Suis-je encore vierge si je me suis faite violer sans pénétration? Comment annoncer à mes parents que mon cousin m'a violée?

[Avertissement / Trigger Warning : Cette question/réponse traite d’un sujet pouvant déclencher des émotions fortes. Celle-ci aborde le sujet d’agression sexuelle. Si vous ressentez le besoin de parler, n’hésitez pas à nous écrire.]

Bonjour, je suis française, j’ai 12 ans et je voulais savoir si je suis encore vierge si j’ai été victime d’un viol mais qu’il n’y a pas eu de pénétration ? De plus, comment je peux annoncer que j’ai été violée par mon petit cousin de 10 ans à mes parents ? 

Merci

 

Sandrine Isabelle (elle/iel)

Bonjour Anonyme girl,

Je te remercie d’avoir pris la peine de nous écrire et d’avoir eu le courage de poser ta question. Ça peut être difficile de demander du soutien dans une situation comme celle que tu vis et je veux te féliciter d’avoir eu la force de le faire.

Si je comprends bien, tu te demandes si tu es toujours vierge après avoir vécu une agression sexuelle par ton petit cousin et comment tu peux en parler à tes parents.

Premièrement, je te propose quelques explications données par ma collègue Mélissa au sujet de la virginité : « D’abord, sache que la virginité est un concept qui est propre à chacun‧e. De façon générale, on l’associe à notre premier rapport sexuel, ce qui amène la question : qu’est-ce qu’un rapport sexuel pour toi? Pour certaines personnes, embrasser sur la bouche constitue un rapport sexuel. Pour d’autres, ce sera une relation sexuelle en utilisant les mains ou la bouche. Même si on parle beaucoup de l’hymen ainsi que de la pénétration vaginale comme étant ce qui détermine si on a ou non perdu notre virginité, il est possible de vivre d’autres expériences pendant des relations sexuelles qui sont tout aussi intimes pour nous. En bref, définir ce que constitue pour toi la perte de ta virginité est quelque chose qui t’appartient. » 

Pour ajouter, comme dit ma collègue dans cet extrait de réponse: « J’aimerais que tu saches que tu as certainement la liberté de définir ta propre perte de virginité comme étant ta première relation sexuelle consentante et enthousiaste. […] Il n’est pas justifiable de faire un geste à caractère sexuel sans s’assurer d’avoir un consentement libre et éclairé avant, et le fait de céder sous des pressions ne constitue pas une preuve de consentement. Tu as alors amplement le droit de te considérer encore vierge, puisque ce que tu as vécu n’était pas une relation sexuelle consentante. »

C’est donc à toi de décider si tu considères que tu es toujours vierge ou non et tu n’es absolument pas obligée de considérer les contacts sexuels non désirés que tu as vécus comme une relation sexuelle.

Ensuite, pour ce qui est de l’annonce que tu veux en faire à tes parents, voici quelques pistes pour te guider :

  1. Même si ça peut être difficile, je t’encourage à ne pas tarder à en parler à un‧e adulte en qui tu as confiance. Cela te permettra d’obtenir rapidement l’aide et le soutien dont tu pourrais avoir besoin.
  2. Tu peux choisir la personne à qui tu veux en parler en premier. Ça peut être un de tes parents, un autre membre de ta famille, une personne qui travaille à l’école ou dans les autres milieux que tu fréquentes. L’important, c’est que ce soit un‧e adulte avec qui tu es à l’aise et en qui tu as confiance.
  3. Tu peux te préparer un peu d’avance en choisissant un endroit confortable pour toi et en sachant d’avance ce que tu veux dire et les mots que tu veux utiliser. Rappelle-toi cependant qu’il est possible que ça ne se passe pas exactement comme tu l’avais prévu puisque ce genre de conversation peut être difficile.

Finalement, pour obtenir davantage d’aide et de soutien, tu peux appeler/écrire aux ressources suivantes : 

  • Fil santé jeunes – 0 800 235 236 (chat privé, forum, appel anonyme et confidentiel)
  • Collectif féministe contre le viol:Ligne d’écoute gratuite, anonyme et confidentielle: 0 800 05 95 95 et Ligne d’écoute gratuite, anonyme et confidentielle – Violences sexuelles dans l’enfance: 0 805 802 804

Je veux terminer en te remerciant une fois de plus de nous avoir fait confiance avec cette situation et en te rappelant que tu n’es pas responsable de ce qui t’es arrivé.

Merci de nous avoir écrit et n’hésite pas à nous écrire de nouveau si tu en ressens le besoin.

Je t’envoie énormément de courage pour la suite des choses,

Sandrine Isabelle

Intervenant‧e bénévole

 

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