#Bisexualité
#coming-out
#Famille
#Préjugés
12 juillet 2019
Comment annoncer à ma famille que je suis bisexuelle ? Mon père a des préjugés...
Comment annoncer à ma famille , que je suis bisexuelle ?
Alors , je voudrai annoncer à ma famille que je suis bi , le problème , c’est que je crains leurs réactions… Pouvez vous m’aidez ? PS : Ma famille n’a pas du tout de préjugés sur les sexualités . Enfin , sauf mon père… Aidez-moi , je vous prie .
Claude
Comment annoncer à ma famille , que je suis bisexuelle ?
Alors , je voudrai annoncer à ma famille que je suis bi , le problème , c’est que je crains leurs réactions… Pouvez vous m’aidez ? PS : Ma famille n’a pas du tout de préjugés sur les sexualités . Enfin , sauf mon père… Aidez-moi , je vous prie .
Lana
Bonjour Lana!
Tout d’abord, un grand merci d’accorder ta confiance à AlterHéros pour répondre à ta question.
J’essaierai de t’éclairer du mieux que je le peux!
Tu t’identifies comme bisexuelle, et tu aimerais faire ton coming-out à ta famille. Tu n’as pas perçu d’opinions négatives chez tes proches en ce qui concerne l’orientation sexuelle excepté chez ton père; tu crains la réaction des membres de ta famille, et tu as besoin de conseils pour faire en sorte que ton coming-out se passe bien.
Le coming-out est quelque chose de différent pour chacun d’entre nous; certain.e.s choisissent de ne le faire qu’à un petit groupe en qui iels (contraction des pronoms ils et elles) ont une grande confiance, d’autres préfèrent annoncer leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre à tous, et parfois, d’autres encore se sentent plus confortable en ne faisant pas de coming-out du tout; il s’agit d’un choix personnel. Certains décrivent le coming-out comme une « étape » importante dans leur cheminement vers l’affirmation de leur identité propre, et on peut tout à fait le percevoir ainsi. Toutefois, je crois qu’il est important de mentionner que cela n’a pas besoin d’être une étape qu’il te faut absolument franchir. La décision de faire ou non un coming-out (ou à quel.les personne.s tu te sens à l’aise de faire un coming-out) t’appartient – elle se base sur ton désir de dévoilement, sur tes valeurs, sur ton sentiment d’être à l’aise et d’être prête. Cela étant dit, je lis dans ton message que tu veux faire ton coming-out; ainsi, j’essaierai de te donner toutes les astuces qui me viennent en tête pour bien t’outiller dans ton processus 🙂
Malheureusement, il n’existe pas de recette miracle pour faire un coming-out puisque ce dernier est influencé par plusieurs facteurs; cependant, il t’est possible de t’assurer un contrôle sur certains de ces facteurs afin de faire ton coming-out dans un environnement au sein duquel tu te sens confortable.
Dans le but de justement te sentir le plus à l’aise possible, tu peux prendre le temps de choisir un endroit où tu te sens bien, où tu te sens en sécurité. Il peut s’agir de ta maison – ou encore d’une pièce spécifique de ta maison! -, d’un parc près de chez toi, de ton café préféré… Pour certains, les endroits publics sont « rassurants » – les gens ont parfois tendance à modérer un peu plus leurs réactions en présence d’autres individus, ce qui peut faciliter la discussion. D’autres préfèrent le confort et la sécurité de leur maison. C’est à toi de choisir! De plus, tu es tout à fait libre de prendre le temps dont tu as besoin, que ce soit pour réfléchir à ton coming-out, ou bien parce que tu hésites encore un peu. Il ne s’agit pas d’une course – il se peut que tu aies besoin d’un peu de temps avant de te sentir « prête »… comme il se peut aussi que tu ressentes le besoin de le faire plus rapidement. Encore une fois, ce moment t’appartient, et tu es libre d’en faire ce que tu souhaites (et ce qui te rend le plus confortable).
Ensuite, as-tu déjà fait ton coming-out à un.e ami.e proche ou à un.e autre membre de ta famille? Si oui, il pourrait être rassurant pour toi d’en discuter avec cette personne au préalable, autour d’une glace ou d’un bon repas, pour recueillir ses impressions, ses commentaires, ses conseils. Si tu n’en as encore parlé à personne, y a-t-il, dans ton cercle social, quelqu’un en qui tu as suffisamment confiance, et à qui tu pourrais faire un « premier » coming-out (ami.e, membre de la famille un peu plus éloigné, frère et/ou sœur, enseignant.e)? Commencer à petite échelle peut parfois nous rassurer, et pour certain.e.s, cela peut faciliter le processus lorsqu’iels souhaitent dévoiler leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre à un plus grand groupe. Avoir un bon réseau de soutien social peut également être très rassurant et, si jamais les choses venaient à se passer moins bien qu’espéré, des ami.e.s qui nous supportent sont souvent une belle source d’aide et de réconfort.
Je t’invite également à réfléchir à la manière dont tu aimerais faire ton coming-out à ta famille; pour certains, cela n’est pas très important, mais pour d’autres, le « comment » aura un impact sur leur sentiment d’« aisance » face au processus. Tu peux te sentir plus à l’aise de t’asseoir à table avec toute ta famille proche pour leur annoncer, tout simplement, ou alors tu peux préférer le faire pendant un repas, ou en prenant chaque membre de ta famille à part pour le leur dire. Certains écrivent une lettre; d’autres préparent un texte à lire, ou demandent à une personne de confiance de les accompagner pendant qu’iels l’annoncent à leur famille… Bref, il existe énormément de manières de faire un coming-out, et aucune n’est meilleure qu’une autre; certaines sont plus colorées, d’autres un peu plus sobres… l’important, c’est de trouver une manière qui te ressemble, et avec laquelle tu te sens bien.
Finalement, prépares-toi à recevoir des réactions différentes. Cela ne veut pas dire que toutes seront négatives – pour citer une collègue chez AlterHéros, « [s]i certaines personnes de ton entourage risquent d’être inconfortables, voire peut-être discriminantes par rapport à ton identité, d’autres vont sûrement agréablement te surprendre ». Tu écris qu’à ta connaissance, ta famille n’a pas de préjugés au sujet de la sexualité et/ou de l’orientation sexuelle – c’est déjà un bon signe! Tu crains la réaction des membres de ta famille, mais ils peuvent très bien t’étonner. Tu mentionnes également que ton père a tendance à avoir des idées préconçues sur la sexualité; cela concerne-t-il également l’orientation sexuelle? Les préjugés que tu perçois chez lui témoignent-ils d’une intolérance, ou plutôt d’une incompréhension? As-tu l’impression qu’il pourrait se fâcher? Il est difficile de prévoir les réactions de son entourage face à un coming-out; cependant, se poser ce genre de questions, même si cela peut parfois être difficile, pourrait te préparer à certaines éventualités.
Souviens-toi également que tout le monde ne réagit pas de la même manière, et que certaines personnes ont besoin de plus de temps pour « accepter » le coming-out d’un.e de leur proches. Ne pas obtenir la réaction que tu espères ne veut pas nécessairement dire qu’il s’agit d’une réaction négative; il te faut donc non seulement être patiente avec toi-même, mais également avec les autres – pour autant que tu ne te sentes pas rabaissée ou blessée par les propos que tu reçois. Cette éventualité est bien sûre difficile à envisager – évidemment, on voudrait que les choses se déroulent bien! Cependant, si jamais la situation prenait une tournure difficile, y a-t-il un endroit sécuritaire où tu te sentirais à l’aise d’aller pour ventiler un peu, et laisser la poussière retomber? Si jamais tu te retrouves dans une situation très difficile, tu peux toujours contacter Le Refuge. Tu peux aussi contacter Fil Santé Jeunes au besoin.
Je crois aussi qu’il est pertinent de mentionner que la bisexualité en elle-même est une orientation sexuelle encore souvent incomprise, ou même mal perçue; ainsi, il arrive que certaines personnes qui font leur coming-out en tant que bisexuel.le.s reçoivent des commentaires un peu déplaisants, du genre « oh, mais ce n’est pas grave, ce n’est qu’une phase! », ou encore « tant que tu te maries avec quelqu’un du sexe opposé, je n’ai pas de problème avec ça! ». Quoiqu’ils ne soient pas toujours faits avec de mauvaises intentions, ces commentaires peuvent être blessants, ou causer une remise en question. Ainsi, pour conclure, j’aimerais te rappeler que ton orientation sexuelle est entièrement valide, et que tu n’as pas à la justifier à qui que ce soit. Si tu te sens confortable
avec le terme « bisexuelle », alors c’est ce qui est important. Tu es libre de définir (et même de redéfinir) toi-même l’orientation sexuelle qui te correspond le plus.
À ce sujet, je t’invite d’ailleurs, si tu le souhaites, à regarder la vidéo MON COMING-OUT STORY ; une femme s’identifiant elle aussi comme bisexuelle y raconte comment elle a vécu son coming-out tout en jonglant avec ce genre de commentaires dans sa vie de tous les jours.
Sur ce, j’espère avoir répondu à ta question! Si tu en ressens le besoin, n’hésites pas à nous réécrire – notre porte est grande ouverte!
Claude
Baccalauréat en sexologie, UQAM
Tout d’abord, un grand merci d’accorder ta confiance à AlterHéros pour répondre à ta question.
J’essaierai de t’éclairer du mieux que je le peux!
Tu t’identifies comme bisexuelle, et tu aimerais faire ton coming-out à ta famille. Tu n’as pas perçu d’opinions négatives chez tes proches en ce qui concerne l’orientation sexuelle excepté chez ton père; tu crains la réaction des membres de ta famille, et tu as besoin de conseils pour faire en sorte que ton coming-out se passe bien.
Le coming-out est quelque chose de différent pour chacun d’entre nous; certain.e.s choisissent de ne le faire qu’à un petit groupe en qui iels (contraction des pronoms ils et elles) ont une grande confiance, d’autres préfèrent annoncer leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre à tous, et parfois, d’autres encore se sentent plus confortable en ne faisant pas de coming-out du tout; il s’agit d’un choix personnel. Certains décrivent le coming-out comme une « étape » importante dans leur cheminement vers l’affirmation de leur identité propre, et on peut tout à fait le percevoir ainsi. Toutefois, je crois qu’il est important de mentionner que cela n’a pas besoin d’être une étape qu’il te faut absolument franchir. La décision de faire ou non un coming-out (ou à quel.les personne.s tu te sens à l’aise de faire un coming-out) t’appartient – elle se base sur ton désir de dévoilement, sur tes valeurs, sur ton sentiment d’être à l’aise et d’être prête. Cela étant dit, je lis dans ton message que tu veux faire ton coming-out; ainsi, j’essaierai de te donner toutes les astuces qui me viennent en tête pour bien t’outiller dans ton processus 🙂
Malheureusement, il n’existe pas de recette miracle pour faire un coming-out puisque ce dernier est influencé par plusieurs facteurs; cependant, il t’est possible de t’assurer un contrôle sur certains de ces facteurs afin de faire ton coming-out dans un environnement au sein duquel tu te sens confortable.
Dans le but de justement te sentir le plus à l’aise possible, tu peux prendre le temps de choisir un endroit où tu te sens bien, où tu te sens en sécurité. Il peut s’agir de ta maison – ou encore d’une pièce spécifique de ta maison! -, d’un parc près de chez toi, de ton café préféré… Pour certains, les endroits publics sont « rassurants » – les gens ont parfois tendance à modérer un peu plus leurs réactions en présence d’autres individus, ce qui peut faciliter la discussion. D’autres préfèrent le confort et la sécurité de leur maison. C’est à toi de choisir! De plus, tu es tout à fait libre de prendre le temps dont tu as besoin, que ce soit pour réfléchir à ton coming-out, ou bien parce que tu hésites encore un peu. Il ne s’agit pas d’une course – il se peut que tu aies besoin d’un peu de temps avant de te sentir « prête »… comme il se peut aussi que tu ressentes le besoin de le faire plus rapidement. Encore une fois, ce moment t’appartient, et tu es libre d’en faire ce que tu souhaites (et ce qui te rend le plus confortable).
Ensuite, as-tu déjà fait ton coming-out à un.e ami.e proche ou à un.e autre membre de ta famille? Si oui, il pourrait être rassurant pour toi d’en discuter avec cette personne au préalable, autour d’une glace ou d’un bon repas, pour recueillir ses impressions, ses commentaires, ses conseils. Si tu n’en as encore parlé à personne, y a-t-il, dans ton cercle social, quelqu’un en qui tu as suffisamment confiance, et à qui tu pourrais faire un « premier » coming-out (ami.e, membre de la famille un peu plus éloigné, frère et/ou sœur, enseignant.e)? Commencer à petite échelle peut parfois nous rassurer, et pour certain.e.s, cela peut faciliter le processus lorsqu’iels souhaitent dévoiler leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre à un plus grand groupe. Avoir un bon réseau de soutien social peut également être très rassurant et, si jamais les choses venaient à se passer moins bien qu’espéré, des ami.e.s qui nous supportent sont souvent une belle source d’aide et de réconfort.
Je t’invite également à réfléchir à la manière dont tu aimerais faire ton coming-out à ta famille; pour certains, cela n’est pas très important, mais pour d’autres, le « comment » aura un impact sur leur sentiment d’« aisance » face au processus. Tu peux te sentir plus à l’aise de t’asseoir à table avec toute ta famille proche pour leur annoncer, tout simplement, ou alors tu peux préférer le faire pendant un repas, ou en prenant chaque membre de ta famille à part pour le leur dire. Certains écrivent une lettre; d’autres préparent un texte à lire, ou demandent à une personne de confiance de les accompagner pendant qu’iels l’annoncent à leur famille… Bref, il existe énormément de manières de faire un coming-out, et aucune n’est meilleure qu’une autre; certaines sont plus colorées, d’autres un peu plus sobres… l’important, c’est de trouver une manière qui te ressemble, et avec laquelle tu te sens bien.
Finalement, prépares-toi à recevoir des réactions différentes. Cela ne veut pas dire que toutes seront négatives – pour citer une collègue chez AlterHéros, « [s]i certaines personnes de ton entourage risquent d’être inconfortables, voire peut-être discriminantes par rapport à ton identité, d’autres vont sûrement agréablement te surprendre ». Tu écris qu’à ta connaissance, ta famille n’a pas de préjugés au sujet de la sexualité et/ou de l’orientation sexuelle – c’est déjà un bon signe! Tu crains la réaction des membres de ta famille, mais ils peuvent très bien t’étonner. Tu mentionnes également que ton père a tendance à avoir des idées préconçues sur la sexualité; cela concerne-t-il également l’orientation sexuelle? Les préjugés que tu perçois chez lui témoignent-ils d’une intolérance, ou plutôt d’une incompréhension? As-tu l’impression qu’il pourrait se fâcher? Il est difficile de prévoir les réactions de son entourage face à un coming-out; cependant, se poser ce genre de questions, même si cela peut parfois être difficile, pourrait te préparer à certaines éventualités.
Souviens-toi également que tout le monde ne réagit pas de la même manière, et que certaines personnes ont besoin de plus de temps pour « accepter » le coming-out d’un.e de leur proches. Ne pas obtenir la réaction que tu espères ne veut pas nécessairement dire qu’il s’agit d’une réaction négative; il te faut donc non seulement être patiente avec toi-même, mais également avec les autres – pour autant que tu ne te sentes pas rabaissée ou blessée par les propos que tu reçois. Cette éventualité est bien sûre difficile à envisager – évidemment, on voudrait que les choses se déroulent bien! Cependant, si jamais la situation prenait une tournure difficile, y a-t-il un endroit sécuritaire où tu te sentirais à l’aise d’aller pour ventiler un peu, et laisser la poussière retomber? Si jamais tu te retrouves dans une situation très difficile, tu peux toujours contacter Le Refuge. Tu peux aussi contacter Fil Santé Jeunes au besoin.
Je crois aussi qu’il est pertinent de mentionner que la bisexualité en elle-même est une orientation sexuelle encore souvent incomprise, ou même mal perçue; ainsi, il arrive que certaines personnes qui font leur coming-out en tant que bisexuel.le.s reçoivent des commentaires un peu déplaisants, du genre « oh, mais ce n’est pas grave, ce n’est qu’une phase! », ou encore « tant que tu te maries avec quelqu’un du sexe opposé, je n’ai pas de problème avec ça! ». Quoiqu’ils ne soient pas toujours faits avec de mauvaises intentions, ces commentaires peuvent être blessants, ou causer une remise en question. Ainsi, pour conclure, j’aimerais te rappeler que ton orientation sexuelle est entièrement valide, et que tu n’as pas à la justifier à qui que ce soit. Si tu te sens confortable
avec le terme « bisexuelle », alors c’est ce qui est important. Tu es libre de définir (et même de redéfinir) toi-même l’orientation sexuelle qui te correspond le plus.
À ce sujet, je t’invite d’ailleurs, si tu le souhaites, à regarder la vidéo MON COMING-OUT STORY ; une femme s’identifiant elle aussi comme bisexuelle y raconte comment elle a vécu son coming-out tout en jonglant avec ce genre de commentaires dans sa vie de tous les jours.
Sur ce, j’espère avoir répondu à ta question! Si tu en ressens le besoin, n’hésites pas à nous réécrire – notre porte est grande ouverte!
Claude
Baccalauréat en sexologie, UQAM