Mon copain est persuadé qu'il refoule une homosexualité
Je vous envoie un message au nom de mon copain, ensemble depuis 1 an et demi, c’est un homme séduisant de 21 ans. Il a eu beaucoup de relations avec des femmes mais ce n’était pas du sérieux (des plan cul qui n’ont mené à rien). Je suis sa première copine avec qui c’est du sérieux, malgrès des débuts compliqués (il n’arrivait pas à savoir s’il était amoureux de moi) nous nous aimons follement.
Cependant depuis Septembre, il n’a plus de boulot, et il déprime beaucoup. Et il se demande tout un tas de choses. Il n’a jamais douté d’être Hétéro. Et depuis Novembre il a commencé à avoir des sensations physique dans la régions anales, les analyses médicales ne révelant rien on en a déduit que c’était psychosomatique. Il voit une Hypnotérapeute depuis février et une Psychologue depuis janvier. Il est persuadé d’avoir un toc homo (il pense chaque jour être homosexuel alors qu’il n’a aucune attirance ni sentiment vers les hommes. Il me trouve très attirante et m’aime beaucoup). Je lui ais expliqué que le toc homo n’existait pas, et il répète qu’il aune peur bleu de se retrouver un 50 ans avec une révélation du type : en fait il aime les hommes et d’abandonner sa famille et de me perdre.
Il en a beaucoup discuté et le fait de savoir que ses sensations annales ne pouvait pas être « un appel de l’homosexualité » l’ont rassuré un peu mais je ne comprend pas il est persuadé qu’il « refoule quelque chose ». Ses parents se sont séparés quand il avait 9 ans et je sais que c’est un énorme chamboulement dont il ne se remet pas…
Je reste attentive à ce qu’il me dit mais ça comment à être dur moralement pour moi, je ne sais plus quoi lui dire pour qu’il comprenne que s’il m’aime il n’a pas de raison d’être homosexuel. Et le fait que ça le dégoute d’imaginer qu’il puisse avoir des rapports avec des hommes prouve qu’il n’est pas homo. Mais ça ne lui suffit pas.. Il pense qu’il y a autre chose. Il a regardé bcp de porno pendant très longtemps et il fait une obsession sur la taille de son pénis. Et il m’a expliqué qu’il avait souvent eu des troubles de l’érection et il pense que c’est une preuve supplémentaire qu’il est homo. Je lui dis dit que non, la psy également.. Mais la psy ne sait lus quoi lui dire, et il pleure tous les jours en disant qu’il ne veut pas me perdre et qu’il a pas envie d’être homo parce qu’il aime trop mon corps qu’il ne pourrait pas avoir de rapport sexuel avec quelqu’un d’autres.
Il a peur de tomber amoureux d’un homme un jour m’a t il avoué, il m’a dit que ça l’angoissé parce que ce serait un cauchemar..
Nous nous sommes beaucoup disputé et séparé pendant ces 9 mois. Nous nous aimons beaucoup mais sa peur d’être homo commence à être pesante et je ne sais plus quoi lui dire. Il a trouvé un emploi récemment et ça l’occupe un peu mais dès qu’il n’est plus actif ses pensées lui reprennent la tête, et ses sensations physiques annales aussi (décrites comme de petite brulures qui lui font mal)
Pouvez vous l’aider ?
Accadiadesbois
Il en a beaucoup discuté et le fait de savoir que ses sensations annales ne pouvait pas être « un appel de l’homosexualité » l’ont rassuré un peu mais je ne comprend pas il est persuadé qu’il « refoule quelque chose ». Ses parents se sont séparés quand il avait 9 ans et je sais que c’est un énorme chamboulement dont il ne se remet pas…
Je reste attentive à ce qu’il me dit mais ça comment à être dur moralement pour moi, je ne sais plus quoi lui dire pour qu’il comprenne que s’il m’aime il n’a pas de raison d’être homosexuel. Et le fait que ça le dégoute d’imaginer qu’il puisse avoir des rapports avec des hommes prouve qu’il n’est pas homo. Mais ça ne lui suffit pas.. Il pense qu’il y a autre chose. Il a regardé bcp de porno pendant très longtemps et il fait une obsession sur la taille de son pénis. Et il m’a expliqué qu’il avait souvent eu des troubles de l’érection et il pense que c’est une preuve supplémentaire qu’il est homo. Je lui dis dit que non, la psy également.. Mais la psy ne sait lus quoi lui dire, et il pleure tous les jours en disant qu’il ne veut pas me perdre et qu’il a pas envie d’être homo parce qu’il aime trop mon corps qu’il ne pourrait pas avoir de rapport sexuel avec quelqu’un d’autres.
Il a peur de tomber amoureux d’un homme un jour m’a t il avoué, il m’a dit que ça l’angoissé parce que ce serait un cauchemar..
Nous nous sommes beaucoup disputé et séparé pendant ces 9 mois. Nous nous aimons beaucoup mais sa peur d’être homo commence à être pesante et je ne sais plus quoi lui dire. Il a trouvé un emploi récemment et ça l’occupe un peu mais dès qu’il n’est plus actif ses pensées lui reprennent la tête, et ses sensations physiques annales aussi (décrites comme de petite brulures qui lui font mal)
Pouvez vous l’aider ?
Accaciadesbois
Avant tout, merci de te confier à AlterHéros. Si je comprends bien, ton copain a une peur obsessionnelle de découvrir qu’il est homosexuel et cette peur entrave vos relations. Je comprends que votre situation soit complexe et stressante et j’essaierai de t’aiguiller le mieux possible.
J’aimerais vous féliciter, d’abord toi, d’accompagner ton copain en cette période difficile et lui, d’être allé chercher de l’aide. Bien entendu, je n’ai pas de réponse magique qui fera disparaître d’un coup toutes les inquiétudes de ton copain et je l’encourage à continuer de consulter des spécialistes s’il sent que ça l’aide. Aussi, le « TOC homo » est une préoccupation assez répandue. Vous trouverez peut-être des éléments de réponse dans les autres interventions sur le même thème de notre site Web.
Je crois qu’il serait utile de décomposer ton message, car beaucoup de questions s’y entremêlent. Je commencerai par la peur d’être homosexuel. Il n’y a rien de mal à être gai. Je comprends que dans ce contexte, ça mettrait votre relation en danger s’il n’était plus attiré par les femmes. Cependant, on ne devient pas homosexuel, on découvre qu’on l’est. S’il n’a jamais été attiré par les hommes, alors ça ne changera pas. Aussi, l’homosexualité et la bisexualité sont la capacité à éprouver de l’attirance pour les personnes du même sexe. Donc, si ton copain trouvait certains hommes attirants, ça ne signifie pas qu’il perdrait son attirance pour toi et encore moins qu’il devrait abandonner sa famille. Un homme ne cesse pas d’aimer ses enfants lorsqu’il change de femme, alors pourquoi le ferait-il s’il fréquente un homme?
De plus, la taille du pénis d’un homme et sa capacité à avoir des érections n’ont rien à voir avec son orientation sexuelle. Les gais n’ont pas de pénis différents, ni plus ou moins de problèmes d’érections que les hétéros. Par contre, ce qui cause souvent des problèmes érectiles, c’est le stress, l’anxiété et le manque de confiance en soi!
Enfin, pourquoi le fait de tomber amoureux d’un homme serait un cauchemar? Ton copain croit-il que les homosexuels sont moins heureux en couple, ou que cette orientation est en quelque sorte « inférieure » à l’hétérosexualité? Le fait d’être dégoûté par les rapports sexuels entre hommes s’apparente à l’homophobie et non pas à l’hétérosexualité. Par exemple, plusieurs personnes hétéro n’ont aucun dégoût lorsqu’elles pensent à des couples gais; ça ne veut pas dire qu’elles le sont elles-mêmes.
Je voudrais encourager ton copain à trouver des moyens positifs d’exprimer ses préférences sexuelles. C’est-à-dire en se concentrant sur ce qu’elles lui apportent, en manifestant son amour pour toi, par exemple, plutôt qu’en dénigrant les autres. Je te mets ici deux liens (un en anglais) qui illustrent bien comment l’homophobie fait du mal non seulement aux homosexuels, mais aussi aux homophobes.
Lien 1 (ALPABEM)
Lien 2 (article du Huffpost)
Parlons maintenant de l’anxiété de ton copain. Tu me dis que tout a commencé quand il a perdu son emploi en septembre, c’est bien ça? La perte d’un emploi peut être une épreuve très difficile, car en plus d’affecter l’estime de soi, elle peut nous placer dans une situation de précarité financière et de désœuvrement. C’est compréhensible que ce coup dur ait déclenché chez lui de l’angoisse.
Ce que tu me décris dans son comportement, l’anxiété constante, la douleur psychosomatique et la crainte de perdre le contrôle, ça ressemble à un trouble anxieux, mais je ne fais pas un diagnostic. La bonne nouvelle, c’est que les troubles anxieux se soignent assez bien. C’est important que ton copain comprenne que le fait de penser à l’homosexualité ne veut en aucun cas dire qu’il est homosexuel, on appelle ça des pensées intrusives. S’il consulte depuis plusieurs mois sans amélioration et qu’il a l’impression qu’il refoule quelque chose, c’est peut-être que la peur d’être gai n’est pas la racine du problème. Tu parles du divorce de ses parents. Comment cela l’affecte-t-il? A-t-il peur de répéter le même schéma de relation dysfonctionnelle?
Tu écris aussi qu’il pleure à l’idée de te perdre. Est-ce que c’est possible que son angoisse soit davantage liée à un manque de confiance en lui-même et en sa capacité de rester avec toi qu’à la peur d’être gai? S’il a l’impression de refouler quelque chose (qui n’est pas nécessairement de l’homosexualité), peut-être que la meilleure chose à faire pour lui est de pouvoir parler sans peur d’être jugé. S’il ne s’en sent pas capable, il peut, par exemple, écrire dans un journal intime.
Aussi, pour sa douleur anale, si celle-ci est psychosomatique, ça veut dire que plus il s’en inquiète, plus elle sera présente. Par contre, comme tu l’as bien dit, elle ne représente en aucun cas un appel de l’homosexualité. D’ailleurs, il n’y a pas que les homosexuels qui ont des rapports anaux. Plusieurs personnes hétéro en ont aussi et plusieurs gais n’aiment pas ça. Les douleurs psychosomatiques sont courantes chez les personnes qui souffrent d’anxiété chronique. Le plus souvent les gens qui sont constamment stressés ressentent un pincement à la poitrine et ont peur de faire une crise cardiaque, mais il ne s’agit que d’une manifestation physique de leur peur, pas d’un appel de quoi que ce soit 😉
Enfin, tu mentionnes que le psychologue de ton copain ne sait plus quoi lui dire pour le rassurer et qu’il ne se sent pas mieux depuis des mois. Peut-être que ce psy n’est pas la personne qu’il faut à ton copain. C’est difficile de trouver le thérapeute avec qui on se sent compris et à l’aise et il faut parfois faire plusieurs essais avant de trouver celui ou celle qui nous convient. Je ne dis pas que ton petit ami doit forcément changer de docteur, mais si sa thérapie ne l’aide pas, ça ne peut que lui faire du bien de chercher ce qui pourrait l’améliorer. D’ailleurs, s’il cherche quelqu’un qui a de l’expérience avec les gens issus de la diversité sexuelle, il peut faire une recherche sur ce site. Pour finir, j’aimerais te dire que tu dois aussi prendre soin de toi. Ça peut être très difficile de vivre avec une personne qui souffre d’un trouble anxieux et de s’en sentir responsable. N’oublie pas d’écouter tes propres besoins aussi. Tu as écrit que son angoisse devenait pesante pour toi. Je te conseille d’appliquer pour toi-même les conseils que j’ai écrit plus haut (parler à cœur ouvert, écrire tes pensées, consulter un psy…).
J’espère que ma réponse vous éclaire. Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à refaire appel à AlterHéros. Sinon, je vous souhaite bonne chance pour la suite!
Hadrien Laforest,
Bachelier de psychologie et intervenant au sein d’AlterHéros