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19 mai 2020

Je me sens non-binaire, mais un peu plus vers le genre masculin. Est-ce normal?

Bonjour, il y a environ 1 mois j’ai posé une question et la réponse ma énormément aidé mais maintenant quelque chose d’autre me questionne.
J’ai remarqué que si je n’arrivé pas à m’identifié comme une fille, un garçon ou trans c’est par ce que je me sens entre les deux. On m’avais dit de m’imaginé plus tard, avec le métier de mes rêves, dans l’endroit de mes rêves, etc et de voir comment mon associé devrez m’appelé et qu’elle pronom il devra utilisé. Et en y réfléchissant j’ai remarqué que je suis non-binaire car quand je m’imagine plus tard je vois que je change ou que je suis neutre.
Aussi j’aimerais qu’on me genre au masculin mais je ne sais pas si c’est normal car souvent le pronom des personnes non-binaire sont -iel donc je ne sais pas si c’est «normal’. Et si c’est normal que j’ai une disphorie avec ma poitrine. Je me suis posé beaucoup de question et je me sent entre les deux mais un peu plus vers le graçon. Est-ce possible ?
J’ai déjà plusieurs fois pensé à en parlé à mes parents (à faire mon coming-out) mais j’ai peur qu’il ne l’accepte pas. Je sais qu’il ne me mettrais jamais à la porte mais j’ai peur que leur comportement envers moi changent. Ou qu’il ne veulent pas me genrée au masculin. Ou même si il voudront engagé les démarche pour changé mon prénom.
En plus vus que mon orientation sexuel ne change pas (j’aime les hommes) et je sais pas j’ai peur qu’il trouve ça bizarre.
Merci,
-Alix

Cat

Bonjour Alix,
Je suis contente de voir que la dernière réponse a pu t’aider à poursuivre ta réflexion concernant ton identité de genre. Ça prend du courage pour se poser des questions relatives à notre identité, donc je tiens à souligner ton cheminement dans tout ça. Aussi, ça nous fait plaisir de voir que tu nous réécris à nouveau. Je vais tenter de t’éclairer du mieux que je peux dans tous tes questionnements. 
De ce que je comprends, tes réflexions t’ont permis de réaliser que tu t’identifiais davantage en tant que personne non-binaire, et tu te questionnes maintenant sur le choix de tes pronoms, ainsi que sur ton processus de coming out auprès de tes parents, c’est bien cela? 
Dans un premier temps, j’aimerais te poser quelques questions. Quels sont les mots, les idées et les concepts que tu utilises lorsque tu penses à toi? Comment aimerais-tu être perçu.e par les gens de ton entourage? Comment aimerais-tu qu’on s’adresse à toi? Bien sûr, les réponses à ces questions peuvent changer selon le contexte et dans le temps. Il se peut que tu n’aies pas la réponse à ces questions tout de suite et c’est tout à fait normal. Je t’invite à faire preuve de patience et de douceur envers toi-même dans tout ce processus. 
Aussi, dans ta question, tu parles de la variabilité ou de la neutralité de ton genre quand tu te projettes dans l’avenir en l’associant avec la non-binarité. Sache que c’est tout à fait valide !  Bien qu’il y ait plusieurs définitions possibles, voici la définition que te propose Séré pour parler d’une personne non-binaire (je te conseille d’ailleurs fortement de lire sa réponse qui pourrait t’intéresser également) : « Une personne non-binaire est une personne qui n’est pas exclusivement un homme ou une femme. Le terme non-binaire est un mot « parapluie », c’est-à-dire qu’il inclut tout plein d’identités de genre, comme neutre, agenre, genderqueer, fluide dans le genre, bigenredemigarçon, demifille, etc. ». Tu l’auras bien compris, la non-binarité est une catégorie identitaire qui te permet de repenser ton genre en dehors de la binarité que la société souhaite nous imposer. C’est donc un univers de possibilités pour te repenser d’une manière qui te correspond le mieux . En ce sens, les parcours des personnes non-binaires peuvent varier selon les individus. Il n’y a pas seulement une façon d’être non-binaire, je t’encourage donc à poursuivre tes réflexions, car tu es sur la bonne voie !
Tu te questionnes également sur le choix de tes pronoms. Tu mentionnes que les personnes non-binaires utilisent souvent le pronom iel alors que tu préfèrerais utiliser des pronoms masculins et tu te demandes si c’est « normal ». D’abord, il y a plusieurs pronoms qui peuvent être utilisés, comme : iel, il, ille, y, elle, etc. Chaque personne peut choisir ses pronoms préférés, il n’y a pas qu’une seule façon de vivre sa non-binarité et chaque personne est tout aussi valide dans son identité peu importe les pronoms utilisés. Si tu as envie d’utiliser le pronom « il », je t’invite à le faire dans un premier temps avec des personnes avec qui tu te sens à l’aise de le faire. Dans ton propre vocabulaire également, tu peux référer à toi-même au masculin et voir comment tu te sens. D’ailleurs, ce ne sont pas toutes les personnes non-binaires qui utilisent le pronom iel! C’est vraiment propre à chaque personne, et l’usage du pronom il ne te rendra jamais moins non-binaire pour autant! 
De plus, tu parles de ta dysphorie en lien avec ta poitrine. Il se peut effectivement qu’en tant que personne non-binaire tu vives de la dysphorie du torse. C’est à toi de voir comment tu veux intervenir à ce niveau. Il existe plusieurs moyens pour atténuer cette dysphorie, notamment les binders, soit une camisole de compression qui te permet d’aplatir ta poitrine. Il s’agit d’un moyen sécuritaire de comprimer sa poitrine. Je te propose le site de cette compagnie si ça t’intéresse d’y jeter un coup d’oeil : https://www.gc2b.co/. Il y a d’autres chemins possibles également, comme les inhibiteurs d’hormones, qui permettent de mettre une pause à ta puberté et ainsi limiter le développement des seins. Je te réfère à cette réponse d’Élyse si tu veux en apprendre davantage sur le bloqueurs d’hormones et à celle de Guillaume pour connaître les procédures d’accès aux bloqueurs d’hormones en France. Et finalement, il est possible de se tourner vers la mastectomie. Du côté légal, il est possible d’avoir accès à cette chirurgie à partir de 16 ans, en consultant un.e psychiatre. Voici un lien intéressant pour plus d’infos à ce sujet. Sache qu’il n’y a aucune obligation à entreprendre une transition médicale, et que tous ces éléments ne sont que des propositions. C’est à toi de déterminer ce qui te convient le mieux et ce que tu souhaites entreprendre. 
Aussi, tu dis t’être posé beaucoup de questions et que tu te sens « entre les deux mais un peu plus vers le garçon ». Je ne peux que t’encourager à poursuivre cette réflexion en te rappelant qu’il est normal de ne pas tout savoir tout de suite et de changer la manière ou l’étiquette que tu choisis pour t’identifier en cours de route. Définir son identité de genre est un processus qui est changeant et fluide au cours de notre vie. Tu es et resteras toujours la personne la mieux placée pour savoir comment tu souhaites te définir. Pour t’aider à poursuivre cette exploration, tu peux penser à de nouvelles façons de te présenter aux autres, à un nouveau vocabulaire pour penser à toi, à de nouvelles façons pour ton entourage de s’adresser à toi (par tes pronoms, ta présentation physique, ton apparence corporelle, etc.). Toutes ces propositions ne sont jamais obligatoires, elles sont seulement des possibilités pour trouver des zones où tu te sens confortable et en sécurité.
Tu mentionnes que cela fait plusieurs fois que tu penses à faire ton coming out à tes parents. Je t’invite à lire la réponse très complète de Séré à ce sujet. Sa réponse te permettra d’être plus outillé.e pour parler à tes parents. 
En ce qui concerne les démarches pour changer de prénom, si c’est un processus que tu désires entreprendre, tu n’as pas besoin d’un accord parental, mais bien d’une lettre soutien de la part d’un.e proche. Si tu souhaites impliquer tes parents dans cette procédure, c’est à toi de déterminer l’aide que tu aimerais avoir de celleux-ci, mais si tu as d’autres personnes en qui tu as confiance pour entreprendre ces démarches, tu peux te tourner vers elleux également. Je te réfère à ce blog pour plus de détails sur les procédures de changement de prénom à l’État civil français ! 
Finalement, tu soulignes que ton orientation sexuelle demeure la même malgré tes questionnements en lien avec ton identité de genre, et c’est normal. Il arrive souvent que les gens mélangent l’identité de genre et l’orientation sexuelle. Toutefois, il s’agit de deux concepts distincts qui regroupent des réalités distinctes. Notre identité, c’est qui on est, comment on se définit. Notre identité de genre fait donc référence au genre auquel on s’identifie. Celui-ci peut être le même ou être différent de notre genre assigné à la naissance. Notre identité n’est pas nécessairement rattachée à nos organes génitaux ou à notre corps, il s’agit par exemple de s’identifier en tant que personne trans, non-binaire, femme, homme, etc. De l’autre côté, notre orientation sexuelle c’est qui on aime et vers qui on ressent de l’attirance. Il s’agit par exemple de s’identifier en tant que personne lesbienne, gai, bisexuelle, pansexuelle, etc. Ainsi, tu peux très bien te définir comme personne non-binaire et être attiré envers les hommes, sans que cela n’ait changé.  Ce n’est pas bizarre du tout, car il s’agit de ta propre réalité et que celle-ci est complètement légitime. si tu as envie de lire davantage sur ce sujet, je t’invite à lire cette réponse d’un.e collègue non-binaire : Est-ce qu’il y a une manière d’exprimer son orientation sexuelle lorsqu’on est non-binaire?
Pour terminer, je te conseille d’entrer en contact avec des gens de la communauté qui pourraient te soutenir, partager des expériences communes ou simplement t’accueillir et t’écouter. Sache que tu n’es jamais seul.e et qu’il y a des ressources à ta disposition. En voici quelques unes : 
C’est comme ça : un site sur l’orientation amoureuse & sexuelle & l’identité de genre. 
Cette ressource peut t’être utile pour trouver les associations membres de la Fédération trans et intersexe près de chez toi!  
Et finalement, l’Association nationale transgenre en France est un projet qui repose sur la reconnaissance des droits et l’inclusion des diversités de genre.
Voilà ! N’hésite pas à nous réécrire si tu as d’autres questions. Je t’envoie plein de support virtuel. 
Cat, agente de soutien à l’intervention pour AlterHéros

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