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28 mars 2024

Est-ce que je suis une homosexuelle refoulée ?

Bonjour, à l’adolescence, j’ai eu un questionnement sur mon orientation sexuelle. J’avais ressenti de l’attirance pour une amie. Puis, je me suis dit que je saurai bien, qu’avec le temps mon orientation se préciserait. Voilà, j’ai rencontré un garçon que j’aime et je désire. Notre amour est très fort depuis 2 ans. Mais voilà que je lis que des femmes découvrent leur homosexualité lorsque’elles sont mariées et qu’elles ont des enfants…. J’ai eu très peur que ça m’arrive et ça m’amène à me requestionner sur mon orientation. On dirait que je ressens de nouveau une attirance pour les filles. Mais lorsque je suis avec mon copain, je ressens aussi beaucoup de choses pour lui. Mais je me sens tellement coupable d’avoir à nouveau ce questionnement que je n’arrive pas à être comme avant avec lui… Est-ce que je suis une homosexuelle refoulée ? Est-ce que ma relation avec lui n’est qu’une période de transition vers l’homosexualité ? Si oui, ça me fait vraiment beaucoup de peine…

Benoît

Salut Laurie.

Merci de t’être adressée à nous.

Dans ton message, tu nous dis que tu as déjà ressenti de l’attirance pour une amie, mais, depuis 2 ans, tu es amoureuse d’un garçon. Or, tu es troublée parce qu’il t’arrive encore d’éprouver une attirance pour les filles. Par conséquent, tu te demandes si tu n’es pas en train de vivre une espèce de transition vers l’homosexualité.

L’homosexualité se définit comme étant une attirance exclusive pour les personnes de notre sexe. Puisque tu as déjà ressenti de l’attirance pour les filles et que, maintenant, tu es en couple avec un garçon que tu aimes, il semble plus probable que tu sois une personne bisexuelle, c’est-à-dire que tu pourrais éprouver du désir à la fois pour des garçons ou pour des filles.

Il est bien important que tu comprennes que l’orientation sexuelle est une dimension de notre personne qui ne s’attrape pas, à l’instar des maladies. On ne devient pas une personne homosexuelle à 30, 40 ou 50 ans. C’est quelque chose qu’on porte en nous dès la naissance et qu’on ne peut pas éliminer à notre guise. Lorsque tu lis que des femmes « découvrent » leur homosexualité alors qu’elles sont mariées et ont des enfants, il serait plus juste de dire qu’elles décident, un jour, de s’assumer en tant que lesbiennes et ce, malgré leur situation conjugale et familiale. Dans les circonstances, on comprendra aisément pourquoi les « sorties de placard » de ce type sont si pénibles : non seulement elles impliquent forcément une rupture de couple, mais, en plus, il y a l’embarras d’expliquer une telle situation aux enfants, du moins s’ils sont en âge de comprendre. Et c’est pour éviter les drames de ce genre qu’il vaut toujours mieux assumer son orientation sexuelle, quelle qu’elle soit, le plus tôt possible, même si je suis bien conscient que c’est plus facile à dire qu’à faire…

Mais, revenons à ton cas… Tu nous dis que tu te sens coupable d’avoir des questionnements par rapport à ton orientation sexuelle. Il ne faudrait pas, Laurie. Au contraire, je pense que si tu as des doutes, il est important que tu prennes le temps de réfléchir et que tu éclaircisses la situation. Par ailleurs, se questionner sur son orientation sexuelle ne signifie absolument pas qu’on est gay ou lesbienne. Ce qui m’interpelle davantage, dans ton texte, c’est lorsque tu nous dis que tu n’arrives pas « à être comme avant » avec ton copain. Pour quelle raison? À cause de ton sentiment de culpabilité? Si oui, pourquoi cette culpabilité? Quelle en serait l’origine? Est-ce parce que tu n’as pas le sentiment d’être honnête avec lui? Parce que tu ne l’aimerais plus? Ou, du moins, que tu ne l’aimerais plus comme, toi, tu souhaiterais l’aimer? Il n’y a que toi qui connais la réponse à toutes ces questions. L’important est de ne pas se mentir et de faire face à la vérité de notre nature profonde.

Pour conclure, Laurie, je perçois, à la lumière de ton témoignage, deux hypothèses : soit tu es une personne bisexuelle, soit tu es une personne lesbienne. Dans le premier cas, il faudrait que tu tentes d’évaluer les causes de ton malaise avec ton copain. Il ne s’agit peut-être que d’un sentiment de culpabilité qui n’a pas raison d’être. Car il se peut très bien que tu sois amoureuse de ton ami, tout en étant sensible au charme de certaines filles. L’un n’exclue pas l’autre. Par ailleurs, et cela concerne le deuxième cas, il se pourrait que tes réflexions t’amènent à réaliser que ce sont les filles qui t’intéressent pour vrai et que, par conséquent, tu te définirais davantage comme étant une lesbienne. Si tel est le cas, il faudrait que tu en parles le plus tôt possible avec ton copain, et ce, même si « ça (te) fait vraiment beaucoup de peine ». Je comprends un tel sentiment, mais tu dois te dire que plus tu tarderas à lui en parler, plus grande sera sa peine et son amertume.

Peut-être aimerais-tu en savoir davantage sur la bisexualité? Je te conseille alors de visiter le site de Bi Unité Montréal (www.biunitemontreal.org). Si tu as le goût de partager ce que tu vis avec un(e) jeune allosexuel(le) de ton âge, je t’incite à t’inscrire sur la « Zone des AlterHéros », que tu trouveras sur notre site. En t’y créant un profil, tu pourras facilement développer de nouveaux liens et, qui sait?, nouer de nouvelles amitiés.

Voilà! En espérant que j’ai pu nourrir ta réflexion, je t’invite à nous réécrire si jamais le besoin s’en fait sentir.

Bonne chance!

Benoît

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