Je commence à être déprimé de voir des gens en couple pendant que moi je suis célibataire...

J’en ai marre. J’en ai clairement marre..
Bonjour. J’ai 19ans et je suis toujours célibataire et j’en ai marre. Ça commence à me penser lourd sur le moral. Je commence à être déprimé de voir des gens en couple, pendant que moi j’suis célibataire.
Je veux une copine, je veux être heureux.
Pourtant, je sort souvent, pour aller dans les magasins, dans les parcs. Mais je trouve jamais.
Aussi, j’ai un problème de confiance en moi…
Je me trouve moche, je me trouve gros, je me rabaisse tout le temps, et je suis timide.
Je suis à bout. J’en ai marre. J’en ai parlais à ma mère mais elle me dit que ça viendra.. mais je commence à craquer. J’en peux plus d’être célibataire.

MiisterMarius

Marie-Édith Vigneau
Salut MiisterMarius.
Merci de faire confiance à notre organisme. Merci de ton honnêteté, de ta transparence.

Tu vis une période difficile – tu es célibataire et épuisé de l’être. Tu expliques aussi que tu es timide et que tu te trouves moche et gros.

Je suis contente que tu aies eu l’occasion d’en parler à ta mère. Ça me laisse croire que tu a une bonne relation avec elle, parce que dire à quelqu’un.e qu’on en a marre d’être seul.e et qu’on se trouve moche, c’est se montrer vulnérable. Même si elle a fait de son mieux, je suis persuadée que « ça viendra » n’est pas la réponse que tu espérais… Tu as bien fait de nous écrire.
Je vais diviser ma réponse en deux parties. D’abord, une section sur les manières de rencontrer des gens, puis une section sur ton estime personnelle et ton ras-le-bol d’être célibataire.

Selon moi, la meilleure façon de trouver quelqu’un, c’est de s’impliquer dans des activités qu’on aime. Par exemple, si tu aimes rendre service aux gens, tu pourrais faire du bénévolat dans un organisme communautaire de ta région (banque alimentaire, accueil pour les personnes sans domicile fixe, ressource de jour pour les jeunes, etc.). Tu peux aussi pratiquer un loisir de groupe, par exemple, t’inscrire à une ligue de sport (en vrai ou e-sport), à des ateliers de réparation de vélos, à des cours de jardinage, un club de lecture, de débats politiques…

C’est difficile quand on est timide et qu’on a peu confiance en soi, je sais… mais ça reste plus facile d’échanger avec quelqu’un sans avoir l’air louche, parce que l’activité qu’on fait ensemble devient un sujet de discussion central. C’est vrai qu’on peut rencontrer l’amour de sa vie par hasard, mais je doute qu’un magasin ou qu’un restaurant soit le meilleur endroit pour débuter une conversation et repartir avec un numéro de téléphone. Je peux aussi te dire que personnellement, j’ai vraiment plus tendance à créer des liens autour d’un intérêt commun que d’une manière plus spontanée, dans un parc par exemple, sauf si j’ai des ami.e.s commun.e.s avec la personne qui veut apprendre à mieux me connaître. C’est aussi le cas pour plusieurs personne que je connais – peu importe leur orientation sexuelle. Tu comprends ? J’espère que ça t’aide un peu.

Tu expliques que tu te trouves moche, que tu te trouve gros. Je te partage à ce sujet un article qui m’a beaucoup fait réfléchir il y a quelques mois et que j’ai partagé à plusieurs personnes. Tu y trouveras peut-être des réponses aussi. Je t’en partage un extrait :

« Qu’est-ce qui se cache derrière le fait de se « sentir gros(se) » ?

  • Le dégout : d’avoir trop mangé, la culpabilité d’avoir dépassé ses limites.
  • L’inconfort dans sa peau, dans ses vêtements ou son environnement.
  • L’ambivalence ou la tristesse face à un corps changeant, à des décisions prises.
  • L’insécurité de ne pas être représenté(e) dans les réseaux sociaux, les médias de masse, etc.
  • La jalousie car les personnes minces sont plus »populaires »/ acceptées / aimées.

Avoir des émotions négatives en soi n’est pas problématique. Ce sont les mots qu’on utilise pour les identifier qui peuvent l’être. Il y a toute une gamme de mots pour exprimer ses insécurités. Certains sentiments sont également issus de perceptions, du regard des autres ou de soi-même. »

Qu’en penses-tu? On est constamment bombardés d’images des mêmes types de corps. Je ne sais pas à quoi tu ressembles, mais je sais que quand notre type corps n’est pas représenté dans les médias plus populaires et sur les réseaux sociaux, ça nous affecte ! Si tu as un compte Instagram ou Tiktok, je te propose de t’abonner à des comptes qui mettent en valeur une plus grande diversité corporelle. Ça fait du bien ! Je te propose aussi de lire cet article, que tu peux traduire avec Google Traduction au besoin: This is How You Finally Get Healthy: You stop controlling your body and start supporting it.

Je t’en traduis très rapidement un extrait qui te parlera peut-être, puisque tu expliques toujours te rabaisser.
« La façon dont je me parle compte autant que ce que je fais.
Quand tu commences à courir ou que tu poses le pied sur ton tapis de yoga, qu’est-ce que tu te dis intérieurement ? Es-tu méchant ou empathique ? Si on fait de l’exercice ou qu’on mange avec des pensées comme « Je dois me mettre en forme » ou « Il faut que je mange moins » qui envahissent notre esprit, on associe la nourriture ou le fait de bouger à la pression et l’anxiété. En conséquence, nous attaquons notre estime de soi et on rend misérable l’idée de bouger ou de se nourrir. Il faut s’arrêter. Bouger et manger peuvent amener des moments de grande joie. Recadre tes pensées. « J’aimerais beaucoup étirer mon corps aujourd’hui », « J’aimerais me sentir fort », « J’ai envie de manger un délicieux repas » sont des phrases qui t’aideront à revoir la façon dont tu penses à ton corps. » Est-ce que ça t’aide un peu ? Prendre le temps de s’arrêter quand on se dit quelque chose pour se rabaisser et le reformuler autrement, ça fait une différence sur notre attitude et notre façon de se percevoir.
Ensuite, dis-moi, est-ce qu’il y a des parties de ta personnalité ou de ton corps que tu apprécies particulièrement ? Est-ce que tu as un talent spécial ? Est-ce qu’il y a un sujet que tu connais en profondeur ? Si c’est le cas, tu peux miser sur ces éléments pour essayer de trouver un peu de positif. Sinon, est-ce qu’il y a un morceau de vêtement dans lequel tu te sens bien, tu te sens un peu plus beau ? Un parfum qui te fait te sentir plus en confiance ? Une coupe de cheveux qui te va particulièrement bien ? Tu peux aussi compter sur ces éléments pour te remonter le moral à propos de toi-même.Une autre chose: tu peux te fixer des objectifs. Pas des objectifs concernant ton apparence, mais des objectifs plus généraux que tu seras fier d’avoir accompli. Ça te permettra aussi de porter ton attention sur des réussites et projets plutôt que sur des parties de toi qui te plaisent moins. Avoir des buts atteignables, c’est bon pour la confiance en soi ! Ça peut être de toutes petites choses : économiser un certain montant d’argent en 6 mois pour t’acheter quelque chose dont tu rêves, pratiquer un instrument pendant 15 minutes par jour, te cuisiner au moins 4 repas durant la semaine, lire un nouveau livre par mois, ranger ton appartement ou ta chambre… Je sais, la dernière option est particulièrement désagréable pour plusieurs, mais être dans un environnement plus propre, mieux rangé, c’est bon pour la santé mentale !

 

S’il y a des personnes de ton entourage (outre ta mère) en qui tu as particulièrement confiance, je te propose de leur faire signe et de leur dire que tu traverses un moment plus difficile, si tu en as envie. Tu peux aussi simplement prendre le temps d’entamer la conversation avec ces personnes sans parler des choses plus difficiles. Des fois, juste échanger, ça fait du bien. Et pour les moments où tu as vraiment envie de disparaître, il y a cette liste (en anglais) : You feel like shit. Il y aussi cette liste de l’organisme ontarien Mind Your Mind au sujet du self-care au temps de la COVID-19. Tu peux télécharger un visuel en français en haut à droite de la page, ce sont de bons rappels quotidiens.

Tu expliques que tu es vraiment à bout du célibat. Tu dis: « Je veux une copine, je veux être heureux. » Je comprends absolument que c’est important pour toi, c’est très clair ! Je veux toutefois que tu saches qu’avoir une copine n’égale pas être heureux… certaines personnes sont en couple mais très malheureuses, mais ça, elles n’en parlent pas dans leurs stories Instagram, puisque c’est moins glamour. Il y a plusieurs personnes dans ta situation. Je te propose donc de lire des réponses associés à des questions similaires à la tienne:

Je suis quelqu’un de timide et je n’ose pas aborder les filles. Savez comment enlever cette timidité?
Comment devenir sociable ? Et ne pas être timide tout le temps ?
Besoin d’information sur l’art de la séduction

Enfin, je te le dis en tant que femme, en tant qu’amie d’un homme qui a fréquenté ces cercles : n’écoute pas les soi-disant experts de la drague et autres pick-up artists. Tiens-toi loin d’eux, même si tu souffres de ton célibat et que tu sens que tu as besoin de conseils. Au début, c’est rassurant, les autres hommes sont solidaires et on y trouve du réconfort. Puis arrivent certains « conseils » qui ne tiennent pas du tout compte du consentement de l’autre personne, des participants qui rabaissent les femmes et qui les considèrent comme des objets, des éléments pour ‘se tenir’ compagnie. Dans ta recherche du bonheur, tu souhaites sans doute établir une relation solide avec un autre être humain, pas comparer les femmes à des autos ou à des animaux de compagnie, n’est-ce pas ?

 

Si tu essuies un refus et que la fille que tu dragues n’y va pas dans la dentelle, c’est probablement parce qu’elle s’est fait draguer par des hommes qui n’avaient aucun tact, aucun respect, ou parce qu’elle a décelé qu’elle avait affaire à un incel ou un troll. Je suis certaine que tu peux faire mieux et que tu trouveras éventuellement une personne fantastique avec qui partager ton quotidien. Si tu as lu jusqu’ici, c’est que tu as vraiment le désir de changer les choses et que tu as bien de la patience. C’est un excellent départ. Je te souhaite le meilleur, vraiment. Et n’hésite surtout pas à nous réécrire à ce sujet ou si tu as d’autres questions du genre. Il nous fera plaisir de t’accompagner.

Passe une belle journée !

Marie-Édith, B.A. sexologie, pour AlterHéros

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