5 mai 2023

J'ai peur d'être lesbienne...

Bonjour

J’ai 16 ans bientôt 17 et voilà à peu près 2 ans que j’ai peu d’être lesbienne. Ca me ronge littéralement. 

Tout d’abord je ne suis pas homophobe, loin de là

Et je n’aurais aucun problème à faire un coming out si je devais en faire un, je n’ai pas peur du jugement des autres

Mais je ne sais vraiment pas pourquoi, j’ai peur d’être lesbienne; Et cette question tourne dans ma tête nuit et jour. Ca m’empeche littéralement de vivre. J’en ai parlé à plusieur personne de mon entourage tel que ma mère, mon beau père ou encore ma tante. Et même a psycologue. Ils m’ont tous confirmé que je n’avais pas «l’allure» d’une personne homosexuelle. Et que même si je l’étais je ne devais pas en avoir peur. 

Mais voilà, j’en ai peur. Et je vous avoues que ça me prend légèrement la tête. Sachant que depuis mon enfance j’ai toujours été attirée par des hommes. Je lis même de la «New Romance» hétéro, et oui, j’aime bien les sensations que ça me procure en lisant ça. 

Sauf que voilà, maintenant je ne peu même plus lire paisiblement sans que ces pensés soient dans ma tête. J’arrive pas à lâcher prise. 

Je n’ai jamais eu des papillons dans le ventre en pensant à une fille et je me suis toujours imaginé au lit avec un homme. 

Je suis sortie avec des garçons et j’avais aimé ça, enfin je crois. Sauf que avec cette peur, tout est confus dans ma tête.

J’ai essayé de ma rappeler quand est survenu cette «peur». Elle est apparemment apparu lorsque ma tante m’a annoncé que le chanteur Maluma était gay. Je me suis alors demandé ce que c’était d’être gay. Je devais avoir 11 ans. Mais cette idée m’est sortie de la tête. Mais elle revenu lorsque j’étais en 3ème. Parce que je pensais être attiré par une fille, malgré le fait que rien ne prouvais ça. Je n’avais pas de papillons dans le ventre quand je pensais à cette fille, et je n’étais même pas amie avec elle. Je ne me suis jamais imaginé au lit avec elle, sauf que aujourd’hui si. Et ça m’énerve. 

Cette peur m’envahit tellement que je repense à des choses de mon enfance, comme d’une fois au j’avais embrassé la fille d’une copine à ma mère. Je devais avoir 6 ans, j’avais (je crois) apprécié ça, mais comme j’avais apprécié embrassé le fils d’un copain à mon père. 

Et puis je me dis qu’à 5./6 ans la sexualité d’une personne n’est pas encore définie. 

Je suis allée sur plusieurs forum, tel que celui ci, pour me rassurer et me «prouver» que je ne suis pas lesbienne. 

Et il y a une fois ou il disait les faits qui feraient de moi une lesbienne, et puis y’avait un truc du genre, quand vous le dite à voix haute ça vous apaise. Donc c’est ce que j’ai fait, ça m’a apaisé sur le coup, puis après j’ai fondu en larme, pas parce que j’étais heureuse mais parce que je ne voulais pas. Mais alors vraiment pas. Non pas que ça me dégouté ou autre, c’est juste que je ne me sens pas d’être ou de faire des choses avec une fille. 

Comme je l’ai dit un peu plus tôt dans mon message, j’en ai parlé à des personnes dans mon entourage, puisque je n’ai aucun tabou sur ça et eux non plus. Ma famille est très ouverte. J’en ai donc parlé à mon beau père, qui m’a dit que si j’étais attiré par des filles je préfèrerais être au lit avec des filles plutôt que des garçons, et puis ça m’a fait paniqué. J’ai déjà regardé du prono lesbien, comme du prono trans ou même du prono gay. Mais je préfère le prono hétéro. J’aimais bien le porno lesbien parce que leur «mouvement» étaient doux. Mais je ne regardais jamais les visages des actrices, juste leur parties intimes lorsqu’elles faisaient «des ciseaux». J’aimais bien les regardais «se toucher» (désolée si je me livre facilement…). Mais comme j’aimais bien regardé des hommes se toucher aussi, sauf que cette peur me met des doutes, elle ruine littéralement ma vie. µ

Avant lorsque je voyais un mec la rue je me retourné et mon ventre faisait des petits sauf et j’adorais ça. Mais à présent je n’ai plus ça, je trouve le mec beau mais je n’ai plus la sensation en bas. Et ça me rend triste, parce que j’adorais avoir cette sensation. Et puis lorsque je voyais une fille ça ne me faisait rien du tout, mais alors absolument rien. Maintenant dès que je vois une fille je panique par peur d’être attiré par elle. 

Je pense à cette peur tout le temps, il y a aucun instant où je ne suis pas en train de penser à cette peur. 

Parfois je ne voulais même plus aller au lycée par peur d’être attiré par une femme. 

Je pense même mettre crée une fausse attirance pour deux filles, avant quand je parlé avec ces deux filles, je me sentais à l’aise, et puis maintenant je suis mal à l’aise, mais vraiment. Je n’arrive pas à les regarder dans les yeux et j’ai envie de m’enfuir. Je vous jure j’en ai réellement mare. Je veux juste que ça s’arrête et je me dise une bonne fois pour toute «tu es hétéro». J’ai cette impression de plus rien ressentir aux coté des garçons. Avant lorsque je parlais à un garçon je me sentais éblouis par lui, je le trouvais beau et vraiment attirant mais maintenant j’ai l’impression qu’il n’y a plus rien de cela. 

En cours par exemple je m’imagine faire des chose gay avec des filles, et puis j’ai une sensation de chaleur dans la cage thoracique, mais ça ne me plaît pas, puisque j’ai toujours cette boule au milieu de mon ventre. 

L’année dernière par exemple, j’avais un «crush» sur un mec de ma classe, à chaque fois qu’on se regardait j’avais chaud partout dans mon corps, j’avais envie de sourire bêtement. Actuellement aujourd’hui, j’ai toujours des sensations quand je le vois, j’ai envie de fuir mais en même temps de le voir et d’aller lui parlé. 

Puis y’a le fait que lorsque je regardais une série télé avant j’avais toujours des crush sur les personnages masculins, jamais sur ce féminin. Je devenais limite «obsédée» par eux. J’enregistrais plein de photo de eux dans mon portable. Mais aujourd’hui plus rien. 

Et ça à la fois m’énerve et m’angoisse puisque j’ai peur d’être lesbienne. 

Il y a eu un période ou j’étais super fane d’une actrice de série. J’enregistrais également plein de photo d’elle dans mon téléphone. Et aujourd’hui je me demande si j’étais simplement fane d’elle, ou bien que je voulais être avec elle. 

Tout ces questionnement me perturbe, alors je sais que ce sont des questionnements habituelle de la vie d’un ado. Mais moi il m’empêche littéralement de faire des choses. Et ça me fatigue, puisque c’est perpétuelle. 

Ca ne cesse jamais. 

Je suis une personne angoissé de nature, je fais souvent des crises d’angoisse depuis que j’ai 4 ans. 

J’avais développé une anxiété social, je ne voulais plus sortir de chez moi… 

Il y a même moins d’un moins j’avais peur (vraiment peur) de mourir à cause d’une 3ème guerre mondiale. Et comme par hasard, la peur d’être lesbienne avait disparue. 

Bref pour conclure, aujourd’hui j’ai l’impression d’être excitée par tout sauf par des hommes. Et ça, ca m’effraie vraiment puisque je ne désir vraiment pas être lesbienne. Ma tante m’a dit de lâcher prise et de me dire que je suis lesbienne mais ça me fait vraiment peur. Pas de me l’avouer, mais de tout changé, du genre arrêter de lire mes romances hétéro, ou même ne plus pouvoir regardé de garçon. 

Je veux juste arrêter d’avoir des pensés lesbiennes qui ne me corresponde pas du tout. Juste arrêter de me questionner sans arrêt. Arrêter de remettre tout mon enfance en question. Je veux recommencer à lire mes romances, recommencer à avoir des papillons dans le ventre pour des garçons.

Bref je veux juste arrêter de me questionner sur ça. 

Parce que je n’ai vraiment mais alors vraiment pas envie d’être lesbienne, j’aurais l’impression d’être une autre personne. De ne pas être moi quoi… 

Et je le répète je ne suis pas homophobe et faire un coming out ne serait pas un problème. C’est juste le fait d’être avec une fille qui me rend » mal à l’aise» et qui me donne un sentiment d’inconfort. 

J’ai l’impression d’être excitée par tout sauf par des hommes. Et ça me fou les nerfs, parce que je veux, je désir pouvoir me «toucher» sur des hommes. Et puis lorsque j’essais de «m’exciter» sur une femme je n’y arrive pas, sauf si je pense à l’actrice porno, ou à un homme avec elle. Quand je pense à une femme je pense toujours à un homme avec elle, jamais à elle seule. Et vice versa pour un homme. Et puis quand je m’imagine deux femme sans porno, juste dans ma tête et que j’essaie de m’exciter ça ne marche pas, parce que je n’y arrive pas. Et que je n’aime pas. Mais en tant réelle, lorsque je suis en cours et que je suis en classe j’ai une sensation de chaleur vraiment étrange et peu appréciable. Elle est incroyable quoi…

A chaque fois que je fais un truc j’ai peur que ça me fasse être lesbienne. 

voilà. 

Je ne sais pas vraiment qu’elle est ma question, j’avais juste besoin je pense de me livrer sur ce qu’il m’arrive et peut-être que quelque me rassure, malgré que de nombreuse personne y ai déjà tenté (sauf que à chaque fois ça revient). 

Peut-être que vous me confirmiez que je ne suis pas lesbienne, qui sait ? 

Même si je sais que vous allez me dire que vous ne pouvez pas savoir que c’est à moi, blablabla… 

Mais peut-être me dire que ce que je décris ne montre pas de signe que je sois lesbienne ? 

Bisous, Mel

PS: désolée si c’est confus, j’écrivais ce qui me venais au fur et à mesure.

Lorena (iel/they)

Bonjour Mel,

 

Tout d’abord, merci de t’avoir livré si ouvertement par rapport à ce qui te tracasse depuis quelques années. Je vais m’assurer de répondre à tes questions du mieux que je peux. 

Si je comprends bien, tu n’a plus les mêmes sensations de désirs pour les hommes qu’auparavant, et donc tu te questionnes sur si tu n’es pas plutôt attirée par les femmes, mais les implications d’être lesbienne te rendent inconfortable, c’est bien cela? Je remarque que ces questionnements t’affectent beaucoup et de façon régulière. C’est un stress assez constant d’après ce que je comprends. C’est tout à fait valide. J’aimerais te rassurer en te disant que tu n’es aucunement obligée de faire quoi que ce soit avec une personne si tu ne te sens pas confortable. Que ce soit un homme, une femme, une personne non-binaire, etc. Tu as le dernier mot sur ta sexualité et tes désirs. De plus, tu n’as pas besoin de mettre un mot sur ce que tu ressens immédiatement (sauf si tu en ressens un besoin ou un soulagement de t’identifier à un certain terme). Et même là, tu n’es pas obligée d’en parler à d’autres personnes si tu n’es pas confortable.

En effet, je ne peux malheureusement pas te dire si tu es lesbienne ou pas, même si je comprends comment cela peut te rassurer. Je remarque par contre qu’il y a beaucoup de stress associé à ce terme pour toi, est-ce que je me trompe? Comme si tu dois te conformer à tout ce que cela implique d’être lesbienne. En fait, pour toi, ça veut dire quoi être lesbienne? Est-ce que c’est l’apparence physique (plus masculine), le comportement (plus masculin), l’attirance sexuelle et romantique envers les femmes, le manque complet d’intérêt pour tout ce qui est hétéro ou en lien avec des hommes? Ce que je viens de te décrire est une vision stéréotypée et est loin de décrire l’expérience de toutes les personnes lesbiennes. Une personne lesbienne peut être très féminine, consommer du contenu hétérosexuel/gai, mais ce qui va être commun pour toustes c’est l’attirance envers les femmes (ou la féminité, donc cela inclue les femmes trans, les personnes non-binaires, etc.). C’est un désir romantique ou sexuel (ça peut être les deux comme ça peut être seulement l’un d’entre eux) d’être avec celle-ci, de ressentir de l’amour pour elle, d’avoir des moments intimes, de se faire des câlins, etc. Je veux d’ailleurs ajouter que si tu n’as pas d’attirance pour les hommes, ça ne veut pas dire que tu as nécessairement de l’attirance pour les femmes! En fait, je trouve que c’est important de te demander, quand tu es sortie avec des hommes, est-ce que tu aimerais faire la même chose avec une femme? Si tu sens que c’est hors de ta zone d’intérêt et de confort, je pense que ça en dit beaucoup, et tu n’as pas vraiment besoin d’aller plus loin (sauf si tu veux, bien sûr). Si ça t’intéresse, je te propose d’explorer cela. Tente ta chance, et écoute ce que ton cœur et ton corps te disent. Est-ce que ça t’attire? Est-ce que ton cœur bat plus vite? As-tu le désir de l’embrasser ou d’être en couple avec elle? Est-ce que ça te ferait de la peine de rester seulement amies? C’est correct d’aimer, comme c’est correct de ne pas aimer ce type d’expérience. C’est aussi correct de ne pas être sûr·e. En fait, c’est pas pour tout le monde justement! 😉 

Petite parenthèse pour te dire que l’orientation sexuelle et romantique sont fluides et peuvent donc changer au fil du temps. Alors c’est important de te demander, maintenant, qu’est-ce que tu aimerais? Si tu pouvais être avec une femme maintenant, le voudrais-tu? Sans aucune pression de dire oui ou non, c’est vraiment ce que toi tu ressens. 

D’ailleurs, que tu sois hétéro ou lesbienne, ce que tu consumes en ligne (porno, histoires romantiques, etc.) ne va pas nécessairement s’aligner avec qui t’attire dans la vraie vie. Il y a des femmes hétérosexuelles qui aiment par exemple la porno lesbienne, et des femmes lesbiennes qui aiment la porno hétérosexuelle, sans nécéssairement dire qu’elles veulent elles-mêmes faire ce qu’elles visionnent dans la réalité. Par exemple, je suis une personne lesbienne qui a consommé beaucoup d’histoires romantiques gaies durant mon adolescence. Je peux comprendre ta confusion puisque je l’ai ressentie aussi. Si tu es capable de distinguer ce qui t’attire en ligne vs en réalité (puisque c’est bien différent de regarder quelque chose sur un écran vs participer!), je pense que c’est un bon début. Puis, il y a le fait que la porno n’est pas toujours réaliste, surtout celle “mainstream” (ce qui est très populaire et créé par des compagnies). Alors c’est parfois difficile de se dire “Est-ce que j’aimerais faire ce que je viens de voir?” puisque, justement, c’est des acteur·trices, alors ça ne va pas ressembler à cela en réalité. Même les histoires romantiques peuvent contenir des représentations irréalistes et nocives de relations romantiques (comme de l’abus qui est représenté comme étant attirant). 

 

J’espère que j’ai pu t’apporter du réconfort par rapport à tes inquiétudes. Je te souhaite bonne chance avec ton exploration de soi, et si jamais tu as encore des questions, n’hésites pas!

Lorena (elle/iel), étudiant·e en sexologie

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