routine »… en effet, pourquoi prendre un chemin qui peut nous exposer à des formes de discriminations uniquement pour attirer l’attention? Par rapport à être influencé.e, qu’est-ce qui t’emmène à articuler ce point? Le fait que la société entière parle de plus en plus des transidentités signifie seulement que la société commence enfin à discuter de ce sujet, à se questionner sur les services à offrir aux communautés trans et à vouloir soutenir les soutenir les expériences de vie des personnes trans ou en questionnement.
Tu nommes aussi qu’en entrant au lycée, tu aimerais être toi-même. C’est-à-dire en changeant certains trucs :
 -Être un garçon
-Se teindre les cheveux
-Mettre des lentilles
-Afficher mes goûts musicaux
-Afficher mes goûts vestimentaire
Pour ce qui est des quatre derniers points, tout cela reflète de l’expression de genre. Bien que je comprenne l’intersection importante pour plusieurs personnes trans de concorder leur identité de genre et leur expression de genre, il est possible, même si tu es encore en questionnement, de t’autoriser cette exploration de ton expression de genre en colorant tes cheveux, portant des lentilles et afficher tes goûts musicaux et vestimentaires. Par rapport au fait de vouloir commencer le lycée sous une identité de garçon, cela reste certainement possible. C’est toi seul.e qui peut définir tes besoins et ton identité de genre. J’aimerais seulement préciser qu’il n’y a aucune presse à définir avec précision son genre, certaines personnes vont le définir très tôt, d’autres personnes vont le définir à l’âge adulte. Ce qui est toutefois complètement possible, c’est d’explorer son genre et de déterminer ce qui te rend heureux (ou heureuse!)
Tu te demandes si tu es un garçon ou une fille lesbienne. C’est un questionnement assez fréquent chez les jeunes qui nous écrivent, tu n’es pas seul.e. Je crois que peu importe la réponse à cette question, dont seul.e toi peux déterminer, il est intéressant de réfléchir sur les stéréotypes de genre, encore une fois. Est-ce que toutes ces réflexions concernant ton genre découlent d’une volonté de ne pas correspondre aux attentes sociales de ce que la société (média, famille, école, etc) définit comme  « femme » ? Dans tous les cas, il existe autant de façon d’être homme (cis et trans), d’être femme (cis et trans), d’être non-binaire qu’il existe d’individus sur la planète. Encore une fois, c’est donc ta responsabilité ici de définir comment tu te sens, à l’intérieur, par rapport à ton genre, à l’extérieur de ce que la société peut bien penser. 😉 Un beau défi, n’est-ce pas?
As-tu réfléchi à la possibilité de discuter avec des membres de l’association LGBT+ de ta ville? Tu pourras discuter de ta situation dans un endroit sécuritaire et sans jugement, et possiblement rencontrer d’autres jeunes qui se posent des questions similaires à toi. Il existe aussi l’association française C’est comme ça pour les jeunes LGBTQ+ ou en questionnement. N’hésite pas à les contacter! Il y a aussi la possibilité de rencontrer un.e sexologue ou un.e travailleur.se social.e avec qui tu pourrais discuter de ta situation et, le cas échéant, t’appuyer dans tes démarches de transition selon tes propres besoins et objectifs de transition.
Il y a aussi la possibilité de lire d’autres témoignages de personnes qui s’interrogent sur leur genre, peut-être que leur témoignage et les réponses associées pourront t’apporter d’autres éléments de réponse.
Finalement, je te laisse avec un vidéo d’une femme trans que j’admire personnellement beaucoup, soit Princesse Lamarche.
Princesse, par sa seule présence, témoigne très bien que l’on peut être trans tout en étant confortable avec son corps de naissance. Elle apporte une vision rafraîchissante sur le genre, les transidentités et les pressions associées aux stéréotypes de genre. Tu me diras ce que tu en penses !
Hésite pas à nous écrire de nouveau au besoin ! Et bonne chance pour la suite des choses !
Guillaume, pour AlterHéros

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