J’ai eu une réponse à ma dernière question le septembre 3 par Mé Vigneau.
Merci, même si depuis tout ce temps, je me sens toujours mal. Je vis bien, normalement, mais j’ai très souvent mal au ventre, de culpabilisation je crois.
J’aime ma copine, et j’aime le sexe avec elle mais plusieurs choses me tracassent : pendant la masturbation, il m’arrive d’être plus excité par un porno gay. Est-ce parce que c’est inconnu, que c’est un fantasme ? Ou est-ce que je suis gay et que je ne l’admets pas ?
Ces fantasmes peuvent ne pas me hanter si je n’y pense pas. Mais j’ai peur que ça ne parte pas. J’ai vu sur internet qu’on ne s’en débarassait pas sans essayer. Moi je ne veux pas ça, je veux rester fidèle, et j’aime ma copine et toute notre relation. Vais-je me sentir mal tant que je ne vivrais pas d’expérience homosexuelle ?
Bonjour,
merci de nous faire confiance à nouveau!
Depuis la dernière fois que tu nous as écrit, tu ressens toujours de l’anxiété et de la culpabilité face à tes fantasmes homosexuels, particulièrement parce que tu souhaites que cela n’affecte pas ta relation avec ta copine. Je suis désolée de savoir que tu te sens ainsi. Je comprends toutefois l’importance de tes questionnements et de la place qu’ils prennent dans ta vie.
Tu te demandes d’abord pour quelles raisons tu es parfois davantage excité par la pornographie gaie lorsque tu te masturbes. C’est peut-être effectivement parce que c’est quelque chose d’inconnu pour toi, quelque chose qui t’intrigue. Aurais-tu envie d’expérimenter ce que tu vois?  Il peut être intéressant de distinguer fantasme et souhait (avoir envie que ce que tu imagines se réalise). Qu’est-ce qui t’excite plus précisément dans la pornographie gaie? Quelles images et pratiques provoquent le plus d’émotion chez toi? Tu peux explorer le tout pour mieux comprendre, si le coeur t’en dit.
Pour répondre à ta question concernant ton orientation sexuelle, non, ce n’est pas parce que la pornographie gaie provoque de l’excitation chez toi que tu es homosexuel. La pornographie a pour but d’exciter, ne l’oublions pas! Peu importe notre orientation sexuelle, des images en tout genre (porno gaie, hétéro, à plusieurs, en solo, etc.) peuvent nous émoustiller sans que cela n’affecte nos préférences au quotidien! Je t’invite à lire, à ce sujet, la réponse d’une autre intervenante de Parles-en aux experts à un homme hétéro de 24 ans qui était dégoûté par ses fantasmes homosexuels. Tu peux aussi consulter une autre réponse, cette fois-ci à une femme mariée de 27 ans qui fantasme sur le fait d’avoir des rapports sexuels oraux avec une autre femme. En terminant, je te propose de lire également cette réponse à un homme de 19 ans, à la fois excité et dégoûté par sa consommation de pornographie gaie.
En ce moment, tu es heureux avec ta copine, au lit comme ailleurs. Vous semblez avoir une relation de confiance, une relation dans laquelle tu te sens bien et que tu souhaites poursuivre. Le défi pour toi serait maintenant d’apprivoiser tes fantasmes homosexuels (ou le fait que tu es excité par de la pornographie gaie) tout en restant épanoui dans ta relation. Ta copine est déjà au courant de tes insécurités et ne veut pas te quitter pour autant. À toi de voir si tu peux conjuguer ta vie amoureuse et sexuelle avec l’élément qui, présentement, te dérange.
Tu as lu sur le web qu’on ne se « débarrasse » pas de ses fantasmes tant qu’on ne les a pas réalisés. Les fantasmes viennent et repartent. Certains sont ancrés profondément en nous et nous suivent depuis notre jeunesse, alors que d’autres font leur apparition au cours de notre vie, selon nos expérimentations et nos découvertes. Certaines personnes nourrissent leurs fantasmes puisque cela leur procure du plaisir, d’autres décident de ne pas le faire. Tu expliques que lorsque tu n’y portes pas attention, tes fantasmes ne t’envahissent pas. Tu peux choisir de les apprivoiser et d’en retirer du plaisir, ou de tenter de te concentrer sur d’autres éléments qui t’excitent et avec lesquels tu es plus à l’aise, par exemple des pratiques que vous avez toi et ta copine, de bons souvenirs sexuels, des expériences que tu as envie de vivre et qui ne te causent pas d’anxiété.
Au début de ton message, tu mentionnes avoir très souvent mal au ventre, douleur que tu associes à ton sentiment de culpabilité. En effet, ces deux éléments peuvent être associés. As-tu déjà vécu une telle anxiété par le passé? Si tu as l’impression que ces symptômes physiques reviennent souvent et qu’ils sont accompagnés de pensées envahissantes (je ne parle pas ici de fantasmes mais bien de pensées anxiogènes qui t’empêchent d’avancer), je t’invite à consulter un.e profesionnel.le de la santé. Tu devras faire ton bout de chemin et tenter de prendre du recul face à ta situation, mais l’aide d’un.e sexologue, psychologue ou médecin serait peut-être souhaitable, que ce soit pour avoir de l’aide psychologique ou, au besoin, prendre de la médication. Parole d’anxieuse! 😉
Si tu as d’autres questions, n’hésite pas à nous réécrire. Si tu as envie de poursuivre ta réflexion avec nous, je t’invite à faire un tour sur les groupes de discussion d’AlterHéros pour y partager tes idées, questions et éléments de réflexion avec d’autres membres du site.
Prend soin de toi!
Marie-Édith, B.A. sexologie, pour AlterHéros