Je suis autiste et j'aimerais suivre une hormonothérapie
Je suis une personne transgenre qui voudrais suivre un traitement hormonal. En fait, je ne souhaite pas porter des habits féminins. Je n’aime pas qu’on m’appelle au masculin. Il n’y a pas vraiment de ressources dans ma région. Difficile de trouver un médecin compétent d’autant que je suis autiste et ne me reconnais pas dans les normes.
Je suis une personne transgenre qui voudrais suivre un traitement hormonal. En fait, je ne souhaite pas porter des habits féminins. Je n’aime pas qu’on m’appelle au masculin. Il n’y a pas vraiment de ressources dans ma région. Difficile de trouver un médecin compétent d’autant que je suis autiste et ne me reconnais pas dans les normes.
Pascaline
Bonjour Pascaline!
Merci de nous faire confiance. Dans ta lettre vous nous indiquez que vous êtes trans et que vous vous identifiez comme trans. Or, à cause de quelques éléments particuliers à votre personne, vous craignez qu’il soit difficile de trouver un spécialiste.
Effectivement, il vous sera difficile de trouver un médecin voulant vous prescrire des hormones, non pas à cause de vous personnellement, mais parce que c’est un obstacle que rencontrent toutes les personnes trans. Voici quelques informations qui j’espère vous aideront à trouver quelqu’un.
En temps normal, les spécialistes qui interviennent auprès des personnes trans devraient suivre un document appelé « Standards of Care » (SOC) publié par le WPATH (www.wpath.org/). Ce document contient les lignes directrices pour le traitement des personnes trans. En bref, ce document requiert pour obtenir l’hormonothérapie une lettre d’évaluation, écrite par un psychologue, psychiatre ou sexologue, qui atteste que la personne répond à certains critères. Dans leur version la plus récente, les critères se résument en language simple à ceci: si la personne affirme clairement son identité de genre, démontre un besoin sincère de faire la transition, connait tous les risques physiologiques que ça implique et envisage de vivre à temps plein dans son genre identitaire à court ou moyen terme, alors la thérapie hormonale doit être prescrite. En général quelques sessions étalées sur quelques mois suffisent pour démontrer tout cela. Tout practicien qui ajoute d’autres critères ou étire inutilement la période d’évaluation agit en opposition aux orientations des SOC et est donc indigne de travailler auprès de la clientèle trans.
Quels critèrse injustes certains spécialistes ajoutent-ils? Par exemple, certains exigent que la personne s’habille dans des vêtements stéréotypée à son sexe identitaire. Or, je peux tout de suite vous dire que le vêtement qu’une personne porte ne fait pas partie des critères des SOC. Pas besoin de porter robes, talons hauts et tous le tralala. Les codes vestimentaires ne sont pas une partie intégrante de la féminité. Je connais bien des filles qui ne portent que jeans et t-shirt et personne ne mettrait en doute leur identité.
Une autre critère absurde qu’un spécialiste pourrait inventer serait de mettre en doute votre identité à cause de votre autisme. Certes, selon les SOC, les spécialistes doivent vérifier la présence de problèmes de santé mentale, et ce dans le but de mieux pouvoir accompagner le patient dans une transition, et non pas pour « fermer la porte ». Or, dans la communauté médicale, l’autisme n’est presque plus vu comme étant un désordre, mais plutôt comme une variation chez l’être humain qui n’a bien sûr rien à voir avec l’identité sexuelle ou de genre.
Non, le véritable critère pour savoir si une personne a besoin de débuter un traitement hormonal et débuter une transition, c’est si elle dit en avoir besoin, point. Si c’est votre cas et que vous souhaitez vivre votre vie en tant que femme, alors la prochaine étape pour vous est de trouver des spécialistes qui ont une bonne réputation auprès de la communauté trans.
Il est malheureusement possible que ces ressources soit rares dans votre région mais la meilleur façon de savoir, c’est d’entrer en contact avec l’organisme communautaire trans ou LGBT le plus près de chez vous. Ceux -ci pourront soit vous référer à des spécialistes, ou bien vous référer à un autre organisme plus au courant. Il ne faut pas baisser les bras même si ça prend souvent plusieurs coups de téléphone ou courriels avant de tomber sur les bonnes ressources. Si vous ne trouvez rien dans votre région, je vous suggère d’appeler le MAG (http://www.mag-paris.fr/), qui a des branches entre autres à Paris et Strasbourg et dont on m’a dit le plus grand bien. Ils pourront probablement vous donner un petit coup de main pour trouver les bons endroits à contacter, peu importe votre région.
Bonne recherche!
Élyse, pour AlterHéros