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23 avril 2008

Un homme trans peut-il avoir du plaisir lors de rapports sexuels après l'opération aux organes génitaux ?

bonjour, un transsexuel (femme devenue homme) ayant subi l’opération, peut-il obtenir du plaisir lors d’un rapport (je me réfère à une de vos réponses disant qu’il lui était difficile d’avoir une éréction à moins de se servir d’une éspèce de pompe). En fait, j’ai un peu de mal à concevoir le fait de se faire opérer si on est pas sûr d’avoir du plaisir après cette opération. Merci d’avance pour votre réponse!!!
Cha

Élyse Vander

Cher Cha,

Merci de faire confiance à AlterHéros pour votre demande d’informations. Le sujet de la vie sexuelle des personnes trans et de la perception qu’elles ont de leurs organes génitaux est un sujet bien complexe, puisque cela varie d’une personne à l’autre! Précisons que ce ne sont pas toutes les personnes trans qui désirent avoir recours à une chirurgie au niveau des organes génitaux. Plusieurs personnes trans sont très confortables avec leurs organes génitaux de naissance! Maintenant, abordons la question des chirurgies d’affirmation de genre. Alors que la vaginoplastie permet aujourd’hui aux femmes trans ou personnes transféminines qui le souhaitent d’avoir une vulve et un vagin très réalistes et sensibles, la situation pour les hommes trans ou les personnes transmasculines est beaucoup plus compliquée.

La phalloplastie, c’est-à-dire la procédure permettant la construction d’un pénis, est en fait composée d’une série d’interventions chirurgicales espacées sur une durée pouvant aller sur quelques années. La première étape sera la création du phallus à l’aide d’un greffon de peau pris sur l’avant-bras ou le flanc du patient (ce qui laisse des cicatrices très visibles). Ce phallus, bien qu’ayant une longueur généralement satisfaisante, ne possède pas un gland qui procure une sensation semblable à celle du clitoris, car celui ci ne peut être greffé. Ceci veut dire que le risque de diminution du plaisir sexuel est bien réel. Attention, ceci ne veut pas dire que le néo-pénis ne permettra d’avoir de jouissance. Cela veut tout simplement dire que la personne devra réapprendre à vivre sa sexualité et à tirer son plaisir ailleurs que dans des terminaisons nerveuses. Pour certains hommes trans ou personnes transmasculines, le sacrifice en vaut le coup; pour d’autres, la décision est beaucoup moins évidente.

Les étapes chirurgicales suivantes de la phalloplastie, qui surviennent généralement quelques mois plus tard, permettront de rediriger l’urètre (le canal urinaire), de créer des testicules ainsi que d’installer un mécanisme à pompe qui permettra d’avoir une érection. Le coût total de toutes ces opérations tourne autour de 75 000$, ce qui malheureusement est hors de prix pour la plupart des personnes trans, à moins de vivre dans une région où l’assurance-santé rembourse la procédure, comme au Québec avec la Régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ).

Cependant, il existe une intervention chirurgicale alternative et beaucoup moins coûteuse, la métaïodoplastie. La prise de testostérone va généralement faire grossir le clitoris de quelques centimètres, au point où il aura l’apparence d’un petit pénis. La métaïodoplastie propose simplement de le détacher afin d’en faire un phallus qui, bien que petit et n’ayant pas de véritable érection, conservera la totalité des sensations clitoridiennes. Les raffinements de cette méthode permettent également de rediriger l’urètre dans le nouveau pénis ainsi créé pour permettre d’uriner debout. Des implants testiculaires pourront également être ajoutés.

Mais au-delà de toutes ces considérations médicales, il est tout d’abord essentiel pour chaque personnes trans de se questionner à propos du rôle que joue ses organes génitaux dans sa vie. En effet, contrairement à ce que certains pourraient croire, l’identité sexuelle n’est pas du tout tributaire de la forme des organes sexuels de la personne. Une grande partie des hommes trans sont tout à fait heureux avec leurs organes génitaux de naissance et ont une vie sexuelle tout à fait satisfaisante avec ceux-ci, et ceci ne vient en rien mettre en doute leur masculinité.
Mains, langue, harnais, jouets érotiques… il existe mille et une façons pour un homme d’exprimer sa virilité avec son conjoint ou sa conjointe. L’important est que l’homme en tire autant un confort émotionnel qu’une vie sexuelle épanouissante. En espérant que la science médicale évoluera dans les prochaines années pour offrir de meilleures options à nos gars!

Je te propose également cette réponse de ma collègue : Comment se passe l’orgasme chez un homme trans ?

En espérant que ces éclaircissement vous aideront dans vos futures décisions.

Élyse, bénévole à AlterHéros

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