Transidentité, sexualité, spiritualité: je me pose beaucoup de questions, partie 2

Marie-Édith Vigneau

Je vous remercie pour vos réponses. Vos réflexions m’ont été d’une aide précieuse, et j’approuve en grande partie votre opinion. Toutefois, je souhaiterais approfondir ma réflexion.

Le fonctionnement du système ne tient pas compte de la diversité de genres qui existe. Voyons par exemple, comme sur un site de rencontres lgbt+ où on a conscience dès le départ de cette diversité de genres et de sexualité. On ne se dirait plus on voyant un pseudo féminin, «oh tiens une fille»; On ne s’adresserait pas à quelqu’un au masculin ou au féminin sans connaitre par la personne à quel genre elle s’identifie. Avec cette conscience dès le départ, on créera un système certainement différent de celui dans lequel on vit aujourd’hui. Dans cet autre système, on serait certainement pas confronté à des attributs qui ne nous correspondent pas. Ainsi cette détresse est due à un fonctionnement non très juste du système. Mais est-ce vraiment tout? Ou ai-je laissé passer autre chose?

Peut-être aussi, qu’avec une spiritualité très développée, c’est quand même impossible d’être insouciant de la matière (corps physique), car cela nous demande différentes façons de s’en occuper, etc. Alors je pense que même dans cet état de conscience élevée, on pourrait toujours avoir une préférence par rapport au corps, par tolérance, et non pour une quelconque raison matérielle, ou par rapport au regard d’autrui. Seulement, le sentiment de vouloir un changement du corps ne présenterait certainement aucun sentiment négatif. ce ne serait que tolérance par rapport à la matière, et ouverture d’esprit; ai-je tort sur certains points? Ou manquerai-je quelque chose?
Rebonjour!

Effectivement, la plupart des instances systémiques ne tiennent pas compte de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres.
Comme vous l’expliquez, le fait de ne pas genrer la personne à qui on s’adresse à la première approche est un beau pas en avant pour améliorer la qualité de vie de plusieurs individus. Cette ouverture commence à se faire voir dans certains milieux, mais ces milieux se comptent sur les doigts d’une main et la démarche essuie plusieurs commentaires négatifs, violents et dégradants envers les personnes trans, queer et non-binaires. Nous sommes loin d’un monde où on ne nous demande plus de nous identifier par notre genre et où on ne nous genre pas d’office. Mais nous avançons, certainement, du moins dans certaines régions du Québec. Par contre, il ne vaut mieux ne pas se réjouir trop vite au sujet des milieux dits «sécuritaires pour les personnes LGBT»; même ces espaces peuvent être problématiques et plusieurs personnes y sont mégenrées.
Possiblement, avec une certaine spiritualité, le rapport au corps pourrait changer, même en n’étant pas à l’abri des violences sociales et systémiques. Quant au fait de vouloir un corps différent et aux sentiments que cela provoque, impossible de savoir si nous avons raison ou tort. Le lien au corps appartient à chacun.e et seule une personne ayant cette spiritualité dont vous parlez pourrait nous le dire… 😉
N’hésitez pas à nous écrire à nouveau!
Au plaisir,
Marie-Édith Vigneau, B.A. sexologie

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