« Sortir du placard » : qu'est-ce que ça veut dire ?
« Sortir du placard » : qu’est-ce que ça veut dire ?
« Sortir du placard » ou « Faire son coming-out » est un processus de développement par lequel les personnes LGBTQ+ reconnaissent leur propre orientation sexuelle ou identité de genre et intègrent cette connaissance à leur vie personnelle et sociale. Les termes « coming-out » ou « sortir du placard » ont plusieurs nuances de signification :
- reconnaître son orientation sexuelle non-hétérosexuelle ou son identité de genre qui ne correspond pas au genre assigné à la naissance et en parler à ses proches pour la première fois (« Je suis sorti(e) du placard quand j’avais 18 ans. »)
- révéler son identité LGBTQ+ à d’autres personnes LGBTQ+
- révéler son identité à des membres de sa famille ou à des amis hétéros & cisgenres (« J’ai révélé mon homosexualité à ma mère et sa réaction a été très positive »)
- se présenter publiquement comme une personne LGBTQ+ (à son travail, lors d’une discussion entre collègues, par exemple)
Ces exemples illustrent le fait que le processus est continu et peut se vivre de nombreuses façons différentes selon l’âge, le genre, le groupe ethnoculturel, la classe sociale, la profession, le lieu de résidence, l’engagement politique… Étant donné le risque de discrimination et de stigmatisation, beaucoup de personnes LGBTQ+ choisissent de rester « dans le placard » et cachent leur orientation sexuelle ou identité de genre à tous et à toutes sauf à quelques ami.e.s ou membres de la famille proche et à qui elles font confiance.
C’est une décision individuelle fondée sur des circonstances personnelles de chaque personne et chaque personne a le droit de décider quand, où, à qui et à quel point elle veut sortir du placard. La stigmatisation des personnes LGBTQ+ découle de siècles de désinformation et de peur.
L’expression «sortir du garde-robe» implique un événement unique. Cependant, le processus de se fera de nombreuses façons dans le temps, dans l’environnement et dans la société. Il commence d’abord par une prise de conscience personnelle, suivie du dévoilement à un cercle de personnes de plus en plus étendu. Ce processus peut compter plusieurs étapes bien définies comportant toujours des incertitudes.
Chaque personne trouve un équilibre personnel pour déterminer dans quelles circonstances elle dissimulera son orientation et celles où elle la dévoilera (devenant parfois vulnérable à la discrimination et au harcèlement). Le point d’équilibre arrêté à l’adolescence, par exemple, pourra bien sûr varier au cours de la vie de la personne, le dévoilement de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre n’étant que le point de départ d’un processus continu sans cesse renégocié tout au long de la vie.
Selon nos sources, la peur de l’abandon ou du rejet culmine au début du processus d’émergence. Il est possible de neutraliser temporairement les réactions négatives en travaillant sa capacité d’y faire face et de continuer à vivre normalement une fois le choc passé. Cependant, les adolescent.e.s dépendent encore financièrement et émotivement de leurs parents. Les jeunes ont peur de l’intolérance de la part des membres de la famille, d’être chassés du toit familial, d’être référés en psychothérapie ou de vivre d’autres formes de violence. Au-delà de ces craintes toutefois, de nombreux.ses jeunes, ne craignant pas les représailles de leur famille, se sentent coupables de décevoir les espoirs de leurs parents ou les plans que ceux-ci nourrissaient à leur égard. Certains se taisent ainsi face à leur famille, pourtant reconnue comme la principale source d’aide et de soutien des jeunes.