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7 septembre 2009

Je porte des vêtements féminins, mais j'ai peur de me faire juger ou de décevoir mes proches

Je me questionne sur mon identité de genre. Cela à débuté dès l’adolescence, je portais des vêtements féminins et ça me plaisais. Je me sentais assez confortable de cette façon. Cependant notre environnement nous influence et nous dicte indirectement notre manière d’être. Le peu de fois que je me balade en publique sous une allure féminine, j’ai la frousse de tomber sur une connaissance. Il y a peur d’être jugé. Mais aussi la peur de décevoir mes proches de cette réalité (pouvant donner l’impression que je les ai trompés). J’ai essayé maintes fois de renier ce sentiment de féminisation en me disant que les enjeux étaient trop grand. Qu’il serait préférable de jouer les « vrais » mâles pour faire plaisir aux autres. Mais mon sentiments de féminisation revient constamment. Socialement, je crois que j’ai très peur et ça me rend inactif ? Parce que si je vivais sur une île déserte, j’aurais le réflexe de vivre en femme.

Benoît

Salut Isabelle,
Dans ton message, tu nous révèles que tu aimes porter des vêtements féminins depuis ton adolescence. Cependant, à cause des pressions sociales, tu cherches à nier ce goût et tu te demandes s’il ne serait pas préférable de jouer les « vrais mâles »…
Je conçois très bien ton inquiétude et j’ai l’impression qu’elle est partagée par plus d’une personne vivant la même situation. En effet, il ne suffit pas de s’accepter soi-même; il faut encore que la société ne nous brime pas dans ce désir légitime avec ses contraintes et ses préjugés. Tu as d’abord crû que le simple fait de nier « ce sentiment de féminisation » qui t’habite t’apporterait la paix intérieure. Or, tu as bien vu qu’il n’est pas évident de nier une partie fondamentale de notre être. Tu en es même venu à la conclusion – et je cite – que « si (tu) vivais sur une île déserte, (tu) aurais le réflexe de vivre en femme ». Dans les circonstances, tu nous demandes quoi faire.
Ton message peut faire penser que tu es une personne qui aime se travestir, c’est-à-dire qui aime prendre l’aspect du sexe opposé, dans le but de se faire plaisir. Mais, tu mentionnes dans le début de ta question que tu te questionnes sur ton identité de genre. Si tu penses « être dans le mauvais corps », il se peut également que tu sois une personne transsexuelle, c’est-à-dire une personne qui voudrait faire une démarche concrète en vue de faire une transformation de genre comportant des éléments permanents (exemple : la prise d’hormones et/ou des chirurgies, etc).
Quel scénario s’appliquerait le plus à ta situation, selon toi ?
Malheureusement, il n’y a pas de solution magique aux difficultés que tu vis présentement. Personnellement, je crois que si le fait de porter des vêtements féminins te rend heureux, il serait triste que tu renonces à ce plaisir. Surtout si c’est uniquement pour ne pas choquer ou décevoir les autres.
Si tu penses être une personne qui aime se travestir, le mieux, à mon avis, serait de trouver les occasions qui te permettraient de te travestir sans en éprouver de gêne. Il y a fréquemment, à Montréal, des soirées fétichistes. En cherchant via Internet, je suis sûr que tu arriveras à trouver des endroits intéressants à fréquenter. Il y a aussi des bars comme le Cléopatra (www.cleopatramontreal.com), ainsi que le Cabaret à Mado (www.mado.qc.ca), qui accueillent cordialement les personnes travesties. Enfin, tu pourrais élargir ton cercle d’amis et fréquenter des personnes qui partagent tes goûts en cette matière. Le simple fait d’être en groupe te donnera sans doute la motivation nécessaire pour affronter tes inquiétudes.
Par contre, si tu penses que le fait de porter des vêtements féminins s’inscrit dans une démarche profonde de réflexion sur ton identité de genre, je t’invite à contacter l’ATQ, Association des transsexuels et transsexuelles du Québec (voici leur site web) : http://www.atq1980.org/ ; de prendre le plus d’informations possible sur le sujet, et d’explorer les différentes ressources possibles.
Je t’invite, Isabelle, à nous réécrire si tu en sens le besoin et je te souhaite, du fond du coeur, de vivre pleinement, selon tes besoins et tes désirs!
Amitiés,
Benoît

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