Bonjour,
Merci d’avoir apporté ces précisions. Vos propos sont très éclairants en ce sens où dans les trois points formulés, vous nommez une différence lorsque vous êtes en contact avec vous-même versus lorsque vous êtes avec un homme. En vous lisant, je retiens votre capacité à fantasmer, à éprouver du désir pour les hommes et les relations sexuelles ainsi que pour atteindre l’orgasme lors d’auto-masturbation seul. Le nœud du problème semble alors se loger dans le rapport à l’autre. Pour reprendre vos paroles, il y a une « peur de décevoir » et une anxiété de performance, « d’être à la hauteur ». Pour être plus juste, le plaisir est présent, mais « furtif » c’est-à-dire momentané.
Est-ce exact de penser que les sentiments de peur et d’anxiété vous habitent lors des moments d’intimité avec un homme ? Selon vous, depuis quand et d’où ces sentiments proviennent-ils ? La relation amoureuse et plus particulièrement la relation sexuelle nécessitent de se montrer vulnérable à l’autre. La confiance est alors essentielle pour se dévoiler, se détendre et entrer en véritable relation avec l’autre.
Il est important d’entrevoir la possibilité d’atteindre un bien-être lorsque vous êtes seul. Nous pouvons ainsi poser l’hypothèse que vous avez la faculté de trouver le plaisir que vous rechercher. Toutefois, il semble que ce soit différent lorsque l’on pose un regard sur vous c’est-à-dire face à un compagnon. Ce malaise est-il présent en dehors des relations sexuelles ? Qu’est-ce ça signifierait « vous montrer faible » ? Vous permettez-vous de jouir en présence d’un homme ?
Encore une fois, ces questions peuvent alimenter votre réflexion. La source de ce blocage peut être ardue à cibler, mais vous êtes sur la bonne voie lorsque vous prenez le temps de faire de l’introspection. Rappelez-vous qu’un parallèle peut être tracé entre notre manière d’entrer en relation de tous les jours et celle d’entrer en relation amoureuse. La peur de décevoir, les exigences élevées et la peur d’être faible peuvent donc être perceptibles ailleurs que lors des relations sexuelles. Il est possible de vous pencher sur l’origine de ces éléments en regardant l’éducation que vous avez reçue, le contexte culturel, votre situation générale présente, etc. Il est également approprié de rechercher des alternatives. Par exemple, vous pourriez initier un jeu sexuel où à tour de rôle un partenaire caresse l’autre en évitant les parties génitales pour commencer et graduellement stimule ces parties. Cet exercice développera l’écoute de son corps et renforcera sommes toute la confiance mutuelle des partenaires. Si le regard de l’autre peut-être gênant, un second exercice peut-être alors être d’amorcer une relation sexuelle en ayant les yeux bandés. Les autres sens seront inévitablement sollicités.
Encore une fois, je vous invite à nous écrire à nouveau. D’ici là, je vous souhaite bon courage dans la poursuite de cette réflexion.
 
Un intervenant d’Alterhéros
Luc