16 mars 2023

Je suis toujours dans cette phase de travail sur moi-même pour accepter mon orientation sexuelle, mais aujourd'hui, je me sens perturbée aussi sur mon identité de genre...

Bonjour

Désolée de vs embêter pour mes questions bateaux mais je fais des crises d’angoisse liée à l’homosexualité et à l’identité de genre.

En premier c’est quoi la différence entre transgenre, non binaire, bigenre, genderfluide, demi girl, demi boy, intersexe etc. ? J’ai beau lire les définitions je ne comprends pas. En fait c’est clair pour moi la différence entre transgenre et cisgenre mais le reste je fais un bug sur ces autres définitions je suis perdue par rapport à moi et toutes ces possibilités. Il y a tellement trop de possibilités sur le genre que je me sens vraiment perdue dans toutes ces définition en lien avec le genre alors que je ne le suis plus du tout avec mon orientation sexuelle et romantique, tout est aujourd’hui très clair en moi.

 

En second je suis gay avec beaucoup d’homophobie intériorisée contre moi-même dont je me débarrasse peu à peu et je suis née garçon.

Je me sens garçon mais j’ai parfois ce fantasme de devenir une fille.

J’aime bien parfois l’idée d’être une fille et prendre une identité féminine sur internet comme le nom que vous m’avez demandé de remplir dans le formulaire.

Mais je ne fais pas actuellement de dysphorie de genre, sur le plan du sexe je suis actuellement excitée sexuellement par être un garçon qui fait l’amour avec un garçon et dans la vie de tous les jours je me sens garçon 95% du temps (mais pas 100%) sans ressentir de la souffrance de ne pas être une fille.

Mais au début de mon adolescence, on va dire à partir de 11 ans, je fantasmais beaucoup voire tout le temps être une fille faisant l’amour avec des garçons.

Je cachais parfois aussi mon sexe pour avoir sensation d’être une fille durant mon adolescence quand j’avais ce fantasme sexuel incontrôlable. Est ce normal ?

Je ne le fais plus aujourd’hui , c’était juste durant mon adolescence mais avoir eu ce fantasme sexuel en cachant mon sexe me perturbe aujourd’hui et me fait poser la question et si j’étais trans ?

En effet j’ai rencontré récemment une jeune femme trans de 20 ans environ très très très belle physiquement en allant dans une association lgbt venant en aide aux personnes lgbt rencontrant des difficultés avec leurs familles ou n’arrivant pas à s’accepter et sur le moment quand j’ai vu cette femme transgenre je me suis totalement projeté en elle et mon fantasme d’être une femme m’est revenu temporairement.

Je suis Toujours dans cette n phase de travail sur moi même pour accepter mon orientation sexuelle, mais aujourd’hui je me sens perturbée aussi sur mon identité de genre et j’ai donc un travail encore plus compliqué à fournir pour ne plus être mal dans ma peau.

 

Une fille lesbienne qui a eu un parcours similaire au mien et en particulier des troubles d’identité de genre temporaire m’a dit que des personnes gaies ou lesbiennes peuvent traverser un trouble temporaire d’identité sur leur genre et traverser des phases transitoires et s’imaginer dans le genre opposé, à cause d’une homophobie intériorisée, surtout à l’adolescence et à l’enfance, sans être transgenre.

Est ce que vous confirmez cette possibilité ? Est ce que vous avez des ressources documentaires sérieuse sur ce sujet et si ce phénomène a été documentée chez certaines personnes homosexuelles ?

Être trans est ce bien s’identifier au genre opposé de son sexe de naissance en permanence et de manière récurrente ? Comme moi je sais que je suis gay parce que mes attirances homosexuelles se répètent tout le temps depuis l’enfance ?

Je suis très perdue et en France on raconte tout et n’importe quoi à la télé. Ou est ce que je pourrais avoir de la ressource documentaire sérieuse faite par des spécialistes sur le sujet ?

 

Merci de m’avoir écoutée et j’espère ne pas avoir fait perdre votre temps mais je suis tellement angoissée dans ma situation que j’avais besoin de l’écrire à quelqu’un même si je ne reçois jamais de réponse.

Maxim-e

Bonjour Angie,

 

Merci beaucoup de nous écrire, je t’assure que tu ne nous dérange pas du tout. On est là pour ça 🙂

 

En premier, je comprends totalement qu’il y a énormément de possibilités en lien avec l’identité de genre. Certaines définitions se recoupent, une personne qui s’identifie avec plusieurs termes, mais les distinctions sont aussi importantes pour d’autres personnes. Je vais tenter de définir les identités que tu nomme le plus simplement et clairement possible, mais si ça reste flou n’hésite pas à nous réécrire!

 

Transgenre (ou trans) :

Non-binaire : un genre qui n’est pas exclusivement ou uniquement ni masculin ni féminin. Une personne non-binaire peut avoir un genre qui est neutre, à la fois, en partie ou en alternance neutre, masculin et/ou féminin.

Bigenre : le fait d’avoir deux genres, par exemple masculin et féminin, ou encore féminin et neutre, en même temps ou en alternance.

Genderfluid (ou fluide dans le genre) : un genre qui fluctue entre plusieurs identités, par périodes plus ou moins longues, de façon prévisible ou non. 

Demi girl : un genre qui est en partie fille, et en partie autre chose.

Demi boy : un genre qui est en partie garçon, et en partie autre chose.

Intersexe : une personne qui es né.e avec des caracristiques physiques qui ne rentrant pas uniquement dans les catégories médicales H et F.

Etc. : une expression qui signifie “et autres choses similaires” 😉

 

En second, c’est possible de ne pas ressentir de dysphorie de genre et de tout de même vouloir adopter un rôle plus féminin. Tu as le droit de te sentir féminine à 5% ou seulement 5% du temps. Tu peux vouloir certains traits féminins, pas tous, ou encore couloir un rôle féminin dans certains contextes, par exemple dans la sexualité, les jeux de rôle, en ligne ou en présence de personnes trans que tu admires beaucoup).

 

Parfois aussi, nos sentiments et nos désirs peuvent changer et évoluer avec le temps. Un fantasme sexuel peut éventuellement se transformer en dysphorie de genre et un désir de faire des changements dans sa vie de tous les jours. Inversement, c’est possible de s’identifier à un autre genre puis d’arrêter avec les années et de ne plus y penser. Par contre, ce n’est pas un processus volontaire ou intentionnel, chercher à changer comment on se sens risque plus souvent d’aggraver l’intensité de ses sentiments.

 

Dans tous les cas, c’est important de se rappeler qu’il n’y a rien d’anormal ou de malsain  à se poser des questions sur qui on est ou à essayer de nouvelles choses pour se sentir mieux dans son corps.

 

Je dirais aussi que l’instabilité, les hésitations et les questionnements identitaires font parti du parcours de beaucoup de gens, cis et trans. Le fait d’hésiter n’est pas un signe qu’on n’est pas réellement trans, même s’il est facile d’utiliser ses doutes pour invalider son propre genre.

 

En réponse à la fille lesbienne avec laquelle tu a parlé, je répondrais premièrement qu’être trans, ou se poser des questions sur son genre, n’est pas un trouble de l’identité. Par contre, je crois qu’elle a raison lorsqu’elle dit que se poser des questions sur son orientation sexuelle peut mener à se poser des questions sur son genre. Être capable d’avoir cette ouverture et cette capacité d’introspection peut mener à plus de réflexions. Dans notre socité, le fait d’être gay ou lesbienne est souvent associé aux rôles et stéréotypes de genre, la féminité et la masculinté, il est donc possible de faire certains liens dans nos questionnements. Et comme je disais plus tôt, il est possible de se poser des questions puis de terminer qu’au final nous ne sommes pas trans.  

 

Une petite précision : les attirances sexuelles restent indépendant de l’identité de genre, ton attirance pour les hommes peut continuer, que tu t’identifie toi même comme homme, femme, ou par un autre genre. 

 

Je crois que tu fais bien de chercher des sources sérieuses et crédibles pour t’informer. Je peux te partager différents blogues, articles et documentaires qui pourraient t’intéresser :

 

Enfin, tu mentionnes rapidement ton homophobie internalisée, ton agnosie et le fait de te sentir mal de ta peau. Ces choses peuvent avoir un impact sur tes réflexions. Il est plus difficile de se poser des questions identitaires si on ressent beaucoup de stress, d’anxiété et de mal-être. J’espère que les choses iront mieux pour toi, je t’encourage à continuer d’aller à ton association LGBTQ+ et de te renseigner. 

 

Prends soin de toi,

 

Maxim·e, intervenant·e pour AlterHéros

Iel/they/them, accords neutres

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