Je suis trans et je ne sais pas comment gérer ça...

Bonjour!

Je m’appelle Frankie, j’ai 15 ans et je suis trans ( non-binaire/gender-fluid plus précisément) je suis aussi asexuel et pansexuel. Je recommence l’école ce mois si comme pas mal tout le monde, et je me dit que sa pourrais être ma chance de enfin pouvoir me faire respecter. Utiliser le bon nom et pronom etc… cependant, j’ai une apparence très féminine .. je n’aime vraiment pas y penser mais en gros je fait beaucoup de dysphorie car j’aurais aimer avoir l’air plus androgyne. Donc les gens ( à l’école) ne connaissent pas ma vrai identité et le nom que je préfère que l’ont utilise, je sais vraiment pas comment je devrais le dire cette année pour que les gens m’appellent Frankie et utilisent iel. Aussi, chez moi j’aimerais pouvoir me sentir alaise mais je n’est pas l’impression d’être la bien venue. Ma mère est ouverte à la communauté LGBTQ+ mais elle ne veux pas utiliser les bon pronoms ou m’appeller par le bon nom car pour elle c’est

« trop compliqué comme changement » ( je comprends que sa prenne du temps au début mais sa m’a vraiment blessé, et je pense que oui sa peu être compliqué pour elle mais il faut au moins ce donner la peine). Finalement, je sais pas vraiment comment emmener le sujet mais j’ai souvent l’impression que je ne suis pas « valide » que peu être que les gens on raison et que j’existe pas vraiment que je suis juste perdue , mais je sais qui je suis! Et tout ce que les gens disent comme sa, ce mélangent dans ma tête et j’ai l’impression que je vais pas arriver a avoir l’air androgyne ou que je vais jamais arriver a me sentir à l’aise et la bien venue dans la communauté. J’ai peur d’avoir fait quelque chose de mal et que si je me retrouve dans un groupe avec d’autre non-binaire il me jugerais tous parce que j’ai pas « asser » l’air androgyne , j’ai l’impression que le fait que j’ai l’air uhm… féminin… me rend

« fake » ou « cheap » ou «qui est juste non-binaire pour l’attention » a cause que j’ai l’air féminin. Sa me blesse vraiment beaucoup je me sens pas bien sur tout sa depuis ma naissance mais plus je grandis, plus a chaque foix que quelqu’un dit mon nom feminin ou utilise les mauvais pronoms c’est de pire en pire et sa devient de plus en plus dur a endurer j’aimerais que les gens me voit moi pour qui je suis pour de vrai. J’espere que ce que j’ai ecrit est asser clair ahaha..

Vraiment désolé pour les erreurs d ‘orthographes.

Merci beaucoup!

Audrey la licorne (elle/she/her)

Salut Frankie!

J’espère que tu vas bien!

Je tiens à te remercier pour la confiance que tu portes envers l’équipe d’AlterHéros.

Pour résumer ta situation : tu es une personne trans non-binaire/genderfluid, et tu recommences l’école ce mois-ci. Puisque les autres à l’école ne connaissent pas ton identité de genre ni le prénom que tu utilises, tu souhaiterais demander à te faire appeler Frankie et que l’on utilise le pronom iel pour te désigner cette année. Cependant, tu mentionnes avoir une apparence plutôt féminine, ce qui te cause de la dysphorie, car tu aimerais être plus androgyne. Cela semble également freiner ta volonté de faire un coming-out à l’école. Tu mentionnes également vouloir te sentir à l’aise chez toi, car actuellement, tu n’as pas l’impression d’être la·e bienvenu·e. Par exemple, tu expliques que ta mère refuse d’utiliser tes bons pronoms et ton prénom choisi, car elle trouve cela trop compliqué, ce qui te blesse énormément. Tu as de la difficulté à aborder le sujet, ne te sentant parfois pas « valide ».

Premièrement, je voudrais souligner que, peu importe ton apparence, ton identité est légitime et très valide! Dire qu’une personne s’identifie comme non-binaire juste pour attirer l’attention est une rhétorique souvent utilisée par des personnes transphobes pour invalider les ressentis d’une personne, en présentant la non-binarité comme une mode plutôt qu’une multitude d’identités valides, légitimes et réelles.

Ensuite, afin de faciliter la lecture de ma réponse, je vais séparer celle-ci en en 3 sections , une pour le coming-out, une autre relative à des ressources pour ton apparence et la dernière avec des ressources pour aider tes proches à être de meilleur·e·s allié·e·s.

Comment faire son coming-out?

Je tiens à mentionner que je comprends à quel point faire un coming-out peut être une rude épreuve, encore plus dans le contexte scolaire. Je tiens aussi à dire qu’il n’y a pas de « bonne » façon de faire, et que l’important est que tu le fasses de la manière qui te convient le mieux et dont tu te sens le plus à l’aise.

Comme je l’ai mentionné dans cette réponse « D’un côté, j’aimerais souligner qu’en tant que personne transféminine aujourd’hui épanouie dans ma vie, faire son coming-out à toustes peut avoir de nombreux points positifs. Pour moi, je ressens une grande euphorie à ce qu’on utilise mes bons pronoms, mon prénom choisi, des accords féminins, etc. Je pense aussi que, personnellement, le plus dur est le moment du coming-out, puis la pression retombe presque instantanément. Personnellement, je ressens également beaucoup de dysphorie quand on utilise mon deadname (mon nom assigné à la naissance), des pronoms masculins, etc. Parfois, cela nous apporte aussi le soutien de certaines personnes, parfois inattendues.

De l’autre côté, il est vrai que faire son coming-out est quelque chose de compliqué. Il faut garder à l’esprit qu’il y aura toujours des personnes n’ayant pas de compréhension sur ce qu’est la transidentité, qui auront un jugement, ou qui sont tout simplement mal intentionné·e·s. Il ne faut pas non plus sous-estimer l’impact de la discrimination que nous pouvons vivre. »

Ensuite, j’aurais quelques réflexions que je t’invite à considérer :

À qui s’adresse ton coming-out? Est-ce que c’est à tes profs, à tes ami·e·s, aux autres élèves? Savoir à qui tu veux adresser ton identité, tes pronoms, et ton prénom peut t’aider à savoir comment faire ton coming-out.
Comment voudrais-tu le faire? Si, par exemple, tu veux le faire à toutes tes classes et que tu as un·e prof dont tu es plus proche et en qui tu as confiance, iel pourrait peut-être t’aider si tu es plus gêné·e, etc.
Est-ce que tu te sens en sécurité de le faire?
Quelles attentes as-tu pour après ton coming-out? Que l’on utilise tes bons pronoms et ton bon prénom?

Ressources générales sur l’identité de genre :

10 Idées reçues sur la transidentité – Introduction à la transidentité – WikiTrans (pamphlet)
Mon proche est trans : Comment l’aider au mieux ? – WikiTrans (pamphlet)
Conseils pour le coming-out à la famille – Wikitrans
Les bases à connaitre sur la transidentité – WikiTrans
Modèles de lettres type de coming out – WikiTrans
Foire Aux Questions – Jeunes Identités Créatives (définitions et de déconstruction de mythes)
Mot de genre sans maux de tête – OTSTCFQ (définitions accessibles, beaucoup d’info bien vulgarisées)

Ressources spécifiques sur la non-binarité (vidéos) :

La binarité, c’est pas mon genre – Antonin Le Mée
La non-binarité n’est pas un pizzaghetti – Les Brutes
Je suis non-binaire – Alistair H Paradoxæ

Dealer avec son apparence à ses envies

Tu mentionnes ressentir de la dysphorie liée à ton apparence, que tu juges féminine, et tu parles de ta volonté d’avoir une apparence androgyne. Je comprends totalement à quel point cela peut être difficile lorsque l’on sent que son apparence n’est pas en adéquation avec son identité. Il existe cependant plusieurs moyens de changer son apparence pour qu’elle corresponde à l’expression de genre (la façon dont l’on s’exprime avec son apparence, habillement, attitude, pilosité, etc) que l’on souhaite.

Par exemple, j’aimerais te parler d’articles d’affirmation de genre, souvent connus sous le terme anglais gender gear. Le gender gear offre la possibilité de modifier ton apparence et ton expression de genre selon tes envies et besoins. Par exemple, un chandail de compression (appelé binder) et le transtape permettent de compresser une poitrine pour avoir l’apparence d’un torse plat. Il existe également des prothèses, telles que le packer (un faux pénis), un accessoire urinaire (le stand-to-pee ou STP) permettant d’uriner debout, etc.

Si jamais tu aimerais expérimenter des articles d’affirmation de genre gratuitement, je te recommande le programme de Gendergear de Jeunesse Lambda. Iels peuvent couvrir jusqu’à 120 $ d’articles affirmant le genre par personne par année. Si jamais tu veux en savoir plus, tu peux les contacter à trans@jeunesselambda.com.

Il existe également plusieurs autres moyens de modifier ton apparence pour qu’elle corresponde à ton expression de genre souhaitée, comme le maquillage , le choix des vêtements (prendre des vêtements connotés comme plus “neutre” par exemple) , l’hormonothérapie et les chirurgies d’affirmation de genre. Si jamais tu cherches plus de détails sur l’hormonothérapie et les chirurgies d’affirmation de genre , je t’invite à consulter ces ressources :

Transitionner.info
Guide de ressources – Transidentité(s) – AlterHéros et Clinique La Licorne
List of Queer & Trans Friendly Services – Projet 10
Hormone replacement therapy (HRT) in Québec – Center for Gender Advocacy
TransBucket

En résumé, tu as plusieurs moyens potentielles de jouer avec ton apparence pour qu’elle convienne à l’expression de genre que tu souhaites. N’hésite vraiment pas à expérimenter pour trouver ce qu’il te convient.

Se sentir bienvenu·e chez soi (ressources pour être un·e meilleur·e allié·e)

Je comprends à quel point ne pas se sentir bienvenu·e chez soi est horriblement douloureux. Si tu te sens en sécurité de le faire, je t’invite à partager ces ressources avec ta mère :

Je veux aussi souligner qu’il est tout à fait légitime de demander à être appelé·e par tes bons pronoms et ton prénom choisi. J’espère de tout coeur que ces ressources peuvent aider ta mère à comprendre l’importance de respecter tes pronoms et ton prénom.

Avec ma réponse, j’espère avoir pu t’aider un maximum dans ta réflexion. Voici quelques questions-réponses similaires à la tienne qui pourraient t’apporter d’autres perspectives :

Si jamais tu as d’autres questions, n’hésite pas à refaire appel aux services d’AlterHéros.

Bien queerdialement,

Audrey (elle/she/her),

Une vraie licorne à temps perdu