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30 mai 2025

Je me demande si je suis une femme trans?

Bonjour, je m’appelle Joseph et j’ai 15 ans. Et je me pose des questions sur mon identité de genre. Depuis 3-4 ans, j’adore porter les vêtements de ma mère avec du rembourrage et je me maquille aussi quand je suis tout seul. Je me sens bien dans mon corps d’homme et aussi sous apparence féminine. En fonction des jours, j’en ai plus ou moins envie. C’est pour ça que je me pose des questions. J’aimerais aussi rencontrer une femme trans avec qui je pourrais expliquer ma situation et lui montrer à quoi je ressemble avec une apparence féminine. En connaissez-vous ? Je pense que, en plus de vous, cela pourrait m’aider et faire pencher la balance. Je me demande s’il faut que je le dise à un ou une proche ? Pensez-vous qu’il y ait une possibilité que je sois une femme transgenre (même si je sais que vous allez dire qu’il n’y a seulement moi qui puisse le savoir) ?

Merci.

Mélo

Salut Joseph,

Merci de ta confiance envers l’équipe d’AlterHéros avec ta question. Je tiens à m’excuser sincèrement pour le délai de réponse. Nous avons été débordé·e·s dans les derniers mois.

C’est déjà très fort et courageux de mettre des mots sur ce que tu ressens et je t’en félicite!

Tu décris un rapport positif à ton corps d’homme, tout en trouvant aussi beaucoup de plaisir, de confort ou d’excitation à adopter une apparence féminine, selon les jours. Par contre, ce « va-et-vient » entre ces deux identités te fait questionner qui tu es réellement et ce que tu souhaites adopter pour la suite. Ais-je bien compris?

Pour certaines personnes, ce que tu décris est vécu comme une forme d’expression de genre fluide ou non binaire. Iels ne se reconnaissent pas strictement dans la catégorie « homme » ou « femme », mais évoluent entre les deux selon les contextes, les émotions, les envies, etc.

Pour d’autres, ces actions sont plutôt pour elleux un espace d’exploration essentiel pour mieux comprendre qui iels sont, parfois en route vers une éventuelle transition, parfois non.

Chez d’autres personnes, porter des vêtements traditionnellement associés à un autre genre, ou se maquiller, fait partie d’un plaisir esthétique, sensoriel ou érotique qui peut coexister avec une identité de genre d’homme.

Donc, à risque de te déplaire, je n’ai pas plus de réponse pour toi, et tu as bien raison, seulement toi sait si tu es une femme trans ou non et comment cela se définit pour toi. Il y a tellement de manière de vivre en tant qu’homme, femme, ou tout autre genre, que c’est difficile de mettre un cadre autour pour voir si tu y corresponds.

Par contre, ce que je peux te dire est que tu n’as pas besoin d’avoir tout compris ou tout défini tout de suite. Tu as aussi le droit de te questionner longtemps, de douter, de tester des choses, d’en parler, de chercher des échos et des regards qui t’aident à te sentir moins seul, sans forcément que ce soit « tout ou rien ». N’hésite pas à explorer hors du binaire, mais surtout à te laisser la chance et le temps de voir ce que tu veux vraiment pour toi, sans te mettre de pression à tout de suite te comprendre.

Rencontrer une femme trans peut effectivement être très riche. Pas pour qu’elle te « dise qui tu es », mais pour partager ton vécu avec quelqu’un·e qui comprend ce que ça peut vouloir dire d’explorer son genre. Tu pourrais te tourner vers des groupes de soutien, des événements communautaires ou même des groupes en ligne.

Pour ce qui est d’en parler à un·e proche, c’est une décision très personnelle. Tu peux te poser certaines questions générales pour savoir si tu souhaites ou même s’il est sécuritaire d’aborder le sujet avec une personne près de toi.

  • Est-ce que cette personne est généralement ouverte sur les sujets 2SLGBTQIA+ ?
  • Est-ce que tu te sentirais soulagé·e, plus vrai·e, ou au contraire vulnérable et inquiet·ète ?
  • Est-ce que tu as besoin d’être validé·e, écouté·e, ou simplement de partager une part de toi ?

Ce n’est pas obligé, mais parfois, le dire à quelqu’un·e de confiance peut faire beaucoup de bien. Et sinon, des intervenant·e·s en sexologie, en relation d’aide ou des groupes de pairs peuvent être des premiers espaces sécuritaires pour en parler. Tu peux même chercher des thérapeutes qui sont spécialisé·e·s en diversité de genre.

Quoi qu’il en soit, tu as le droit d’explorer tout ça à ton rythme, de ne pas savoir, de changer d’idée, d’alterner les apparences, de revenir en arrière, etc.

Surtout, tu n’as rien à prouver à personne! 😉

Mélo, intervenante sociale pour AlterHéros

 

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