Je veux devenir une femme transgenre travailleuse du sexe
Je souhaite devenir une femme transgenre sans vaginoplastie et avec de très grosses rondeurs (fesses et seins) travailleuse du sexe où actrice de films pour adultes. La question que je me pose aujourd’hui est celle de savoir si avec mon âge un peu avancé je pourrais obtenir les rondeurs que je veux et est-ce que je pourrais vivre exclusivement du travail de sexe et des films pour adultes comme c’est le cas avec une actrice telle que ts Madison qui est pour moi un modèle, une source d’inspiration et de motivation ? |
Salut Ts Marcella,
Je veux prendre le temps de m’excuser pour le délai de réponse et te remercier pour ta confiance envers l’équipe d’AlterHéros avec ta question. Pour commencer : OUI, il est tout à fait possible d’être une femme trans sans avoir recours à la vaginoplastie, et d’avoir un corps très féminin, avec les formes que tu désires. De plus en plus de femmes trans choisissent de ne pas entreprendre cette chirurgie pour des raisons personnelles, médicales ou identitaires. Ce choix est totalement valide. Aujourd’hui, on reconnaît de plus en plus que ce qui fait une personne trans, ce n’est pas son corps ou les opérations, mais comment iel se sent et comment iel veut vivre.
Concernant les rondeurs (seins, fesses), il existe plusieurs options qui peuvent t’aider à atteindre le corps que tu désires, même si leur accessibilité peut varier selon l’endroit où tu vis. Un traitement hormonal (THS) peut, dans certains cas, aider à développer naturellement les seins et redistribuer les graisses (plus de hanches, moins de ventre, etc.). Cela dépend de plusieurs facteurs comme ton âge, ta génétique et le temps.
Certaines femmes trans utilisent aussi d’autres moyens pour modifier leur corps : implants, injections, ou padding (vêtements rembourrés ou prothèses temporaires). Il faut toutefois faire attention : les injections artisanales ou faites dans des conditions non sécuritaires peuvent être dangereuses pour la santé. Si tu envisages des modifications corporelles, essaie de t’entourer de personnes de confiance et de trouver des ressources fiables, même si elles sont rares dans certains contextes.
Même avec un âge « un peu avancé », comme tu dis, il n’est jamais trop tard pour devenir la personne que tu veux être. Beaucoup de femmes trans entament leur transition à 30, 40, 50 ans et au-delà, et trouvent enfin un bien-être qu’iels n’avaient jamais connu. Ce qui compte, c’est ce que tu veux pour toi, pas ce que la société attend.
Concernant ton rêve de devenir travailleuse du sexe ou actrice de films pour adultes, c’est un domaine possible, mais aussi complexe, surtout dans un pays comme la Côte d’Ivoire, où les personnes trans et les travailleur·euses du sexe sont souvent très marginalisé·e·s. Certaines femmes trans arrivent à faire carrière dans le travail du sexe, mais cela demande souvent une grande visibilité sur Internet, une bonne connaissance de la sécurité en ligne, des paiements internationaux, du marketing de soi et une forte résilience face aux jugements, à la stigmatisation ou à l’isolement, surtout si on vit dans une société peu tolérante. Le plus important, par contre, est d’avoir un réseau de soutien, pour ne pas être seul·e face aux défis du métier.
Tu mentionnes TS Madison comme modèle et c’est un très bel exemple d’une femme trans racisée qui a su créer son propre espace et vivre pleinement selon ses termes. Mais il faut aussi garder en tête que son parcours s’est construit dans un contexte très différent (États-Unis), avec plus de libertés et d’accès aux ressources.
Cela dit, ton rêve est légitime. Il est possible de tracer ton chemin dans ce domaine, même si cela prend du temps, des stratégies, du soutien et de la prudence. Tu peux commencer par te connecter avec d’autres femmes trans ou travailleur·euses du sexe dans ta région (si c’est sécuritaire pour toi), pour échanger, apprendre et créer des liens de solidarité. Il existe aussi des groupes en ligne ou des plateformes internationales où tu peux trouver de l’information, de l’inspiration et du soutien.
Bonne chance pour la suite,
Mélo, intervenante sociale pour AlterHéros