J’ai toujours eu peur des mots lesbienne et homosexuel(le) alors que j’ai toujours soutenu la cause - je suis perdue quant à mon orientation sexuelle !
Bonjour,
Je suis perdue quant à mon orientation sexuelle. J’ai été amoureuse de garçons à plusieurs reprises, vraiment amoureuse.
J’ai ensuite eu une amie lorsque j’avais 12 ans avec laquelle je m’étais beaucoup rapprochée « « émotionnellement » et m’étais dit que c’était bizarre sans qu’elle m’attire physiquement pour autant. Je me suis par la suite posé la question lorsque j’avais 13/14 ans de savoir si j’étais attirée par les filles. Je ne saurais dire d’où venait ce questionnement (sachant que je n’avais jamais été attirée par une fille de mon entourage) toujours est-il qu’il m’a effrayée. J’y ai réfléchi « 5 minutes » et en suis arrivée à la conclusion qu’ayant déjà été amoureuse de garçons je ne pouvais pas être lesbienne et que je n’aimais donc pas les filles. Ouf, me voilà rassurée. Après cet « épisode » je ne me suis plus posée ce genre de questions mais ai toutefois éprouvé des formes d’admiration difficile à décrire et parfois très forte envers certaines femmes (que je ne connaissais pas directement).
Ce n’est qu’en deuxième année de fac que la question s’est reposée. J’ai rencontré une fille à la fac à qui j’ai eu l’impression de plaire. Cela m’a fait me poser des questions que je ne m’étais en fait jamais posées: est-ce que je pourrais être avec une fille? Des fois je pensais que non et l’envisageait avec du dégoût et des fois je pensais que oui. Je précise que j’ai toujours été très ouverte d’esprit à ce sujet et ai toujours soutenu la communauté LGBTQ+.
L’été qui a suivi, une amie à moi m’a confié être bisexuelle et avoir une copine. J’étais surprise et un peu « excitée » (pas au sens sexuel du terme). La nuit qui a suivi j’ai rêvé d’elle, on s’embrassait et peut être plus (mon cerveau a totalement effacé la suite du rêve qui je crois était quand même plutôt érotique).
A la rentrée suivante j’ai rencontré une fille qui est vite devenue l’une de mes meilleures amies. J’ai rapidement eu l’impression de lui plaire à elle aussi et de manière bien plus prononcée que la fille de l’année d’avant. Quand j’ai compris, j’ai eu peur. Puis je me suis dit que ce n’était rien, que ça resterait mon amie, que je n’aimerais pas qu’on me « rejette » pour ça. Et puis j’ai commencé à moi développer des sentiments pour elle et ai remarqué que je ressentais la même chose que quand j’avais été amoureuse de garçons. J’ai eu encore plus peur et n’ai cessé de me dire que j’étais folle, tout en essayant de me convaincre que je ne ressentais rien pour elle. Ça ne pouvait pas m’arriver à moi. J’essayais de nous imaginer en train de nous embrasser et éprouvait une sensation de dégoût. J’étais en alors « rassurée ». Depuis lors je souffre de troubles du sommeil, j’ai de gros problèmes de concentration, j’ai perdu beaucoup de poids (10 kilos, je ne sais pas si c’est lié) et ai des nausées/ vomissements totalement injustifiés. Cette « histoire » est clairement compliquée en soi car elle m’a dit beaucoup de choses qui laissent clairement sous entendre qu’elle est attirée par les filles et en l’occurrence par moi mais ne s’est jamais vraiment dévoilée, ce que moi j’ai fini par faire. Ça c’est malheureusement très mal passé, et son attitude m’a clairement déroutée. Je pense qu’elle est dans le déni. Quoi qu’il en soit, depuis le début de cette « histoire » je doutais donc à tous les niveaux (orientation sexuelle, études, avenir etc) et les récents événements ont exacerbés mes émotions. Je ne sais plus qui je suis. Je me sens vide ou encore comme si mon être était totalement désordonné. Je ne sais plus ce que je veux. Je ne peux penser à autre chose qu’à tout ça. J’ai parfois peur de moi même. J’ai mis des mois à oser tenter de m’admettre que j’étais bisexuelle. J’ai toujours eu peur des mots lesbienne, homosexuel/le etc alors que j’ai toujours soutenu la cause ce qui est totalement paradoxal.
Une des choses m’ayant peut être fait avancer c’est de voir une série totalement par hasard qui montrait une relation lesbienne très simple, très belle, très sincère et qui m’a beaucoup plue et a aucun moment provoqué du dégoût ou je ne sais quoi. Je m’identifiais aux personnages.
Je reste malgré tout dans un état presque dépressif et ne sais que faire pour aller mieux.
Léa
Marion