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30 décembre 2019

Que savez-vous des toc homo?

Bonjour depuis la dernière fois ça va bcp mieux mais là je replonge dans mes vérifications, mais la je suis sûr que je ne suis pas homo ! J’ai réussis à dépassé mon anxiété et mes rapports avec les hommes sont redevenus normal . Je viens de finir mon contrats au boulot est bisard le fait de ne plus rien avoir à faire et d’être seul je repense à ca. Mais je constate une évolution de mes pensés et de mon comportement que j’arrive à gérer moins de panique et moins de pensées dérangeantes. Le sexe avec ma copine est redevenu agréable ça fait du bien , cependant je constate que quand je suis fatigué ou stressé ses pensés reviennent et cherche à me rassuré et donc le processus reprends son cours comme aujourd’hui ! Je voulais savoir deux choses que savez vous des toc homo et une autre plus personnel est il possible que le faites que ma relations avec ma copine ne fonctionne pas vraiment soit une choses qui me fasse douter ?

Parce que quand je la trompe je me sens bien en accords avec moi même je me sens aimé et en. Plus je sens que mon attraction en vers les filles est là alors que quand je fais rien je me sens délaissé et sa me fait douter de mon attraction
Alex
Guillaume Perrier

Salut Alex!

 

C’est toujours un plaisir d’avoir de tes nouvelles. Tu affirmes que l’anxiété que tu ressentais concernant ton orientation sexuelle s’est de plus en plus dissipée. Tu as cessé de faire des vérifications constantes pour calculer tes désirs et tes rapports sociaux avec les hommes sont redevenus normaux, pour reprendre tes mots. Ta qualité de la sexualité avec ta copine s’est également améliorée. Toutefois, tu notes que lorsque tu es stressé ou fatigué, tes doutes concernant ton orientation sexuelle reviennent. Tu aimerais donc avoir, d’une part, davantage d’informations concernant le TOC homosexuel, soit le trouble obsessionnel compulsif avec obsessions sexuelles qui se manifeste par des pensées intrusives et des angoisses liées à la peur d’être homosexuel. D’autre part, tu nommes le fait que ta relation avec ta copine ne semble pas fonctionner très bien. Tu te demandes donc si tes questionnements concernant ton orientation sexuelle sont liés à la perception de ta relation avec ta copine. Tu nommes aussi que tu te sens bien et validé lorsque tu trompes ta copine avec d’autres filles. Nous allons explorer ça ensemble!

 

 

D’abord, qu’est-ce le TOC homo? Il est primordial de différencier le processus d’acceptation d’une identité sexuelle minoritaire d’un trouble obsessionnel compulsif avec obsessions sexuelles. Pour ce faire, je vais citer quelques extraits de cet article scientifique de psychologie au Québec écrit par K.-J. Igartua. Je t’encourage également fortement à le lire au complet si tu désires approfondir tes connaissances sur ce sujet. Chez AlterHéros, nous sommes généralement très prudent.e.s à aborder le sujet du TOC homo. Pourquoi? Parce qu’il s’agit d’un concept en psychologie utilisé par des thérapeutes professionnel.le.s et qu’il est souvent mal interprété et mal utilisé au quotidien par les internautes. De plus, c’est un concept sur lequel il est possible de trouver une tonne d’informations fausses sur Internet. En effet, ce concept est trop souvent utilisé afin d’invalider des questionnements sains et normaux dans le développement identitaire d’une personne. Ceci peut donc contribuer à une forme d’homophobie intériorisée en offrant la prémisse que les questionnements sur l’orientation sexuelle sont liés à un trouble psychologique et non pas à un développement psychologique normal. Alors avant d’approfondir la question du TOC homo, rappelons-nous ces quelques éléments :

  • Il est complètement sain d’avoir des questionnements sur son orientation sexuelle.
  • Il n’y a pas d’âge ou de moments précis pour avoir des questionnements, des réflexions ou des idées érotiques au sujet de l’orientation sexuelle.
  • Toutes les orientations sexuelles sont aussi belles les une que les autres. Aucune orientation sexuelle n’est meilleure ou inférieure à l’autre.
  • Les orientations sexuelles ne sont pas limitées à l’hétérosexualité ou l’homosexualité, mais que les personnes bisexuelles, pansexuelles et asexuelles existent. Il est donc possible que nos désirs et comportements ne s’inscrivent pas dans une case précise.
  • Les orientations sexuelles comprennent plusieurs composantes liées aux attirances physiques et aux attirances romantiques. Il est donc possible d’être romantiquement attiré par un type de personnes et sexuellement attiré vers plusieurs types de personnes.
  • La sexualité est quelque chose de fluide : nos préférences, besoins, intérêts, désirs et libido peuvent varier avec le temps, selon les contextes et selon les rencontres que nous faisons.
  • Ce n’est pas parce que quelqu’un a eu une idée, une attirance, un questionnement ou un fantasme homosexuel que cela nie son hétérosexualité.

 

Qu’est-ce que l’on entend par un processus d’acceptation d’une identité sexuelle minoritaire? En fait, nous vivons dans des sociétés qui établissent malheureusement l’hétérosexualité comme étant une sorte de norme à laquelle les individus devraient se conformer. C’est pourquoi la grande majorité des gens tiendra pour acquis qu’ils sont hétérosexuels. «C’est une identité qui est adoptée de façon subconsciente, sans vraiment y réfléchir. Par contre, lorsqu’un individu s’aperçoit qu’il a des pensées ou des pulsions homosexuelles, l’identité peut être remise en question. Ces idées pourront être plus ou moins difficiles à porter selon le degré d’acceptation de l’homosexualité dans sa culture d’origine.» Le processus d’acceptation d’une identité sexuelle minoritaire est le processus normal qu’une personne gaie, bisexuelle, pansexuelle, asexuelle ou queer accomplira afin d’accepter ou d’affirmer son orientation sexuelle. Il est normal que ce processus puisse être parfois long et parfois difficile pour certaines personnes, de par la pression sociale entourant la présomption de l’hétérosexualité et les idées préconçues concernant la diversité des orientations sexuelles. Il est aussi normal que ce processus soit différent pour chaque personne, bien qu’il soit souvent marqué par plusieurs facteurs de stress et d’angoisse entourant cette prise de conscience de son orientation sexuelle minoritaire.

 

À ne pas confondre, effectivement, avec un trouble obsessionnel compulsif homosexuel où l’obsession principale est un doute persistant et irrationnel de son orientation sexuelle. Dans la documentation scientifique, on note des manifestations de compulsions mentales liées au TOC homo de différents ordres :

1) chercher à se faire rassurer constamment sur son hétérosexualité par son entourage ou des services d’aide.
2) vérifier ses réactions physiologiques pour déceler un érotisme, comme en écoutant frénétiquement de la pornographie homosexuelle pour analyser les réactions du corps humain.
3) faire usage de techniques d’évitement comme une manoeuvre pour réduire l’anxiété. Cela peut prendre la forme d’éviter de façon réfléchie des activités sociales, de mettre fin à des relations amoureuses ou de consommation excessive diverse.

Plusieurs différents types d’angoisses peut être liées au TOC homo  : «la crainte d’un changement de son orientation sexuelle, la peur d’avoir des désirs pour les personnes du même sexe, l’inquiétude par rapport à leurs désirs hétérosexuels, la croyance que l’homosexualité est immorale, le désir d’éviter le jugement des autres et la honte». On y décrit également «différents sous-types de TOC sur l’orientation sexuelle, dont le TOC «tout ou rien» – où une idée vaguement homosexuelle surgit dans l’esprit sans aucun homoérotisme antérieur et cette idée est prise comme preuve d’une homosexualité latente ; le TOC «relationnel» où l’on utilise un échec ou une série d’échecs amoureux comme raison de remettre en question son orientation; le TOC «expérientiel » où une expérimentation antérieure avec le même sexe est prise comme preuve d’une orientation homosexuelle; le TOC «auto-dérisoire» où l’individu se répète qu’il est gai, mais l’étiquette fait davantage office d’insulte que de référence à sa sexualité.»

 

L’objectif ici est d’inviter les personnes à différencier l’anxiété accrue concernant les questionnements sur l’orientation sexuelle de l’attirance physique/émotionnelle que les personnes peuvent ressentir pour une/des personne.s du même genre qu’elles. Il est donc possible pour plusieurs personnes de cesser ces vérifications compulsives sur leur sexualité en différenciant l’anxiété accrue de l’attirance. Il est aussi fréquent que ces questionnements refassent surface dans des moments de stress ou de fatigue chronique, car on cherche à tout prix à trouver une cause à ce stress ou cette fatigue.

 

Bref, le TOC homo maintient chez la personne «un débat continuel en tentant de déceler des «preuves» d’un homoérotisme inavoué et chercher à prouver hors de tout doute son orientation sexuelle par raisonnement intellectuel.» Or, il est impossible de conclure de façon intellectuelle ce qui est de l’ordre de l’émotif. Il est impossible de démontrer par un raisonnement logique que l’on aime la vanille ou non. C’est d’abord et avant tout quelque chose de l’ordre du ressenti et de l’émotif.

 

Enfin, si tu notes que cela puisse faire échos à ce que tu peux vivre, je t’encourage à rencontrer un.e sexologue ou un.e psychologue avec qui parler de ta situation.

 

Pour finir, j’aimerais te rappeler que la question des orientations sexuelles est d’abord et avant tout quelque chose d’intime et d’émotif. Peu importe l’étiquette que tu souhaites porter, l’important c’est ce que tu sois bien, émotionnellement et physiquement, avec la/les personne.s que tu aimes et désires.

 

Deuxièmement, tu te demandes si le fait que ta relation avec ta copine ne fonctionne pas soit un élément qui te fasse douter sur ton orientation sexuelle. Est-ce que le fait que ta relation avec elle ne soit pas au top présentement affecte ton attirance et tes désirs pour l’ensemble des filles? Est-ce que le fait que ta situation ne soit pas parfaite avec une seule fille affecterait la possibilité que tu sois hétérosexuel? J’en doute. Mais tu es le seul qui peut définir comme tu le veux ton orientation sexuelle. Je t’invite simplement à demeurer à l’écoute de tes attirances et de différencier les anxiétés qui peuvent y être reliées.

 

Puis, tu affirmes te sentir bien lorsque tu trompes ta copine. Qu’est-ce qui te fait sentir bien? Est-ce que c’est le fait que tu sois capable de prouver à ces filles que tu es hétéro? Est-ce que c’est le fait que tu sois capable de te prouver à toi-même que tu es hétéro en accumulant les conquêtes féminines? Est-ce que c’est ta propre définition et perception de la masculinité qui se voit validée par ce type de comportements? Est-ce que tu retires une satisfaction à te sentir désiré par de nouvelles personnes? Il y a plusieurs interprétations ici. Or, je peux simplement t’encourager à poursuivre ton cheminement sur ce sujet et, si tu le juges nécessaire, de rencontrer un.e thérapeute pour discuter plus en profondeur de cette situation et de tes comportements. Également, on adresse souvent ton bien-être à toi dans les différentes questions que tu nous as abordées. Or, le bien-être de ta copine est tout autant important. Être dans une relation amoureuse nécessite une communication et une confiance. En ce sens, quelle est votre entente relationnelle? Est-ce que vous vous permettez de façon consensuelle de rencontrer d’autres partenaires? Quelle est votre définition commune de la fidélité? Je t’invite simplement à peser le pour et le contre de ces rencontres hors-couple que tu fais présentement et à tenter d’être le plus honnête avec toi-même.

 

J’espère avoir su t’éclairer un peu dans tes questionnements.

 

Nous demeurons disponibles pour toi si tu en ressens le besoin,

 

Cordialement,

 

Guillaume pour AlterHéros

 

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