Salut Alain!Merci grandement pour la confiance que tu accordes envers nos services! Il nous fait toujours plaisir de répondre aux questions concernant la sexualité, je suis conscient qu’il ne s’agit pas de sujets faciles à aborder. Avec nous, tu peux te sentir entièrement confortable d’adresser tes différentes questions! Si je comprends bien, tu as un fantasme de te faire uriner dessus par ton amoureuse, incluant également de boire une partie de son urine. C’est quelque chose qui t’excite grandement, mais tu ne sais pas comment parler de ce fétichisme à ses côtés. Tu crains qu’elle te rejette ou que sa perception de toi puisse changer en fonction de cette information personnelle, voire même que cela puisse impacter négativement votre couple.
Sache que tu es très loin d’être seul dans ta situation! On ne grandit malheureusement pas avec des cours nous expliquant comme discuter de sexualité avec nos partenaires… encore moins sur comment discuter de pratiques sexuelles qui peuvent être stigmatisées par certaines personnes ou par certains médias. J’aimerais néanmoins que tu saches que le fétichisme de l’urine, aussi appelé watersport ou golden shower, est extrêmement plus répandu que ce l’on peut penser! Pour répondre à ta question, je vais citer cet extrait de la réponse de ma collègue Marie-Édith à cette question : J’aimerais que ma copine m’urine dessus. Comment en parler avec ma copine?
D’abord, «Quand on a envie d’une pratique sexuelle moins mainstream et qu’on souhaite en parler avec son / sa / ses partenaire(s), c’est normal d’avoir peur de leur réaction, comme on aurait peur d’aborder tout autre sujet tabou.» Mais ce type de fétichisme demeure valide et il est possible d’ouvrir la discussion avec ta copine sur vos différentes envies d’exploration sexuelle ainsi que sur vos limites mutuelles.
Est-ce que tu connais le concept de la liste yes / no / maybe ? Comme l’explique Marie-Pier Bélanger de l’organisme québécois Les 3 Sex dans cet article, elles sont utilisées depuis longtemps par les sexologues et éducateurs et éducatrices à la sexualité et elles permettent une communication claire des désirs et envie de chacune des personnes impliquées. En effet, une communication claire et honnête est «la meilleure façon pour s’assurer que chacun est librement et pleinement consentant de même que bien physiquement et émotionnellement; pour aider la sexualité et les relations sexuelles à être aussi satisfaisantes, positives, et géniales que possible. Nous ne pouvons pas simplement savoir ou deviner ce que nous ou les autres veulent ou ont besoin, aiment ou n’aiment pas, sont ou ne sont pas d’accord. Nous devons dire ces choses-là et nous les faire dire.»
La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) a fait une traduction d’une telle liste créée à la base par
Scarlateen. Tu peux la voir et la télécharger
en cliquant ici.
L’important, c’est d’avoir la possibilité de communiquer clairement les limites et les attentes de chacun.e et de définir de façon consensuelle votre propre protocole de jeu. Vous pouvez par exemple vous créer des codes verbaux signifiant la volonté de ralentir ou mettre fin à une activité.
Toujours en citant
la réponse de ma collègue Marie-Édith, «Je me permets aussi de mettre en lumière quelques informations importantes en matière de
santé physique concernant la pratique des
watersports. Selon
le site web SexInfo de l’Université de Californie à Santa Barbara aux États-Unis, des infections, champignons et virus peuvent être transmis par l’urine, particulièrement si celle-ci pénètre la peau déjà irritée (à travers une plaie, par exemple). Les muqueuses (bouche, organes génitaux) constituent des voies particulièrement sensibles à ces infections, champignons et virus – il est donc recommandé d’éviter de mettre de l’urine d’une autre personne à ces endroits. Les risques sont minimes, mais mieux vaut prévenir que guérir, et un test de détection des ITSS est toujours bienvenu, n’est-ce pas ? Aussi, pense à boire beaucoup d’eau avant et après – c’est bon pour la santé et ça aide à éliminer les bactéries.
Ton fétichisme est valide ! Les clés d’une sexualité agréable, épanouie et saine sont surtout la communication et le consentement – ne l’oublie pas, que tu décides d’en parler à ta copine ou non et que celle-ci souhaite essayer cette pratique avec toi ou non.» De plus, ton fétichisme ne définit pas qui tu es et ne définit pas votre relation de couple. Il s’agit d’une pratique sexuelle aussi valide que toutes les autres pratiques sexuelles que vous pratiquez possiblement déjà! Si jamais ta copine est réceptive à essayer ce fétichisme à tes côtés, vous pouvez commencer tranquillement. Par exemple, il est possible de faire la première tentative dans la douche et uniquement sur le corps ainsi que d’inviter ta copine à boire quelques verres d’eau au préalable afin d’éclaircir l’urine et de diminuer l’odeur d’urine pouvant peut-être être désagréable pour elle. Bref, ce sera à vous de voir de quelle(s) manière(s) elle serait confortable, et si elle l’est! Il se peut aussi qu’à travers ces diverses communications sur les désirs et intérêts en termes de sexualité, qu’elle puisse te partager certaines envies personnelles! C’est une magnifique façon d’apprendre à mieux se connaître.
J’espère que tu te sens un peu plus outillé maintenant. Au plaisir de te relire pour une autre question, au besoin !
Je te laisse au passage les hyperliens d’autres questions similaires à la tienne :