Comment valoriser l'homosexualité ?
Comment valoriser l’homosexualité: tel était le sujet de la réunion à Jeunesse Lambda vendredi dernier. Êtes-vous fier d’être allosexuel et pourquoi? La notion de fierté était-elle conditionnelle? Dépends-t-elle de notre entourage? Est-ce relié à l’estime de soi? Voilà bien questions qui ont été abordées. AlterHéros a fait son enquête et vous rapporte les faits.
Comment valoriser l’homosexualité, tel était le sujet de la réunion, vendredi 7 janvier, de l’association Jeunesse Lambda, organisme à but non lucratif visant à aider les jeunes allosexuels de 15 à 25 ans par l’entremise de soirées de discussions et de socialisation.
Pour vous expliquer sommairement le fonctionnement de ce groupe, disons simplement que des discussions hebdomadaires sont organisées tout au long de l’année. Celles-ci prennent la forme de tables rondes et sont modérées par deux animateurs, eux-mêmes membres de l’organisation. Le tout, enfin, se déroule toujours dans une ambiance chaleureuse, intime et conviviale qui mettrait à l’aise le plus timide d’entre vous !
Mais revenons à notre soirée du 7 janvier. Pour briser la glace, tous les participants ont été invités à se présenter, en se nommant et en mentionnant, histoire d’introduire doucement le sujet du jour, une qualité ou un talent (non obscène !) qu’ils possédaient.
Sommes-nous fiers ?
La première question a tout de suite suivi : « Êtes-vous fier d’être allosexuel et pourquoi ? ». Les réponses ont été évidemment des plus variées et parfois, des plus colorées, allant des oui affirmatifs, en passant par d’autres plus nuancés, jusqu’à un catégorique : « non, je ne suis pas fier.»
Il a souvent été mentionné que la fierté ne venait pas du simple fait d’être allosexuel, mais plutôt qu’elle se construisait au fur et à mesure des épreuves surmontées, ces dernières ayant permis une véritable découverte de soi. En guise de réponse, une question intéressante a aussi été posée : « Comment peut-on être fier de ce que l’on n’a pas choisi ? »
Un sentiment d’appartenance
La question qui a suivi portait également sur cette notion de fierté : était-elle conditionnelle ? En d’autres termes, dépendait-elle de quoi que ce soit, de l’entourage par exemple ?
Encore une fois, plusieurs points de vue se sont exprimés. Ainsi, si certains s’affichent partout, d’autres ne le font que dans des lieux et des circonstances précis, le milieu social dans lequel ils évoluent influençant énormément leur désir de le faire ou non. D’autres encore, plus gênés, ne s’affichent tout bonnement nulle part.
Une question d’estime
Quelques-uns ont dit que tout cela était relié à l’estime personnelle, que le choix de s’afficher dépendait aussi du niveau de confort qu’on avait avec les autres et, dans certains cas extrêmes, de la peur d’être victime de violences physiques.
Il fallait également prendre en compte qu’une personne sujette aux préjugés pouvait, elle-même, avoir des préjugés. En effet, face à l’incompréhension, il est facile et rassurant de se faire une fausse image des autres. Quoi qu’il en soit, une remarque a mis tout le monde d’accord : plus le temps avançait, moins il y avait de blocages, parce qu’on finissait par se créer un entourage au sein duquel on se sentait à l’aise.
Car la fierté peut aussi provenir d’un sentiment d’appartenance à un groupe, voire seulement de solidarité pour un groupe, grâce aux rencontres occasionnelles avec des gens comme soi, qui sont sur la même longueur d’onde. Même si, en fin de compte, l’orientation sexuelle ne définit pas nécessairement LA personne en tant que telle