Mon ami est-il pédophile?
Bonjour, j’ai un ami qui est attiré par des jeunes de 12, 13 ,14 ans, il a 27 ans.. et il écrit souvent des messages a ces jeunes et il aime parler avec eux, on s’en ai parlé et il m’a dit que s’il faisait cela c’était parce qu’ il se sentait vieillir et qu’il avait besoin de se sentir encore jeune… je ne sais pas quoi penser de tout ça .. je crois qu’il y a une autre raison mais qu’il est incapable de l’admettre .. j’aimerais savoir si c’est un pédophile selon vous .. et comment l’aider ! ? Merci beaucoup !
Bonjour M,
Merci beaucoup de nous écrire, surtout pour un sujet aussi délicat. C’est une belle marque de confiance. L’un de vos ami est attiré par des jeunes de 12 à 14 ans et il dit qu’il aime parler avec eux car ça le fait se sentir jeune. Vous vous posez des questions sur son attirance et vous vous demandez comment vous pourriez l’aider.
La définition de « pédophilie » est: « l’attirance sexuelle ou érotique d’un adulte ou d’un adolescent envers les enfants non pubères. » L’éphébophilie quant à elle, désigne une attirance sexuelle ou érotique pour des personnes adolescentes, ayant déjà connu leur puberté. D’après ce que vous me dites, cette définition semble correspondre davantage à la situation de votre ami puisque vous le dites attiré par des jeunes de 12, 13 ou 14 ans. Qu’en pensez vous? Cela dit, bien que le terme soit différent, la réalité qu’il désigne reste sensiblement la même.
Est-ce qu’il faut vous inquiéter? Pas nécessairement. Commencez par répondre à ces deux questions:
1) Votre ami est-il uniquement attiré par les jeunes adolescents (est-il aussi attiré par des adultes?)
2) Votre ami envisage-t-il de passer à l’acte, c’est-à-dire d’essayer d’avoir des rapports sexuels avec de jeunes adolescents?
Si vous avez répondu non à ces deux questions et que vous êtes certaine de vos réponses car vous connaissez bien votre ami, les risques de danger sont très faibles. Son attrait pour les jeunes vient peut-être d’une crise identitaire (le sentiment de se sentir vieux, le désir de fuir ses responsabilités, le désir de se sentir valorisé, etc.) qui peut être passagère
ou relève peut-être du fantasme (les fantasmes n’ont rien de mal en soi et ont peu à voir avec la réalité. On peut fantasmer sur le fait d’être violé et ne vouloir absolument pas l’être dans la réalité ou encore fantasmer sur des vaches, sur des vedettes de cinémas, sur des pieds, etc.) . Encouragez-le à voir des gens de son âge, changez-lui les idées, faites-lui apprécier si vous le pouvez les beautés de la vingtaine et de la trentaine.
Si vous avez hésité sur une ou deux de ces questions ou si vous y avez carrément répondu oui, alors là, effectivement, il y a danger.
Premièrement, il y a un réel danger légal pour votre ami. Au Québec et au Canada, l’âge de consentement légal pour un rapport sexuel est de 16 ans. Si votre ami avait des rapports sexuels avec un partenaire de 12, 13,14 ou 15 ans, consentant ou non, cela serait considéré comme un détournement de mineur et cela serait passible d’une peine de prison (consultez le site suivant pour plus de détails http://www.avocat.qc.ca/public/iiconsentsex.htm).
Deuxièmement, ce sera un aussi un danger pour le jeune lui-même. On a beau dire partout que les jeunes sont actifs sexuellement de plus en plus tôt, qu’ils savent ce qu’ils veulent, que certains sont très matures pour leur
âge… Ce n’est pas pour rien que ces lois ont été faites. Oui, c’est vrai que certains jeunes pourraient avoir des rapports sexuels avec des adultes et ne pas en être traumatisés, mais comment savoir avec certitude si tel ou tel jeune
est réellement prêt? À 12,13, 14 ans, l’expérience de la vie est limitée et les jeunes ont peu de points de comparaison sur lesquels s’appuyer pour pouvoir prendre une décision pleinement éclairée. Le développement émotif n’est pas
fini et le développement physique non plus! La pression des pairs et de la famille peut aussi faire que ce qui semblait être une bonne idée avant devient une expérience qu’on souhaite très vite oublier ensuite.
Si les pensées de votre ami sont obsédantes ou s’il cherche à passer à l’acte, conseillez-lui d’aller chercher de l’aide. Si vous habitez au Québec, il peut notamment aller voir un psychologue ou un sexologue par l’entremise
d’un CLSC. Rassurez-le en lui disant que tout ce qu’il dira là-bas sera entièrement confidentiel. Il peut aussi aller chercher l’aide d’un spécialiste en passant par l’Ordre des psychologues (http://www.ordrepsy.qc.ca/fr/public/trouver-un-professionnel/index.sn) ou l’Association des sexologues du Québec (http://www.associationdessexologues.com/).
Les deux sites web permettent de trouver un spécialiste par région et par spécialité (ex: pédophilie).
Je vous souhaite bon courage. Si vous avez d’autres questions, ne vous gênez pas pour nous réécrire.
Pascale