Bonjour, je suis une femme transgenre je suis du nord de la France et je voudrais transitioner cela fais depuis 8 ans que je souhaite le faire mais mes parents ne me laissent pas libre de montrer ma féminité je suis même obligée de garder mes attributs masculins comme mes poils mes cheveux cours etc je n’ai aucune libertée alors que j’ai quand même 20 ans je voudrais savoir comment transitioner sans qu’ils ne s’en rendent compte merci de prendre du temps pour nous et de nous aider
Léa
Bonjour Léa,
merci de faire confiance à AlterHéros de l’autre côté de l’Atlantique.
Tu vis une situation très difficile – tu n’as pas la possibilité d’exprimer ton identité comme tu le souhaiterais dans ton milieu familial. Tu de demandes comment transitionner sans que tes parents s’en rendent compte.
Je comprends que toute tentative d’exprimer ton genre n’est pas bien reçue par tes parents. Pourtant, des personnes de tous les genres et de toutes les orientations sexuelles peuvent avoir les cheveux courts et s’épiler / se raser / tailler leurs poils ! J’imagine donc que tes parents ont une vision limitée de ce qu’est le genre masculin et le genre féminin et je comprends que la situation te fasse souffrir, en plus de ne pas voir ton genre réel respecté.
Actuellement, est-ce que tu es dépendante financièrement de tes parents? As-tu déjà vécu de la violence de la part de tes parents qui te laisse penser que tu pourrais te retrouver sans toît ou sans vivres? Ma suggestion est de penser à ta sécurité d’abord et d’effectuer de petits changements subtils dont tes parents n’auront pas connaissance. Dis-moi, est-ce que tu aurais tout de même la possibilité de raser / épiler / tailler tes poils sur certaines parties de ton corps pour soulager un peu la dysphorie de genre si tu en ressens ? Tes parents n’ont pas à te voir nue, à moins que tu aies besoin de soins spécifiques et qu’ils soient désignés responsables de ces soins. As-tu la possibilité, par exemple, de raser tes aisselles ou le poil sur ta poitrine et ton ventre, si tu en as ? Sinon, pourrais-tu te procurer des accessoires d’affirmation de genre de manière sécuritaire ? Il y a différentes façons de cohabiter avec la dysphorie de genre – même quand on est dépendant.e de nos parents chez qui on habite. J’aimerais te présenter un article qui s’appelle « Conseils contre la dysphorie » qui provient du blog La vie en queer, rédigé par une personne trans non-binaire. Un extrait:
« La dysphorie de genre n’est jamais une partie de plaisir (euphémisme). Souvent, transitionner va être le moyen le plus efficace de réduire cette dysphorie. La transition passe par divers éléments optionnels qui dépendront de chaque individu et peuvent concerner : les pronoms, le prénom, les vêtements, la coupe de cheveux, le maquillage, le port d’un binder, le port de prothèses, l’épilation, la prise d’hormones, les chirurgies, etc.
Cependant, il n’est pas toujours possible de transitionner dans l’immédiat ou tout court. Il y a également certaines personnes qui ne souhaitent pas transitionner pour diverses raisons malgré la présence de dysphorie. C’est pourquoi, quelques conseils pratiques pour réduire la dysphorie autant que possible ou mieux vivre avec sans avoir recours à des éléments de transition peuvent être bien utiles. D’ailleurs, ces conseils peuvent tout simplement compléter des éléments de transition sans pour autant s’y substituer. »
J’espère que ça te donne envie de lire le tout ! 😉
Je ne sais pas où tu habites exactement, mais je te laisse quelques références de France au cas où tu souhaiterais t’adresser à quelqu’un.e de ta région pour la suite des choses, d’abord au niveau national, des associations qui sauront te référer à des ressources près de chez toi:
L’Association Nationale Transgenre (ANT)
Fédération trans et intersexes
T-time
Puis au niveau régional / local:
Acceptess-T, sur Paris
Espace Santé Trans, sur Paris – 19e
Groupe d’entraide transgenre et intersexe, sur Rouen
Ouest Trans, sur Rennes
OUTrans, sur Paris
Prendre Corps, sur Saint-Quentin (Aisne)
TransPosées
J’espère que le tout te sera utile, Léa.
N’hésite pas à nous réécrire si tu en ressens le besoin. Bon courage,
Marie-Édith, B.A. sexologie, DESS travail social