Angelo Italiano ? (Ange Italien ?)

Histoire du cheminement d’un italien-venezuelien et comment son arrivé au Québec l’a fait mieux comprendre et accepter son orientation sexuelle.

Équipe -Pose ta question!-

C’est la première fois que je réussi à mettre tout mon vécu sur papier, c’est aussi la première fois que je décide d’en parler aux gens que je ne connais pas pour, peut-être, les aider. Bon, on commence ? Depuis quand ça dure tout ça? Je dirais que dès que j’ai fini mon école primaire…même pas ! bien avant ça je savais que j’étais attiré par les garçons, en 5eme de primaire j’étais en « amour » avec Gianfranco Laricchia Suppa, un petit gars italien aux yeux verts et cheveux blonds…une merveille de l’Italie ! Il faut préciser que ça fait 2 ans que je suis au Québec, avant ça j’habitais à Maracay une petite ville au centre du Venezuela à 90% de population italienne (on l’appelle « la Ville Jardin »). Vu que mes parents étaient des italiens, je suis allé à une école primaire de la Communauté Catholique Italienne, l’école Giovanni XXIII (Jean XXIII). J’avais des cours en espagnol et italien (en même temps !), cours de religion, morale, histoire de l’Italie et du Venezuela, géographie des deux pays, entre autres (tout en double !). Mais l’affaire c’est que dans ce milieux là ils nous ont appris que les homosexuels allaient à l’enfer et qu’un bon « Italien Catholique » ne pouvais jamais être un « Omosessuale » Dans ma tête de petit enfant je me disait : « Comment ça se fait que je suis attiré pour les gars ? Mon Dieu !!! Je m’en vais à l’enfer !!! »

 

Bon, je suis entré au secondaire. J’ai fait les trois premières années dans une école privée, une des expériences les plus terrifiantes de toute ma vie, pourquoi ? Bon, parce que les gens se moquaient tout le temps de moi, ils me traitaient de « maricon, pato, joto, etc. » (ce sont les équivalentes espagnols de pede, fif, etc.) et en plus les gens basaient leur conception de l’amitié sur « l’argent » et la voiture qu’avait ton père. Bon, je dois avouer que au secondaire j’étais pas mal gêné, je n’aimais pas les sports, j’étais toujours avec des filles, mais je n’étais pas efféminé et je ne le suis pas non plus aujourd’hui. Alors je me demandait : comment ça se fait que ces gars la savent ce que je ressens? C’est en ce moment là, et avec la peur d’être découvert, que j’ai décidé d’oublier tout ça et de refouler dans le plus profond trou de ma mémoire ces pensées…j’ai décidé de faire un effort pour « devenir NORMAL »… Avec ces pensées dans ma tête je suis entre en secondaire 4, dans une école publique…L’expérience la plus Magnifique de toute ma vie ! Toutes mes meilleurs amis je les ai eu la, on faisait la « Fiesta », on buvait, on chantait, on riait, se fut magnifique! Pendant ces deux années là j’ai oublié complètement « ce que j’étais » pour devenir « ce que la société voulait que je sois » J’ai tenté d’avoir des blondes, mais ça n’a pas marché…mais j’essayait toujours de paraître le « macho » vénézuélien typique…

 

Apres ça, j’ai été accepté à l’Université Militaire, j’était fier, ils m’ont accepté au premier tour !… J’ai commencé mes cours en Génie Electronique, et voila ! Je l’ai eu ma blonde ! Une fille magnifique, attentive et chaleureuse…mais malheureusement j’aimais toujours les gars…En 2002 mon père, qui travaillait pour une multinationale italienne, reçoit un transfert de poste vers le Canada, direction St-Hyacinthe. J’étais content, car au sud on rêve toujours du nord (lol)…On arrive ici et je me suis rendu compte que les homosexuels avaient leur place dans la société, que la réalité était autre de celle de mon pays…Alors, j’ai décidé de sortir mes pensées du trou ou je les avait cachées et de les analyser froidement, je me suis rendu compte qu’être homosexuel n’était pas si pire que ça. Un bon matin je me suis levé et en me regardant dans le miroir je me suis dit : « Je suis Gay ! » Là les gars, The Independence Day ! Ce jour là j’ai décidé d’en parler à ma meilleure amie…je lui ai dit, avec une bière dans la main : « je suis gay »…ça m’a pris du temps avant de le dire, même qu’elle pensait que j’étais amoureux d’elle (après on a ri pas mal ! LOL) Après cette soirée là, je suis allé dans un organisme pour les gays et je suis devenu ami du coordonnateur de l’organisme, il m’a amené dans une réunion des organismes communautaires gays à Montréal, après nous sommes allés au village on a pris une bière, et j’ai fini pour accepter tout ce que j’était. Après cette fin de semaine au village j’ai décidé de sortir du placard auprès de mes amis et amies du cégep, je ne voulais plus jouer la comédie. Je me sens mieux maintenant que je ne mens plus…je me sens moi-même…et je m’amuse plus.

 

Vous vous demanderez : « Pis la famiglia !?!? », bon, ils ne le savent pas encore…ce n’est pas parce que je ne veux pas leur dire, c’est que avec des parent italiens comme les miens ça prend du temps. Il faut bien faire les choses, parce que je ne veux pas leur faire du mal ni briser notre relation. Il faut leur faire comprendre que : oui, je suis un « Omosessuale » mais que cela n’est qu’une partie de ma personnalité, et que même si je suis gay je les aime toujours et je continuerai à être « il suo figlio » (leur enfant). Il faut les rassurer, leur donner confiance. Mais, entre vous et moi, j’ai 22 ans, j’habite seul à Montréal et ça fait ben longtemps que je joue la comédie avec eux, disons que je commence a être tanné, je vous dit : Ça s’en vient bientôt ! Mais, je dois faire attention parce que quand même, comme disait Angelo dans Mambo Italiano, « Il n’y a rien de pire que d’être gay et italien » je vous laisse avec ça…

 

Ciao belli…ci vediamo pronto… 😉

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