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19 juin 2018

Je crains de ressentir une attirance pour des pré-adolescents...

Rose Dorian
Bonjour,
J’ai 26 ans,je suis actuellement en stress chronique depuis l’apparition d’un fantasme homo pédophilique.Je précise que je ne suis pas pédophile,je ne ressens aucune pulsion dans la réalité.Je suis un jeune homme,qui n’a jamais eu de relation sexuelle.
je vous raconte ma situation: depuis mon adolescence,malgré le fait que j’étais sociable avec mes amis,en classe(un peu moins à l’extérieur),je restais beaucoup dans l’imaginaire en écoutant de musiques de mangas et autres.Je ressentais un besoin d’écouter ce genre de musique,même si ça me stressé.C’est cela,qui a fait que je suis resté de plus en plus isolé à mon domicile.
Je ressentais,qui manqué quelque chose en moi,je ne sais pas si j’ai cherché à combler ce qui me manquait.C’était devenu une habitude.Je n’ai pas cherché à voir l’extérieur,à dialoguer et à me chercher.J’ai remarque que je n’ai pas changé,depuis que j’étais ado,dans ma mentalité.
j’ai travaillé seulement en tant qu’animateur aide au devoirs pour les collégiens.J’ai remarqué que des sentiments bizarres m’est apparu,alors que ça m’est jamais arrivé.Je ne sais pas pourquoi ça m’est arrivé.
depuis que j’ai arrêté les musiques de mangas,en restant dans la réalité,mes problèmes ont dissipé.
Mais le problème,je ne sais pas pourquoi,quand je regarde une image de femme d’un site porno,je ressens que l’excitation ne vient pas de l’image en elle même,mais d’image de pré-ados dans ma tête,en ressentant que j’étais dans le corps d’une femme.Je fais tout pour réprimer ses fantasmes,en me forçant à m’imaginant un scénario avec la femme sur la photo,pour essayer les pensées malsaines de pré ados.J’ai remarqué que pendant la masturbation et à la fin de la masturbation,ces pensées étaient toujours là avec son excitation.je retiens toujours mon sexe,quand des images de pré ados apparaissent le moment de l’éjaculation par exemple.Quand je me masturbe 2 ou 3 fois,les images disparaissent.
je ne peux pas me masturber tranquillement en pensant à une femme,sans que l’excitation vient de ces pensées malsaines.Je ne sais pas si c’est dû à mes angoisses ou mon stress qui libère mon inconscient.Je n’arrive pas imaginer correctement un scénario avec une femme.C’est cela qui est énervant.Ce que je sais,c’est que ces pensées sont apparus,après que j’ai ressentis des sentiments bizarre envers des pré-ados garçons.Moi ce n’est pas son genre,je veux vivre tranquillement ma vie,sans avoir des pensées malsaines envers des enfants.Si ça aurait été des adultes,j’aurais vite oublié,mais là ça me stress de plus en plus,surtout quand je suis dans un corps de femme quand je me masturbe.
J’ai parfois des idées suicidaires.Je me dis que je ne peux pas fonder une famille et avoir des enfants.Qu’est ce que je vais leur dire à mes enfants,si j’en aurais?Que papa a ressenti des choses bizarre pour des enfants.je ne peux pas vivre comme ça.je me sens très coupable,en me disant que j’aurais pas été enfermé à la maison en écoutant des musiques bizarre,qui m’a bloqué dans ma maturité.
Momo
Bonjour Momo,
Avant toute chose, merci de faire confiance à AlterHéros!
Tu nous écris parce que tu remarques que tu penses souvent à des personnes pré-adolescentes lorsque tu te masturbes et que tu as ressenti des  »sentiments bizarres » envers de jeunes garçons. C’est une situation qui t’amène à ressentir une grande culpabilité et qui te plonge dans un sentiment de détresse. Tu as parfois des idées suicidaires et tu te questionnes sur ce qui a pu causé ces fantasmes. En même temps, tu précises que ces scénarios ne se sont jamais concrétisés dans la réalité.
J’aimerais commencer par souligner le courage dont tu fais preuve en nous écrivant. C’est souvent difficile de s’ouvrir sur ce sujet et je tiens à te dire que tu n’es pas le seul dans cette situation. Enfin, tu viens de franchir l’étape la plus importante : demander de l’aide !

Je te propose qu’on regarde ensemble plusieurs éléments de ta question. Aussi, puisque tu as indiqué que tu habitais au Québec, je vais me concentrer sur les lois et les ressources canadiennes et québécoises.
Pour commencer, regardons ce que dit la loi :
 »Au Canada, l’âge minimal du consentement à une activité sexuelle est fixé à 16 ans. Lorsqu’une personne se livre à une activité sexuelle avec un jeune de moins de 16 ans, et qu’une plainte est déposée à la police, le consentement du jeune de moins de 16 ans ne sera pas reconnu par la loi.  Par exemple, en cas d’accusation de contacts sexuels ou d’agression sexuelle sur une personne de moins 16 ans, l’accusé ne pourra pas se défendre en affirmant que le jeune partenaire y avait consenti, et ce, même si les contacts sexuels étaient volontaires.  (…) Le consentement d’un jeune de 16 ou 17 ans à des activités sexuelles est reconnu par la loi. Ainsi, pour qu’une personne accusée soit reconnue coupable d’une infraction, on doit prouver l’un des éléments suivants:  la personne accusée était en situation d’autorité ou de confiance vis-à-vis du jeune; le jeune était en situation de dépendance à l’égard de la personne accusée; la personne accusée était dans une relation où elle exploitait le jeune. » (Éducaloi)
Il existe certaines exceptions qui s’appliquent lorsque des personnes mineures ont une relation sexuelle ensemble. Je t’encourage à consulter les fiches d’informations du site Éducaloi pour en savoir plus sur l’aspect légal du consentement sexuel. Ce qu’il faut en retenir, c’est que dans ton cas, puisque tu as 26 ans, le consentement d’une personne qui a moins de 16 ans ne serait pas reconnu par la loi. Aussi, le consentement d’une personne de 16 ou 17 ans à des activités sexuelles ne serait pas valide dans le cas ou tu serais en position d’autorité vis-à-vis cette personne comme c’est le cas en tant qu’animateur d’aide aux devoirs par exemple.

Tu peux aussi jeter un œil aux lois qui s’appliquent en matière de pornographie juvénile.
Aussi, tu nommais qu’il t’arrivait d’avoir des idées suicidaires. Bien souvent, les personnes qui ont des idées suicidaires ont l’impression qu’elles sont prises au piège et qu’il n’y a pas d’espoir pour elles. Est-ce que c’est quelque chose qu’il t’arrive de ressentir ? Si c’est le cas, je tiens à te dire qu’il y a de l’espoir et que les choses peuvent changer et s’améliorer. Il existe des trucs pour travailler sur des pensées qui nous dérangent. Tu peux aussi composer le 1 866-APPELLE (1 866 277-3553) pour obtenir de l’aide 24 h/24.
Plusieurs ressources peuvent te venir en aide pour te supporter à trouver des solutions afin de limiter et de contrôler tes attirances. Tu peux d’adresser au CLSC de ta région ou composer le 8-1-1 pour demander des références et du soutien. C’est gratuit ! Certains organismes et certains établissements publics offrent des programmes spécialisés, mais il faut d’abord passer par le CLSC pour y accéder. Tu peux choisir de consulter un.e sexologue ou un.e psychologue au privé : les coûts peuvent varier et certains régimes d’assurance peuvent rembourser une partie des rencontres.
Il est également possible de prendre contact avec des ressources professionnelles qui sont spécialisées et outillées pour offrir du soutien et de l’aide à des personnes vivant une situation similaire à la tienne. Au Canada, de plus en plus de ressources s’adaptent présentement pour offrir des services à des personnes présentant une attirance pour des personnes mineures, mais n’ayant toutefois jamais passé à l’acte. C’est le cas du Groupe Amorce, un organisme communautaire sans but lucratif qui offre  »aux hommes ayant des comportements ou des fantasmes sexuels sur les enfants ou les adolescents, des services d’évaluation, d’intervention, de prévention et d’entraide ». Je t’invite à prendre connaissance de leurs services, et surtout de les contacter. Les intervenantes et intervenants oeuvrant au sein de cette organisation sauront t’éclairer sur tes prochaines démarches et t’encourager dans un environnement sans jugement.

De plus, il faut se rappeler que le fait d’avoir des fantasmes qui impliquent des personnes mineures n’est pas un crime en soi s’il n’y a pas de passage à l’acte ou de consommation de matériel illicite, tu peux donc demander de l’aide auprès du Groupe Amorce, par exemple, sans craindre des répercussions au niveau légal de leur part. Si jamais tu craignais de passer à l’acte, c’est-à-dire soit de poser des gestes suicidaires ou des gestes d’agression, n’hésite pas à en parler à une personne de confiance, à communiquer avec les services d’urgence de ta région comme les hôpitaux ou même à composer le 9-1-1.

Par ailleurs, il existe une communauté virtuelle de milliers de personnes, les Virtuous Pedophiles, ou « pédophiles vertueux », qui regroupe uniquement des personnes ayant des attirances pour des personnes mineures et qui s’engagent à ne jamais commettre un acte à cet égard et qui s’engagent à ne jamais consulter de pornographie juvénile. Cette communauté anonyme virtuelle permet de briser l’isolement, de reconnaître que d’autres personnes vivent une situation similaire ainsi que de partager des outils et des ressources.

Ensuite, tu te demandes si le fait de t’isoler et d’écouter certains types de musiques ont pu contribuer à faire émerger tes fantasmes. Tu partages aussi ton anxiété face au futur et à l’idée d’avoir une famille et des enfants. Il s’agit de situations qui appartiennent au passé et au futur, donc de situation sur lesquelles tu as peu de contrôle ici et maintenant. C’est correct de ne pas avoir toutes les réponses pour le moment et ce sont des sujets que tu peux aborder en consultation. Je peux tout de même te dire que les attirances sont déterminées par un ensemble complexe de facteurs qui interagissent les uns avec les autres. Il n’y a donc pas une seule cause, mais probablement plusieurs et il est aussi possible qu’on ne sache jamais exactement ce qui a amener ces fantasmes. Tu peux faire le choix de t’éloigner des personnes mineures pour le moment si cela t’aide à te sentir mieux. Cela n’exclut pas que tu puisses avoir des enfants plus tard, mais que tu te donnes les moyens de prendre soin de toi et des autres pour le moment. Même si certaines personnes pourraient en avoir un jugement négatif, on peut regarder la situation sous un angle différent. En effet, admettre qu’on a des difficultés et demander de l’aide, ce sont des choses dont on peut être fier ! Donc encore une fois, félicitation pour nous avoir écrit !
En attendant d’avoir de l’aide, y a-t-il des activités que tu aimes faire ? Comment aimes-tu te détendre ou dépenser ton énergie ? Quels sont tes intérêts ? Comment décrirais-tu tes qualités ? Nous avons exploré une facette de ta réalité aujourd’hui, mais cela ne définit pas qui tu es en tant que personne. C’est important de s’en rappeler,
Je t’encourage à prendre soin de toi en chemin et n’hésite surtout pas à nous réécrire si tu as d’autres questions !
Rose Dorian Ramirez, technicienne en travail social pour AlterHéros

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