Je dois consoler mon père et c'est très lourd pour moi.
Bonjour. Je m’appelle Marie, j’ai 11 ans. Mon père est dépendant affectif et il s’est séparé d’avec ma mère. Maintenant, je dois le consoler à chaque jour et je trouve cela très pesant et j’ai l’impression d’être l’adulte. Auriez-vous des trucs pour faire comprendre à mon père (gentiment) que c’est un peu trop et que je trouve cela très pesant. Merci d’avance !
Bonjour Marie !
Merci pour ta question. En effet, ce que vit ton père est très difficile et il est normal qu’il soit bouleversé. En même temps, il n’a pas à te faire vivre toutes ces émotions. Il est normal qu’il s’exprime, mais lorsqu’une seule personne (dans ce cas-ci, toi) reçoit toutes les émotions négatives, ça devient très lourd. De plus, comme tu le mentionnes, les rôles semblent inversés : tu as l’impression d’être l’adulte qui est forte et qui doit consoler et sécuriser l’autre, qui est ton père.
Mis à part toi, quelles sont les personnes autour de ton père à qui il pourrait s’ouvrir ? Y a-t-il de la famille ou des amis qui sont suffisamment proches pour prendre le relais ? Ton père semble avoir besoin de beaucoup d’écoute, mais ne pas réaliser qu’il peut t’étouffer en agissant ainsi. Mais, par contre, on ne peut trop le pousser à s’ouvrir à d’autres sans respecter son rythme. Favoriser les contacts sociaux avec d’autres personnes (familles ou amis) pourrait l’amener à se trouver d’autres confidents, à son propre rythme à lui.
Sinon, il serait important de continuer à offrir du soutien à ton père, tout en mettant des limites auprès de lui au soutien que tu peux apporter, pour ne pas devenir « l’adulte ». Pour cela, il te faudra avoir une discussion avec lui où tu pourrais exprimer tes sentiments, tes besoins et tes limites. Aussi, faire des activités que tous les deux vous appréciez, tout en maintenant une atmosphère joyeuse, peut l’amener à améliorer son humeur. Établir des moments où vous discuterez tous les deux de vos émotions respectives pourrait aussi égaliser la relation adulte/enfant.
Si ça devient encore plus lourd, il est possible que ton père puisse bénéficier d’une ou plusieurs rencontres avec un(e) psychologue ou un(e) sexologue de la région. Ton père peut également s’adresser à un CLSC où il y a des intervenants qui pourront l’aider.
En espérant t’avoir aidé,
François, pour AlterHéros.