Je me suis masturbé à côté d'une femme trans et le fait de toucher son pénis m'a dégoûté. Suis-je gay, bi ou hétéro?
Bonjour,
Je suis en couple avec 2 enfants
Depuis des années je regarde du porno. En extrême où tout autre. J’ai regardé plusieurs situations qui m’ont exité. Donc je me masturbait jusqu’as 4 fois par jour.
Par hasard je tomber sur du porno transsexuels ou les hommes toucher le pénis du transsexuels les vidéo m’excitait jusqu’as un jour j’ai rencontré une transsexuels, et j’ai été chez elle j’ai toucher son pénis pour la branler ( excusez moi du terme) jamais eu de rapport sa me dégouterai avec un homme ou trans avec pénis et je ne veut pas tromper femme après je me suis branler pour éjaculer sur elle, sur son pénis je ne suis pas attiré par les hommes je trouve sa dégoûtant mais la fille transsexuels était très sexy avec une fausse poitrine et je voulais tester en vrai pour voir si c’était comme sur les vidéo que je regarder. Je n’ai fait que me masturber rien d’autre depuis je suis dégoûté d’avoir fait sa je préfère que les femmes j’y pense et j’ai l’impression que le porno m’a monté à la tête et du coup je voulais voir en vrai mais je ne veut plus recommencer avoir toucher le pénis de la trans ma dégoûter.
Je voulais avoir votre avis. Je ne pense pas être bi et encore moins homo. Je n’ai fait que me masturber sur elle. Après sa pensez vous que je suis Bi ou homo ou ? les hommes ne m’excitent pas du tout, je peux même pas imaginé avoir un rapport avec. Après sa pensez vous que je suis homo, bi ou nON je suis bien hétéro au vu de ce que je vous raconte. ?
Pensez vous que je doit le dire à ma conjointe ce qui c’est passé ?au vu de ce que je vous raconte.
Bonjour à toi!
Merci de faire confiance à notre équipe pour répondre à ta question.
Premièrement, petit point de précision. Quand tu dis « une transsexuels », j’assume ici que tu parles d’une femme trans, n’est-ce pas? En fait, le terme « trans » est un adjectif. Lorsqu’il est utilisé comme nom commun, c’est souvent considéré comme péjoratif pour la majorité des personnes faisant partie des communautés trans. Il peut donc plutôt être utilisé pour référer à des personnes trans, des femmes trans et des hommes trans. Où y aller selon les préférences individuelles. Il ne faut pas non plus oublier qu’il y a toute une diversité corporelle et de parcours chez les femmes, qu’elles soient trans ou cis. Ce ne sont pas toutes les femmes trans qui ont un pénis et le fait d’en posséder un ne les rend pas « moins femmes ». Au contraire, il est faux de relier le pénis à la masculinité, puisque le sexe et le genre sont deux choses différentes.
Concernant ton orientation sexuelle, commençons avec les bases. Un homme hétérosexuel, c’est un homme qui est attiré par les femmes. Alors bien évidemment, je rappelle ici que ça inclut aussi les femmes trans! Tu mentionnes souvent ressentir du dégoût face aux attirances et aux expériences que tu as eu avec des femmes trans, mais aussi pour tout ce qui est de t’imaginer être attiré par des hommes ou avoir des relations sexuelles avec des hommes. Alors, non seulement tu sembles confondre ces deux réalités, mais tu sembles aussi avoir des idées négatives face à tout ce qui sort de l’hétéronormativité et rechercher à rassurer ton hétérosexualité. C’est donc le bon moment pour faire ces mentions importantes provenant d’une ancienne réponse de mon collègue Guillaume:
- Il est complètement sain d’avoir des questionnements sur son orientation sexuelle.
- Il n’y a pas d’âge ou de moments précis pour avoir des questionnements, des réflexions ou des idées érotiques au sujet de l’orientation sexuelle.
- Toutes les orientations sexuelles sont aussi belles les une que les autres. Aucune orientation sexuelle n’est meilleure ou inférieure à l’autre.
- Les orientations sexuelles ne sont pas limitées à l’hétérosexualité ou l’homosexualité, mais que les personnes bisexuelles, pansexuelles et asexuelles existent. Il est donc possible que nos désirs et comportements ne s’inscrivent pas dans une case précise.
- Les orientations sexuelles comprennent plusieurs composantes liées aux attirances physiques et aux attirances romantiques. Il est donc possible d’être romantiquement attiré par un type de personnes et sexuellement attiré vers plusieurs types de personnes.
- La sexualité est quelque chose de fluide : nos préférences, besoins, intérêts, désirs et libido peuvent varier avec le temps, selon les contextes et selon les rencontres que nous faisons.
- Ce n’est pas parce que quelqu’un a eu une idée, une attirance, un questionnement ou un fantasme homosexuel que cela nie son hétérosexualité.
Pour compléter, voici un extrait d’une réponse de ma collègue Marianne, faisant le lien entre ces biais que l’on peut avoir à propos de la diversité sexuelle et de genre et l’impression de dégoût face aux attirances et comportements:
Nous sommes tous et toutes exposés·es à des idées préconçues, à des raccourcis de pensées, à une certaine hiérarchisation des identités, des pratiques ou des orientations, etc. Nous sommes constamment bombardés·es de messages prenant racine dans la transphobie et l’homophobie, nous avons donc tous et toutes un grand travail de réflexion et de déconstruction à faire, tant collectivement qu’individuellement.
Ce travail de longue haleine demande certainement de nombreux efforts conscients, mais il permet aussi de nous libérer graduellement de réflexes qui peuvent être nocifs et étouffants, autant pour nous-mêmes que pour les gens qui nous entourent. Pensez-vous que certains biais pourraient être actifs, involontairement et en arrière-plan, dans vos réflexions et qu’ils pourraient participer à votre impression de dégoût et d’inconfort face à vos propres attirances ou à vos propres comportements? Croyez-vous qu’il pourrait être soulageant d’aller vérifier et remettre en question les prémisses qui soutiennent et alimentent certaines de vos perceptions et de vos émotions?
Nous baignons tous et toutes dans des milieux qui laissent trop souvent entendre, par exemple, que l’hétérosexualité est une orientation préférable à d’autres, qu’il est honteux pour un homme d’être pénétré plutôt que pénétrant, qu’il faut être né·e avec un certain type de corps pour être un vrai homme ou une vraie femme, que les individus participant au travail du sexe doivent être traités différemment du reste de la population puisqu’il s’agirait d’une occupation avilissante, qu’il est anormal ou dégoûtant de ressentir de l’attirance physique ou émotionnelle envers les personnes trans, etc. À force de nous faire servir ce type de discours et ces fausses conceptions, ouvertement ou plus subtilement, nous finissons par y être perméables à un certain degré même si cela ne correspond pas à nos intentions.
Ceci dit, il est tout de même possible que tu n’aies simplement pas apprécié ton expérience et que tu ne souhaites pas recommencer, ce qui est très correct! Il n’y a rien de mal à explorer notre sexualité et nos attirances, pour se rendre compte que nos fantasmes peuvent être parfois différents de ce qu’on veut faire en vrai. Cependant, que tu aies apprécié l’expérience ou non, que tu apprécies les femmes sous toutes leurs formes ou que tu aies certaines préférences, tout cela rentre dans l’hétérosexualité.
Finalement, pour répondre à ta question demandant si tu dois parler de cette expérience que tu as eu avec ta conjointe ou non. Je te dirais que la décision te revient. Cela dépend aussi de votre configuration relationnelle, est-ce que vous êtes dans une relation exclusive? Si c’est le cas, c’est certain que si vous voulez conserver un bon lien de confiance et une bonne communication, ce serait une bonne option de lui en parler. Vous pourriez aussi profiter de ce moment pour revoir vos attentes et vos besoins au sein de votre relation. Serais-tu intéressé par exemple par la non-monogamie éthique? Bref, je t’invite à peser les pour et les contre de ce que pourrait apporter le fait de lui en parler ou non!
J’espère que cette réponse pourra t’aider. N’hésite pas à nous recontacter au besoin!
Émilie (elle/she), pour AlterHéros