13 janvier 2023

Comment pourrais-je aider mon amie à se reconstruire et à oublier ses traumas?

[Avertissement / Trigger Warning : Cette question/réponse traite d’un sujet pouvant déclencher des émotions fortes. Celle-ci aborde le sujet de viol et d’inceste. Si vous ressentez le besoin de parler, n’hésitez pas à nous écrire.]

 

Bonjour, je m’appelle millie.

J’ai récemment changé de collège, et j’y ai rencontré une fille de mon âge. Nous sommes devenues bonnes amies, mais nous avons eu quelques problèmes toutes les deux, et une amie à elle très proche est venue m’expliquer que lorsqu’elle (mon amie) était en CM2, son père l’avait violée, et qu’elle avait été traumatisé par cet évènement. Avec toutes ses histoires, j’avais l’impression que c’était moi qui lui avait fait tout le mal que son père lui avait fait, et aujourd’hui, comme tout est réglé entre nous deux, j’aimerais l’aider à se reconstruire, à oublier cet horrible souvenir, mais je ne sais pas comment faire.

Comment je pourrais l’aider ?

Merci d’avance !

Millie

Émilie Grandmont

Bonjour Millie!

 

Merci de nous faire confiance pour répondre à ta question.

Pour commencer, je tiens à souligner ton souhait d’aider ton amie dans ce processus, merci d’être là pour elle. 🙂

Je te dirais que tu en fais probablement beaucoup pour l’aider, sans nécessairement t’en rendre compte, soit simplement en étant son amie. Il se peut que ce soit tout ce dont elle a besoin, si par exemple elle a un suivi en thérapie.

Je pourrais, bien évidemment te proposer de discuter avec elle pour lui rappeler que tu es là pour l’écouter et pour la soutenir, t’informer à savoir si elle est en thérapie, ou si elle souhaite discuter de cet événement avec un·e adulte de confiance ou un·e intervenant·e à son école, si ce n’est pas déjà fait. Tu pourrais aussi lui offrir ces ressources si jamais elle a besoin de discuter de manière anonyme:

  • Fil Santé Jeunes – possibilité de clavarder sur le site Internet ou d’appeler au 0 800 235 236
  • La Ligne de prévention contre les violences sexuelles au 3919
  • Les organismes de cette liste, de prévention et de lutte contre les agressions sexistes et sexuelles.

D’un autre côté, il se peut qu’elle ne souhaite pas discuter de cet événement avec son groupe d’ami·e·s, peu importe la raison (revivre les traumas, se sentir traité·e différemment, ne pas être prêt·e, ressentir de la honte). Dans ce cas, mon meilleur conseil serait de simplement conserver la même dynamique relationnelle que tu as avec elle, en tentant peut-être de régler vos conflits éventuels avec une meilleure communication. Je ne sais pas quel genre de problèmes vous avez eu, et s’ils vont se reproduire, mais il est toujours possible, lors de conflits, d’essayer d’éviter de s’emporter et de tenter de comprendre l’autre personne, en expliquant de notre côté comment nous nous sentons, pour en arriver à une meilleure résolution!

En bref, si ton amie a déjà le soutien dont elle a besoin de la part d’un·e professionnel·le, je suis certaine que ta présence et ton écoute sont déjà bien assez! Si tu penses qu’elle n’a pas d’aide extérieure, tu peux toujours lui proposer de l’accompagner dans des démarches pour aller en discuter avec un·e adulte, à votre école ou dans sa famille. Ne te mets pas trop de charge sur tes épaules non plus, car ton bien-être est tout aussi important!

 

J’espère que cette réponse pourra t’aider. N’hésite pas à nous recontacter au besoin. 🙂

Émilie (elle/she), pour AlterHéros

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