J'ai beaucoup de questions entourant mon orientation sexuelle et je me demande si je ne serais pas aussi bisexuelle...
Bonjour,
Après avoir lu plusieurs de vos réponses sur les questionnements sur son orientation sexuelle, je me suis à mon tour lancée.
Alors voilà, j’ai 15 ans, cela va bientôt faire un an que je me questionne sur mon orientation sexuelle, depuis qu’une amie m’a fait son coming out « bisexuelle ». Il faut savoir, même si je ne sais si ça a joué dans cette démarche, que j’ai un enorme manque de confiance en moi, que je désire être comme ceux que j’aime pour me faire accepter d’une certaine manière. C’est donc à ce moment là que je me suis demandée si j’étais tout comme elle bisexuelle, sans pour autant que des bulles anecdotiques me reviennent. En somme, je m’étais simplement demandée si je l’étais, et si la réponse était concluante, ce serait cool, car je serai plus acceptée (c’est une mauvaise manière de raisonner, j’en ai pris conscience au bout de quelques temps).
J’ai donc fait part de ce doute à cette amie, qui m’a dit qu’elle se doutait de qqch car à plusieurs reprises, elle s’était demandé si je n’avais pas le béguin pour une prof.
Mes questionnements ont commencé mais ne partaient pas d’une bonne base. Lorsque j’entends : « Si tu te poses la question, c’est peut-etre le signe d’une hypothétique attirance », je me souviens de suite que les germes de ce questionnement prennent racines dans un désir de similarités comportementales, je ne sais pas si cela contre tout ce que j’ai pu ressentir pour le même sexe jusqu’à présent…
Je ne sais ni quand ni comment, je me suis repasser le film de médiocre qualité de mon passé.
Je vous en expose certains extraits :
-J’allais pouvoir admirer de près mon premier concert dans le Sud de la France dès l’âge de 5 ans. Le groupe était composé de plusieurs hommes affectés à des postes musicaux différents et d’une femme. (J’éviterais de parler de coup de chaleur car je ne fais trop confiance à ses ressentis révolus) Dès le premier regard, je me suis laissée absorber par sa prestence, je la fixais profondément. Il s’avérait que mon oncle la connaissait, car un des membres du groupe était son cousin. Sûrement que j’ai dû lui demandé son nom ou autres questions de ce style, car on a fini par toquer à sa « loge ». À partir de ce moment, les seuls fragments de souvenirs qu’il me reste sont un « je t’aime » que j’ai laissé échapper, ainsi que son don d’un cœur en peluche sur lequel était inscrit « I love You ».
-Plus tard, vers 8/9 ans, je me revoie regarder une fille de ma classe au bout de la salle, habillée d’un tee-shirt échancré sur les épaules. Je la fixais, sans jamais la lâcher du regard, évitant de croiser le sien. Je regardais ses épaules et il me semble que je souhaitais que son bras reste immobile, évitant ainsi que le haut remonte.
Suite à ça, j’ai aussi regarder le pan du ventre qui dépassait du haut d’une autre fille ainsi que d’autre. Les bouts de son haut s’élevaient de plus en plus haut a mesure qu’elle sautait pour le spectacle de dooble jump.
-Dans le même contexte, je me souviens avoir regardé les jambes d’une filles portant une minie-jupe. Il me semble que je souhaitais qu’elle se baisse ou autre. Je ne sais plus vraiment alors je ne sais quoi tirer de tous ces faits… ? *Je me demande aussi si j’aurais pu me comparer, si toutes hétéros auraient agit de la sorte ?*
-Vers 10 ans, je me suis retrouvée seule, dans la chambre de mon grand-père, j’avais libre choix de choisir la chaîne, alors je zappais afin de découvrir si un programme m’intéresserait plus qu’un autre. Par tous les hasards, je me suis retrouvée nez à nez avec un programme présentant un shooting photo d’une femme nue. Je me suis arrêtée sur cette chaîne nette, sûrement que j’ai eu un coup de chaud je ne sais plus. Tout est assez confus, pas totalement précis, alors je me demande s’il est bon de les prendre en considération ??? Je me suis arrêtée sur cette chaîne, et je regardais la femme, bouche bée. Je me souviens par la suite avoir regarder certaines photos sur Internet de femmes nues, encore une fois il me semble, je ne suis plus la petite-fille d’autrefois pour voir si tous ces sentiments correspondent bel et bien avec les souvenirs qu’ils me reste.
-Je lisais aussi la BD « Les Nombrils » en regardant les illustrations de ces 3 filles affriolantes. J’ai pu découvrir quelques pages d’une autre BD « Betty Boob ». Et il me semble bien avoir ressenti un coup de chaud en voyant sa 1ère de couverture.
-J’allais vers mes 12 ans lorsque j’étais assise sur la banquette d’un train. Rapidement j’ai tourné ma tête direction le quai, et je l’ai vu, une femme qui par mégarde avait coincé une partie de sa minie-jupe surélevée entre son sac à dos chargé et son dos. En conséquence, ses fesses étaient apparentes. J’affirme avoir eu un coup de chaud (causé par la surprise je ne sais pas ?). Je les regardais, les fixais sans jamais dévier mon regard de son postérieur. Je me suis même surprise à compter le temps qu’il restait avant le départ du train, compter le temps qu’il me restait pour observer ses fesses.
-Enfin, j’avais 12 ans quand j’ai demandé à voir la vulve de ma meilleure amie. Pour faire court, mais ça n’a pas tellement d’importance, on se masturbait dans le CDI du collège, furtivement j’ai aperçu sa vulve, et j’ai remarqué qu’elle était, contrairement à la mienne, dépourvu de poils. C’est pour cette raison que je ne sais si ça m’a plus intrigué qu’autre chose. Si encore une fois une hétéro, velue également apercevait la vulve « imberbe » de son amie, aurait-elle réagit de la même manière ?? Ou suis-je bien attirée par les filles ? J’ai demandé à voir sa vulve, après hésitation elle a accepté, et je me souviens que je voulais la revoir, c’est assez vague…
-J’oubliais ! Cette prof dont je parlais au début, je voulais toujours être avec elle, je lui parlais à chaque fin de cours, des que je la voyais, dès qu’elle passait près de moi j’avais des coups de chaud. Je parlais plus fort pour qu’elle m’entende. Il m’arrivait de regarder ses autres élèves qui lui parlait. J’ai fait 2 ateliers pour Qu’elle me remarque, je soignais ma tenue vestimentaire, par dessus tout, je voulais Qu’elle me regarde. Je pensais à elle souvent, m’imaginant comment elle aurait réagit si elle m’avais vu. En excursion dans sa ville, je regardais si elle y était, voulais tout savoir a son égard. Bref.
Au final je me demande s’il s’agissait d’amour ou d’admiration, la frontière étant d’une subtilité incernable ? Qu’en pensez-vous ? Qu’elle est la différence entre les deux ?
Je tenais à signaler que je désirais m’habiller comme ces filles, mini-short ( je fixais le bout des fesses dépassant des filles qui les portait, peut être en ressentent une certaine chaleur je ne sais plus), mini haut, mini jupe, bien que ça ne me correspondent pas. POURQUOI ?
Des que je me suis dit qu’un probable amour pour ma prof était envisageable, j’ai remis en question ce que j’avais pu ressentir pour les mecs : Pas grand chose qui puisse rivaliser avec mes ressentis pour les filles. C’était totalement différent. Je crushais la plupart du temps sur des garçons intelligents, (l’intelligence est un de mes critères). Je ne sais plus trop comment ça c’est précisément passé, mais je sais que ct différent comparé aux filles. Je me rappelle même mettre demandé si j’étais vrm amoureuse d’eux.
Comme déjà dit, j’en ai déjà parlé a plusieurs personnes proches. Elles m’ont souvent demandé avec qui je me voyais vivre plus tard, mais je n’ai pas su répondre, pour la simple raison que je n’arrive pas à me projeter, et quand bien même j’essaye, j’ai du mal à me dire si c’est représentatif. Puis-je être héteronormée ? Peut-etre mais cela n’excuse pas tout..
Autre chose, je me suis mis à regarder tout les corps, hommes (Ce que je n’avais jamais fait auparavant) comme femmes. sans ressentir la moindre petite chose..
En voyant un corps de femme, je me dis que ça m’a par le passé plu, mais pourquoi est ce que ça ne procure plus aucun effet ? Est-ce parce que je m’habitue a leur corps ? Regarder le corps des hommes en attente de sensations, je sais que ce n’est pas la meilleure des solutions mais je ne sais pas comment répondre à cette incessante question : qui aimes- tu ? Les hommes aussi ? Uniquement les femmes ? Tout ces signes sont-ils reliés à l’attirance ?
Ne serait-ce pas simplement de la comparaison pour ces filles ? Ai-je été « influencée », ai-je voulu être comme mon amie ? Ces questionnements ont-ils lieu d’être ? Suis-je légitime malgré tout ? Est ce normal que je n’arrive pas à me projeter ? Qu’est ce que la comparaison ? *Est-il possible de passé de homo à hétéro ?* De ne plus jamais rien ressentir pour le même sexe ? Est ce possible ? Est ce de l’attirance que j’ai ressenti pour ses filles ? Suis je legitime ? Etait-ce de l’amour que j’ai ressenti pour cette prof ? Pensez vous que s’en soit ? Qui suis je ?
Ça fait beaucoup de questions, je m’excuse d’avance ?
Merci de m’avoir lu.
En attendant votre réponse.
Coralia
Salut Coralia!
En effet tu as plusieurs questions, mais ne t’en fais surtout pas avec ta quantité d’interrogations, on est là exactement pour cela. 🙂 On en répond tous les jours, nulle raison de t’excuser d’utiliser nos services. Je suis d’ailleurs bien content·e de lire que les réponses de notre site ont su t’aider avec tes réflexions!
Peut-être qu’il serait utile de commencer avec un petit résumé? Ton récit est détaillé et plein d’éléments pertinents, mais parfois avoir une vue plus globale met en lumière certaines choses qu’on ne remarque pas avec des anecdotes individuelles.
Donc, si j’ai bien suivi :
- L’élément déclencheur de tes questions sur ton orientation sexuelle et ton attirance pour les filles est le coming out de ton amie en tant que bisexuelle.
- Tu as quelques difficultés à te faire confiance, tu désires l’acceptation de tes proches et à leur ressembler, parfois en voulant adopter leurs styles.
- Tu as entendu que parfois simplement se poser des questions sur son orientation peut être un signe que l’on n’est pas hétéro et cela t’a fait réfléchir.
- À 5 ans tu as rencontré une musicienne que tu ne pouvais arrêter de regarder et tu lui a dit que tu l’aimais.
- Il y a une prof envers laquelle tu as eu des sentiments que tu n’arrives pas à identifier. Tu pensais souvent à elle, tu voulais son attention et sa proximité.
- Tu portes de plus en plus d’attention à différentes parties des corps des filles et des femmes autour de toi. Cela te fait ressentir une sorte de chaleur et de curiosité, mais tu ne sais pas s’il s’agit d’une attirance à proprement parler.
- Tu es tombée sur des films, des photos et des bande-dessinées représentant des filles nues ou dévêtues, cela t’a surprise mais peut-être aussi intéressée.
- Il t’est arrivé de te masturber avec une autre fille et d’observer sa vulve, une expérience que tu as voulu répéter.
Si tu es d’accord, j’aimerais commencer avec quelques informations générales, puis tenter de répondre plus en détail à chacune de tes questions au mieux de mes connaissances.
Alors, à l’adolescence il y a vraiment vraiment beaucoup de gens qui explorent leurs attirances et essayent de nouvelles choses au niveau de leur sexualité, entre autres avec des personnes du même genre. Ça peut être de plein de façons, comme en regardant leurs pairs dans les vestiaires, en s’imaginant des scénarios avec des profs séduisant·es, par la pornographie ou en se masturbant avec des ami·es. À 15 ans en éducation physique je regardais souvent les ventres des autres garçons et j’ai passé plusieurs cours de maths à fixer les avant-bras d’un en particulier. Malheureusement, beaucoup de jeunes ont honte de cela et tentent de le refouler ou de le garder secret. Je tiens à souligner que tu fais bien d’en parler et qu’il n’y a vraiment rien de mal dans ce que tu décris.
Ces expérimentations peuvent être par simple curiosité envers les corps en développement qui ressemblent aux nôtres ou qui sont différents, parfois cette curiosité est un peu différente, un peu plus insistante, intense ou intime. C’est plutôt difficile, à mon avis, de tracer une ligne claire entre une exploration générale et quelque chose de significatif pour son orientation sexuelle. Ça dépend pas juste des réactions, des sentiments, des pensées ou des comportements que l’on a, tout ça change énormément en fonction de l’individu et du contexte. Comment savoir? Et bien souvent, sur le moment, on ne sait pas trop… Parfois, des années plus tard, avec le recul on arrive à identifier certains “signes avant-coureurs” de son orientation sexuelle, mais c’est de façon rétrospective, en y associant une signification qui n’était pas nécessairement là à l’époque.
L’orientation sexuelle, comme tu sais sans doute, est une attirance physique, sensuelle, érotique (etc.) que l’on peut ressentir envers les gens d’un ou de plusieurs genre·s (hommes, femmes, personnes non-binaires). Il y a plein de façons de la vivre (en termes d’intensité, de sensations corporelles, d’émotions, de préférences, de désirs, de fantasmes, de limites). Être hétéro c’est être attiré·e par un genre différent du nôtre, bisexuel·le par des genres différents et similaires, et lesbienne par les femmes, les filles, les personnes féminines en général et les personnes non-binaires.
Pour clarifier, c’est entièrement possible, légitime et sain :
- D’être bisexuel·le.
- D’être hétérosexuel·le.
- D’être lesbienne.
- De ne pas savoir.
- D’être bi et d’avoir une préférence pour un genre, ou vivre son attirance de façon différente selon les genres.
- De se poser des questions sur son orientation et de faire des expériences et de finir par déterminer que l’on est hétéro.
- D’avoir une orientation sexuelle qui diffère de son orientation romantique.
- D’avoir des attirances ou des fantasmes pour un genre sans désirer de relation sexuelle ou romantique avec celui-ci dans la vraie vie.
C’est bon jusqu’ici? Maintenant tes questions :
Puis-je être hétéronormée?
L’hétéronormativité c’est l’idée dominante que hétérosexualité est “normale” ou “meilleure” et que les individus feraient mieux de s’y conformer. Ces pensées sont la plupart du temps intériorisées inconsciemment et le résultat d’influences subtiles : messages, stéréotypes et modèles (ou leur absence) à travers des institutions (livres, télévision, publicité, réseaux sociaux, école, loi, religion, etc.) On ne naît pas en pensant que l’hétérosexualité serait “meilleure”, on l’apprend. Comme tu dis, ça n’explique pas tout, mais peut-être certaines choses. Ressens-tu de la culpabilité? Une vague impression que tes sentiments sont inférieurs, anormaux, douteux, malsains, illégitimes ou impossibles sans que tu n’arrives à expliquer pourquoi? Il est possible qu’il y ait un lien avec l’hétéronormativité.
Est-ce par habitude que je ne ressens plus d’effet en voyant les corps des femmes?
Ça dépend dans quel contexte. On n’est généralement pas excité à la simple vue de n’importe quel corps à n’importe quel moment et dans n’importe quel état d’esprit, qu’il soit nu ou habillé. Pour être susceptible aux charmes d’une personne que l’on considère attirante il faut parfois de la préparation, une stimulation, ou une étincelle d’intérêt, pas juste les voir dans la rue. Peut-être que tu remarques une atténuation de tes attirances car tes questions te stressent beaucoup. Peut-être aussi que ce n’est pas le bon moment ou les bonnes personnes pour provoquer une excitation. C’est possible de se désensibiliser par surexposition à un stimuli, mais c’est assez rare, ça me surprendrait selon ton récit.
Est-ce que j’aime les femmes, les hommes ou les deux?
C’est assez difficile à dire de l’extérieur… Selon ce que tu expliques, en ce moment il semble que tu penses souvent aux filles et à leurs corps, peut-être plus souvent qu’aux garçons. Tu t’intéresses tout de même à l’intelligence et à la personnalité de certains de ces derniers. C’est tout à fait correct, voire même important, de se poser des questions, d’essayer de nouvelles choses et de réfléchir à et d’explorer son orientation sexuelle. C’est possible de prendre le temps de le faire dans la bienveillance et la curiosité sans se presser de trouver. Il n’y a pas de mauvaise réponse ou de résultats négatifs si un jour tu finis par réaliser que tu peux être attirée par les filles et/ou les garçons. 🙂
Quels signes sont liés à l’attirance?
Cette question est complexe à répondre aussi, car ça peut varier énormément selon les personnes. De façon globale, ça peut être physique, rougir, avoir chaud, avoir les mains moites, regarder fixement ou éviter le regard de l’autre, ou encore psychologique/émotionnel, avoir un intérêt particulier pour quelqu’un·e, penser souvent à iel ou à son corps, vouloir lui parler, tenir sa main ou l’embrasser, se sentir léger·ère, intrigué·e, excité·e ou confus·e. C’est quelques exemples mais pas une liste exhaustive. En même temps tout ça peut aussi être associé à autre chose, de l’anxiété, un malaise, de l’intérêt amical envers une personne, de l’admiration, de la jalousie ou des idées passagères. Mettre un mot sur un sentiment comme étant une attirance ou non est un exercice difficile, mais on s’améliore avec la pratique et en apprenant à mieux se connaître.
Est-ce que j’ai ressenti de l’amour pour ma prof?
Il y a différents types d’amour, on n’aime pas sa famille comme on aime ses ami·es ou son animal de compagnie. C’est possible que tu aimais ta prof sans que cet amour ne soit de nature romantique ou sexuelle. Encore une fois, la frontière est parfois dure à tracer entre amour et amitié. Mais c’est très normal de chercher l’acception et la reconnaissance d’un·e adulte qu’on admire et qu’on apprécie, surtout lorsqu’on n’a une faible estime de soi. À ce sujet, il y a cette réponse qui pourrait peut-être t’intéresser : Suis-je en amour avec mon prof? Ou est-ce que de l’admiration?
Est-ce que je me compare aux autres filles de mon âge ou me laisse influencer par mon amie bisexuelle?
C’est possible de se comparer aux autres de son âge et de vouloir ressembler à des gens qu’on admire, et c’est même plutôt commun à l’adolescence. Ce n’est pas toujours une mauvaise chose, tant que l’on se laisse l’espace d’être soi-même, mais une chose est sûre et certaine : cela ne cause pas l’orientation sexuelle.
Est-il possible de passer d’homo à hétéro, de ne plus rien ressentir pour le même sexe?
On ne “devient” pas une autre orientation sexuelle, on la découvre tout simplement, mais oui c’est possible pour ses attirances, ses besoins, ses préférences et ses intérêts (en sexualité ou autrement) de varier et évoluer dans le temps. C’est un phénomène qui se produit hors de notre contrôle, on ne peut pas se forcer à aimer les choux de Bruxelles ni les garçons. Les attirances et les goûts sont des réactions du corps, de la tête et du cœur, pas des choix. Ce désir de vouloir changer et devenir hétéro pourrait être le résultat de l’hétéronormativité, je te conseillerais donc de faire attention à ce qui motive cette question. Ressens-tu une pression intérieure ou extérieure de correspondre à une certaine norme idéalisée?
Est-ce normal que je n’arrive pas à me projeter dans l’avenir?
Oui! C’est correct de ne pas savoir exactement ce que tu voudras ou qui tu seras dans 1, 10 ou 25 ans. Essaie de commencer par te concentrer sur le moment présent dans la mesure du possible.
Suis-je légitime dans mes questionnements?
Qu’est-ce que tu entends par légitime? Parles-tu de l’acceptation et la validation des autres? Selon moi, tes questionnements sont légitimes car ils existent et sont bel et bien réels. Je remarque que la question de la légitimité revient souvent à travers ton message. J’ai un peu l’impression que c’est ton manque de confiance qui te fait douter de la validité de tes propres impressions. Je t’encourage à te croire et à arrêter de tenter de trouver des failles ou des points faibles à tes propres explications.
Qui suis-je?
De loin la question la plus courte et la plus complexe. 🙂 Je n’ai pas vraiment de réponse, je ne sais même pas comment j’y répondrais pour moi-même. Je pense qu’être humain c’est d’être constamment en changement, en évolution et en construction. Je sais que ça peut faire peur de ne pas savoir, mais ça peut être amusant d’avoir différentes possibilités aussi. Par ailleurs, ton orientation sexuelle (tout comme n’importe quelle autre caractéristique) ne permet pas à elle seule de te définir dans toute sa complexité. Tu as beaucoup de choses, ton orientation et tes attirances ne sont qu’une infime partie de ton identité.
Bon okay! C’était une plutôt longue réponse. Félicitations si tu as lu jusqu’à la fin. Prends le temps de décortiquer ce qui est pertinent ou pas pour toi. Et si tu as encore des questions tu peux toujours nous réécrire!
Merci encore pour ta confiance envers notre organisme et pour tout le courage et l’énergie que tu as mise dans cette communication.
En te souhaitant beaucoup d’amour,
Maxime, intervenant·e pour AlterHéros
Iel/they/them, accords neutres