Salut Florence,
J’espère que tu vas bien aussi et que tu es confortable si je te tutoie. Je t’assure que tes questionnements sont importants et valides, qu’ils méritent d’être explorés et que je répond souvent à des “romans” bien plus longs, pas de stress avec ça 🙂
J’aimerais peut-être commencer par dire que les termes qui ont été développés pour identifier les orientations sexuelles et/ou romantiques sont relativement vagues et généraux intentionnellement. Je n’étais pas né·e lors qu’on a adopté le mot “bisexuel” par exemple (communémant au début du 20e siècle mais avec des origines remontant à l’antiquité selon wikipedia!), mais ma compréhension est que les différents mots ont été choisis pour parler des réalités et des enjeux globaux de grands groupes de personnes, malgrés les différences importantes entre chaque individus. L’objectif à l’époque étant de miser sur l’inclusivité, la légitimité et la reconnaissance publique et civile afin de communiquer des revendications politiques claires et atteindre une certaine forme d’égalité sociale et juridique.
Plus précisément, lorsqu’on parle de personnes attiré·e·s par plusieurs genres, il y a une grande diversité en termes d’attirances, de comportements et d’auto-identificaiton. C’est possible de préférer un ou plusieurs genres dans certains contextes, sur le plan sexuel ou romantique ou d’avoir une relation complexe et particulière avec un genre ou un autre. Il y a toujours des exceptions, des expériences et des relations avec des individus auxquels on ne s’attendaient pas et qui ne correspondent pas à nos habitudes. Il est aussi possible de préfèrer les préfixes bi, pan, omni, poly ou pluri aux termes sexuel·le et/ou romantique, d’y aller avec queer, de refuser de s’identifier ou encore d’utiliser plusieurs autres mots ou combinaisons. La seule constance regroupant les personnes à travers cette toile de particularités individuelles est donc la possibilité d’une attirance pour différents genres, certes dans différents mesures et contextes.
Dans les dernières années, les gens de la grande communauté asexuelle ont avancé de nouveaux termes pour aborder l’absence d’attirances, les attirances partielles ou contextuelles. Si cela t’intéresse et te rejoint, il te serait possible de faire référence à des termes comme demisexuelle ou graysexuelle pour parler de tes attirances. Ces modalités peuvent se combiner à une orientation sexuelle/romantique, il te serait donc possible de te dire simultanément ominisexuelle/romantique et graysexuelle par exemple. Si jamais tu as envie d’en savoir plus sur ceux-ci, je t’invite à aller voir sur le blog: Le spectre de l’asexualité et de l’aromantisme.
Tout ça pour dire que ton expérience est valide et légitime, et que tu peux choisir les mots faisant le plus de sens pour toi pour les expliquer aux autres. Tu peux y aller avec omnisexuelle/omniromantique pour être rapide et en omettant certains détails. Tu peux y aller avec simplement le terme bi comme une façon très large de définir ta capacité à ressentir des attirances pour des genres et des corps différents – sachant que chaque personne bi a ses propres spécificités et sa propre expérience en lien avec les attirances. Tu peux te lancer dans une explication plus détaillée lorsque le contexte s’y prête.
J’aimerais que les cinq nuances que tu apportes dans ton message puissent se résumer en un seul mot, ou même en quelques mots, mais j’en doute. Les choses sont malheureusement rarement aussi simples, surtout dans l’univers de la sexualité, de l’érotisme et de l’intimité.
Je ne sais pas si je réponds en totalité à ce que tu recherches, si ce n’est pas le cas ou que tu aimerais avoir plus de ressources et de lectures sur le sujet tu peux définitivement nous faire signe à nouveau!
Maxime, intervenant·e pour AlterHéros
Iel/they/them, accords neutres