J'étais perdue à l'idée que j'étais peut-être lesbienne. Penser à la religion me faisait sentir honteuse.
Bonjour,
J’ai toujours pensé être hétérosexuelle. J’ai été attirée par des garçons mais je n’ai jamais été en couple. Je faisais de l’anxiété sociale (toujours un peu aujourd’hui). Mais aussi, j’ai été élevée dans une Eglise très stricte où on devait être en couple avec un membre alors que j’avais des doutes sur cette Eglise, donc je ne me voyais pas en couple avec quelqu’un qui ne partageait pas mes valeurs. J’ai d’ailleurs décidé de quitter cette Eglise en janvier.
Plus jeune, je pense avoir été attirée un peu par des filles, mais je n’ai jamais laissé s’exprimer ces sentiments, notamment car les pratiques homosexuelles / bisexuelles sont interdites dans cette Eglise.
En début d’année, j’ai fait un travail de groupe en cours avec deux filles. Peu à peu, j’ai trouvé que ma relation avec une des deux devenait ambiguë. Elle me regardait souvent d’une façon intense et séductrice, et elle m’écoutait toujours avec beaucoup d’attention et de considération. Je ne comprenais pas pourquoi elle agissait comme ça, si elle m’aimait bien ou si c’était une impression. Puis, j’ai commencé à rentrer un peu dans son jeu et à ressentir une attirance, plus émotionnelle que sexuelle. Je ressentais une complicité quand nous parlions du travail, mais aussi une distance car elle parlait très peu de choses personnelles. Aussi, elle mettait plusieurs jours à répondre aux messages, elle m’a évité une fois volontairement, elle rentrait très peu souvent avec nous à la fin des rencontres de groupe,… Je la trouvais assez inaccessible et mystérieuse, mais c’est aussi ça qui m’attirait. Je ne savais pas si j’étais trop intrusive / curieuse avec elle, ou si c’était juste sa façon d’être.
Je précise que je pense avoir perçu des choses montrant qu’elle est lesbienne / bisexuelle, mais je n’en suis pas sure.
Je pensais constamment à elle et j’attendais avec impatience de la revoir.
Je me suis plusieurs fois imaginée en couple avec elle. Cette idée me plaisait mais m’angoissait. Je me disais que c’était impossible, que je ne comprenais pas ce qui pouvait l’attirer chez moi, et que ma famille ne l’accepterait jamais.
J’étais perdue et angoissée à l’idée que j’étais peut-être lesbienne / bisexuelle ou que l’attirance pour une personne de même sexe pouvait se répéter plus tard. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à la religion aussi ; je me sentais sale, honteuse et transgressive.
J’ai pensé à lui dire ce que je ressentais mais j’avais peur.
A la fin du travail de groupe, on est toutes les trois allées dans un bar. Puis, on a proposé de se revoir. Mais la fille pour laquelle je suis attirée a dit qu’elle ne pouvait pas et qu’on pourrait se voir à la rentrée si on voulait. J’ai beaucoup pensé à elle durant l’été, elle me manquait. Mais des fois, je me disais que j’étais déçue par son comportement, que tout ça n’aboutirait à rien et que je ne voulais plus la revoir.
Maintenant, c’est la rentrée et je repense à elle. J’aimerais la revoir mais j’ai peur que tout ait changé entre nous. Je ne pense pas qu’elle me recontactera car j’ai toujours trouvé son attitude un peu passive, mais je garde un petit espoir. Dans tous les cas, je préfèrerais que ce soit elle qui me recontacte (et pas moi) car ça prouvera qu’elle est vraiment motivée, qu’elle ne se force pas. Je suis triste à l’idée qu’on ne se revoit peut-être plus et que je doive « l’oublier ». Je me demande aussi s’il ne faudrait pas que j’aille plutôt au bout des choses, que j’ai le cœur net par rapport à cette situation.
Merci beaucoup de m’avoir lue et de l’aide / conseils que vous pourrez m’apporter !
Bonjour,
J’ai toujours pensé être hétérosexuelle. J’ai été attirée par des garçons mais je n’ai jamais été en couple. Je faisais de l’anxiété sociale (toujours un peu aujourd’hui). Mais aussi, j’ai été élevée dans une Eglise très stricte où on devait être en couple avec un membre alors que j’avais des doutes sur cette Eglise, donc je ne me voyais pas en couple avec quelqu’un qui ne partageait pas mes valeurs. J’ai d’ailleurs décidé de quitter cette Eglise en janvier.
Plus jeune, je pense avoir été attirée un peu par des filles, mais je n’ai jamais laissé s’exprimer ces sentiments, notamment car les pratiques homosexuelles / bisexuelles sont interdites dans cette Eglise.
En début d’année, j’ai fait un travail de groupe en cours avec deux filles. Peu à peu, j’ai trouvé que ma relation avec une des deux devenait ambiguë. Elle me regardait souvent d’une façon intense et séductrice, et elle m’écoutait toujours avec beaucoup d’attention et de considération. Je ne comprenais pas pourquoi elle agissait comme ça, si elle m’aimait bien ou si c’était une impression. Puis, j’ai commencé à rentrer un peu dans son jeu et à ressentir une attirance, plus émotionnelle que sexuelle. Je ressentais une complicité quand nous parlions du travail, mais aussi une distance car elle parlait très peu de choses personnelles. Aussi, elle mettait plusieurs jours à répondre aux messages, elle m’a évité une fois volontairement, elle rentrait très peu souvent avec nous à la fin des rencontres de groupe,… Je la trouvais assez inaccessible et mystérieuse, mais c’est aussi ça qui m’attirait. Je ne savais pas si j’étais trop intrusive / curieuse avec elle, ou si c’était juste sa façon d’être.
Je précise que je pense avoir perçu des choses montrant qu’elle est lesbienne / bisexuelle, mais je n’en suis pas sure.
Je pensais constamment à elle et j’attendais avec impatience de la revoir.
Je me suis plusieurs fois imaginée en couple avec elle. Cette idée me plaisait mais m’angoissait. Je me disais que c’était impossible, que je ne comprenais pas ce qui pouvait l’attirer chez moi, et que ma famille ne l’accepterait jamais.
J’étais perdue et angoissée à l’idée que j’étais peut-être lesbienne / bisexuelle ou que l’attirance pour une personne de même sexe pouvait se répéter plus tard. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à la religion aussi ; je me sentais sale, honteuse et transgressive.
J’ai pensé à lui dire ce que je ressentais mais j’avais peur.
A la fin du travail de groupe, on est toutes les trois allées dans un bar. Puis, on a proposé de se revoir. Mais la fille pour laquelle je suis attirée a dit qu’elle ne pouvait pas et qu’on pourrait se voir à la rentrée si on voulait. J’ai beaucoup pensé à elle durant l’été, elle me manquait. Mais des fois, je me disais que j’étais déçue par son comportement, que tout ça n’aboutirait à rien et que je ne voulais plus la revoir.
Maintenant, c’est la rentrée et je repense à elle. J’aimerais la revoir mais j’ai peur que tout ait changé entre nous. Je ne pense pas qu’elle me recontactera car j’ai toujours trouvé son attitude un peu passive, mais je garde un petit espoir. Dans tous les cas, je préfèrerais que ce soit elle qui me recontacte (et pas moi) car ça prouvera qu’elle est vraiment motivée, qu’elle ne se force pas. Je suis triste à l’idée qu’on ne se revoit peut-être plus et que je doive « l’oublier ». Je me demande aussi s’il ne faudrait pas que j’aille plutôt au bout des choses, que j’ai le cœur net par rapport à cette situation.
Merci beaucoup de m’avoir lue et de l’aide / conseils que vous pourrez m’apporter !
Marina01
Bonjour Marina,
Premièrement, je tiens à te remercier de la confiance que tu as envers AlterHéros. Il faut beaucoup de courage et d’introspection afin d’arriver à une réflexion comme tu as su l’exprimer dans ton témoignage. Il est tout à fait normal et sain de se poser ces questions. L’amour et l’attirance ne se commandent pas, ça se vit, tout simplement. Tu vis beaucoup d’émotions et il est important de t’offrir le temps de les vivre.
Si je comprends bien, tu as fait la rencontre d’une fille dans ta classe dont tu sembles éprouver de forts sentiments. Cette nouvelle attirance envers une femme t’a provoquée plusieurs angoisses, notamment en lien avec la perception de ta famille et de ta foi personnelle dans la religion. Dans ce contexte, tu aimerais savoir si tu dois recontacter cette personne que tu as rencontrée en classe ou plutôt attendre que celle-ci t’aborde. Ceci t’apporte beaucoup de peine et d’angoisse, l’idée de ne plus revoir cette fille te rend triste.
Commençons par la question de l’attirance romantique et sexuelle. Que ce soit l’hétérosexualité, la bisexualité, l’homosexualité ou l’asexualité, chaque orientation sexuelle est valide en soi. Il est vrai toutefois que l’hétérosexualité est, malheureusement, encore perçue comme la norme sociale. Toutefois, au lieu de remettre en question les orientations comme l’homosexualité ou la bisexualité, pourquoi ne remettons-nous pas en question, ensemble, le fait que l’hétérosexualité soit encore considérée comme la norme? Je comprends que le contexte familial et religieux puisse être difficile pour toi et t’emmener plusieurs angoisses. Néanmoins, ton bien-être est plus important que les préjugés de certains membres de l’Église et de la famille! De plus, rien ne t’oblige à communiquer ces informations à ta famille. Tu peux donc choisir quelles informations intimes tu désires partager, à qui tu souhaites les communiquer, et si tu souhaites les dévoiler ou pas. Chaque personne est autonome de déterminer son propre rythme dans ce processus.
Est-ce que ton angoisse à l’idée d’être possiblement attirée envers certaines femmes serait similaire si nous tentons d’omettre, pour un instant, le contexte familial et religieux dans lequel tu es? Bien sûr, il est très difficile de s’imaginer cette question, car notre entourage sociale, notre cadre familial et la façon dont nous avons été socialisé.e.s et éduqué.e.s influencent parfois certaines de nos perceptions et valeurs. Je tiens à te préciser que tu n’es pas sale, honteuse ou transgressive. Peu importe les mots que tu choisis pour définir tes attirances, tes attirances demeurent entièrement normales et valides.
Pour revenir plus directement à la question de cette attirance pour cette fille de ton école, la question est plutôt : qu’est-ce que toi tu désires? Si le désir de reprendre contact avec cette fille est toujours présent tu pourrais tenter de faire les premiers pas. En essayant par exemple de voir la personne plus souvent, d’apprendre à la connaître, de lui parler de tes sentiments… Quoi que tu décides, donne-toi le temps dont tu as besoin et demeure toujours à l’écoute de tes intuitions! Néanmoins, ne te mets pas trop de pression, car tu semblais dire qu’elle était distante. Elle est peut-être timide tout comme toi. Il faut toutefois se préparer à l’éventualité que celle-ci ne soit pas intéressée à approfondir une relation avec toi. Dans tout ce processus, il est important de prendre soin de soi : faire des activités qui te procurent du plaisir, être entourée de personnes de confiance avec qui tu peux parler librement de tes émotions et, surtout, de prendre du temps pour toi.
Prends tout le temps de vivre ce que tu as à vivre. Aussi, c’est correct de ressentir une attirance uniquement romantique et pas nécessairement sexuelle. Et vice versa. Tout est possible, le plus important est de savoir ce qui te rend heureuse et épanouie.
Je te mets un lien intéressant qui pourrait t’aider à comprendre les attirances romantiques/sexuelles et identités de genre. Ce graphique permet simplement de comprendre que nos attirances envers les hommes, les femmes et les personnes non-binaires peuvent se situer à différents degrés.
De plus, si tu désires rencontrer d’autres filles vivant des questionnements similaires aux tiens ou simplement pour socialiser avec d’autres filles qui sont aussi attirées envers d’autres filles, voici les liens de quelques groupes à Montréal qui organisent sporadiquement certaines activités.
–Le réseau des lesbiennes du Québec
–Centre de solidarité lesbienne
Tu peux aussi participer aux activités d’AlterHéros si jamais tu as envie de te créer un cercle social! Nos activités sont sporadiques et diffusées via les médias sociaux (Facebook et Instragram).
N’hésite pas nous contacter à nouveau si tu en ressens le besoin. Nous demeurons disponibles pour te soutenir.
Mel, pour AlterHéros