Groupes de discussion

Tout le monde accepte, mais personne ne comprend. J’ai une bonne quinzaine d’amies proches à qui j’en parle souvent, mais aucune d’entre elle ne peut comprendre exactement ce que je vis, car elles sont toutes hétéros. Elles voulaient m’aider et m’écouter, mais elles ne me comprennaient pas.

Équipe -Pose ta question!-

Quand je suis tombée amoureuse pour la première fois en entrant au cégep, c’était avec une fille. J’ai su alors que j’étais lesbienne, mais je n’osais pas l’accepter. Malheureusement, la fille que j’aimais plus que tout est hétérosexuelle et quand je lui ai révélé les sentiments que j’avais pour elle, elle a arrêté de me parler et s’est mise à me fuir. J’en ai parlé à plusieurs de mes amies et leur réaction m’a beaucoup aidée à me sentir mieux là-dedans. Avec le temps, j’en suis venue à m’accepter telle que je suis et toutes les personnes à qui je croyais bon de le dire savent mon orientation sexuelle.
Tout le monde accepte, mais personne ne comprend. J’ai une bonne quinzaine d’amies proches à qui j’en parle souvent, mais aucune d’entre elle ne peut comprendre exactement ce que je vis, car elles sont toutes hétéros. Elles voulaient m’aider et m’écouter, mais elles ne me comprenaient pas.
Au début, je cherchais des gens comme moi, j’en cherchais partout. Ma mère me répétait : «Il y en a plein, c’est sûr que tu vas trouver des gens qui te ressemblent». Je savais bien qu’il y en a plein et qu’il y en a partout, mais je ne les voyais pas. Je me sentais vraiment seule, bizarre, différente, anormale, incomprise. Je ne savais plus où aller pour rencontrer mes semblables et je ne me voyais pas arriver dans le village et parler à la première venue ou encore me contenter des conversations vides des sites de chat. Je ne me cherchais pas nécessairement une petite amie, mais simplement quelqu’un qui vivait la même chose que moi. Quelqu’un à qui j’aurais pu en parler et qui pourrais me répondre : «Moi aussi!».
Finalement, par le plus grand des hasards, j’ai entendu parler qu’il existait des groupes pour les jeunes gais et lesbiennes. Je me suis documentée et, quelques jours plus tard, je me suis retrouvée à Jeunesse Lambda. En entrant dans la salle, j’étais un peu nerveuse et surtout intimidée. Après cinq minutes, je me sentais revivre. Après deux soirées seulement, tout le monde de Lambda me parlait comme si on se connaissait depuis des mois. L’ambiance était tellement décontractée, chaleureuse, accueillante, rassurante. Je n’étais jamais allée dans un groupe où tout le monde se sentait aussi libre de dire le fond de sa pensée sans la moindre gêne. C’est un groupe merveilleusement uni et solidaire parce que la différence nous rassemble. Je me suis rendue compte aussi à quel point la communauté homosexuelle était variée.
Contrairement à ce que je craignais au début, les groupes de discussions et d’activités ne sont pas du tout comme dans les films américains, où les participant.es racontent leur vie et leurs malheurs chacun.e leur tour dans des sanglots déchirants. Au contraire, on passe notre temps à rire et à débattre sur toutes sortes de sujets variés tous plus captivants les uns que les autres. En dehors des animations, j’ai eu la chance d’être dans un contexte idéal pour approfondir mes nouvelles connaissances et me faire de très bon.nes ami.es. J’ai rencontré des dizaines de jeunes de mon âge qui sont comme moi et avec qui j’ai tout à partager. Je me suis faite une copine et je suis devenue animatrice en moins de trois mois. Ça peut avoir l’air téteux à dire, mais c’est vrai, Jeunesse Lambda a changé ma vie!
J’ai appris tellement de choses en entrant dans cet organisme et je me suis trouvée une vocation pour l’implication communautaire. Ce n’est pas tout le monde qui a la piqure, mais ça m’a donné l’énergie nécessaire et la motivation la plus intense pour faire changer les choses et pour favoriser l’intégration des personnes LGBTQ+ dans la société.

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