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30 mars 2009

Quand les parents sortent du garde-robe

AlterHéros

(Québec) «Sortir du garde-robe» n’est pas toujours chose simple pour les homosexuels. Mais le garde-robe existe aussi pour leurs parents. «Ils ont le choix de le dire ou pas.» Par contre, cacher la vérité est souvent beaucoup plus compliqué que d’y faire face, constate Jeanne Verret.

Cette dame de 60 ans sait de quoi elle parle. Elle a soutenu son enfant alors qu’il s’interrogeait relativement à son orientation sexuelle, à l’adolescence. C’était il y a plus de 15 ans. Et alors même qu’elle assumait bien cette situation, elle s’est heurtée aux jugements, aux critiques ou à l’incompréhension de certains. S’il y avait eu alors un groupe d’entraide où quérir de l’information, elle y aurait volontiers participé.

 

Aujourd’hui, Mme Verret s’associe à GRIS-Québec, un groupe de soutien pour jeunes homosexuels, pour créer ce groupe d’entraide pour parents, qu’elle coanimera avec un travailleur social. En fait, la machine est fin prête à démarrer, il ne manque plus que les participants.

 

Pour les jeunes

 

Si ce groupe a pour objectif de soutenir les parents, c’est surtout aux jeunes que pense cette maman. Car après avoir participé tout l’automne à des tournées d’écoles secondaires avec GRIS-Québec, elle sait que nombre d’adolescents sont mal accueillis dans leur famille lorsqu’ils révèlent leur orientation homosexuelle. «Ce sont les pères qui semblent avoir plus de difficulté, surtout avec les fils. Comme s’ils se sentaient coupables de ne pas avoir transmis leur masculinité.»

 

Ce qui n’a pas été le cas de son mari. «C’est notre enfant, puis on l’aime pareil. Y a rien eu de changé», dit simplement Clément Morency, en se joignant quelques minutes à l’entrevue.

 

Mais d’autres, encore aujourd’hui, mettent leur enfant à la porte, avec tous les risques que cela comporte. Comme cet ado de la Beauce qui s’est retrouvé plus ou moins dans la rue à Montréal et a attrapé le sida.

 

«Les parents doivent comprendre avant tout qu’ils ne sont responsables de rien. Mais quand on manque d’information, on se demande toujours ce qu’on a fait, ce qu’on n’a pas fait, ou ce qu’on a fait trop ou pas fait assez…»

 

Besoin d’information

 

C’est lorsqu’elle a informé son entourage que Jeanne Verret a réalisé qu’elle manquait d’information. «Par exemple, juste de savoir qu’une personne sur 10 est homosexuelle» aide à relativiser la situation, dit-elle.

 

«Comprendre que ce n’est la faute de personne, et que ça ne se change pas. Moi, des gens m’ont dit ?On sait bien, tu l’as laissé avec des poupées.? Ça n’a rien à voir.»

 

Les parents ont aussi à faire certains deuils, comme, pour beaucoup, celui des petits-enfants. Le groupe d’entraide abordera ces questions, comme celles de la santé, des aspects psychologiques, etc. Les rencontres pourraient s’étirer sur quelques semaines.

 

«Et surtout, il faut comprendre que c’est vraiment confidentiel», dit Mme Verret. Et c’est gratuit. Le groupe pourrait démarrer avec huit personnes. Information : 418 523-5572 ou www.grisquebec.org.

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