Est-ce normal que mon beau-frère me fasse des avances lorsqu'il est bourré?
Bonjour,
Je vous envoie cette « question » sans savoir si je m’adresse à la bonne plateforme mais je suis un peu perdu et je n’ai personne à qui en parler…
Je vais essayer d’être brève, ma mère c’est remarié il y a quelques années et honnêtement tout se passe bien avec ma nouvelle famille, mon beau père à plusieurs enfants dont 1 en particulier ayant 5 ans de plus que moi (J’ai 20 ans). Nous avons toujours été complice et même si nous n’avons pas grandis dans le même foyer (n’étant pas chez ma mère) je l’estime comme mon frère et je pensais qu’il m’estimais comme sa soeur. Même si il a toujours étrangement réfuté ce terme, pour lui nous ne sommes pas de se lien et quand le sujet revient sur la table, il reprise toujours que nous n’avons pas de sang en commun et que ce terme n’est pas le juste, je prenais ça pour du chipotage en soi après tout nous avons tous des manières différente de voir nos liens avec les autres.
Je vis maintenant chez ma mère et mon beau père mais lui n’y vie plus, il passe de temps en temps chez nous pour rester dormir et ce qu’il faut surtout savoir c’est qu’il a un réel problème avec l’alcool, il souffre d’un alcoolisme très fort pour son âge. Il y a maintenant 2 ans à peu près, lors d’un repas de famille il avait beaucoup bu (tout le monde à vrai dire), nous avons danser et cela c’est transformé en accolade puis plusieurs bisous sur la joue mais c’était fait de manière plutôt étrange et même mon beau père lui a dit de ce calmer. Etant donné qu’il avait beaucoup bu, j’ai fait abstraction, j’ai passé ma vie entouré d’alcoolisme alors je pardonne facilement le comportement des gens sous cette substance. Etant distant de nature, je me suis dit que l’alcool l’avais complètement déshinibé et qu’il avait mal géré la situation. N’étant pas quelqu’un de nature tactile, je sais que ce qui peut paraître dérangeant pour moi et souvent un geste banale et anodin pour d’autres.
Fin bref, les mois passe, et il revient dormir à la maison car il a une soirée avec des amis près de chez nous. Il rentre tard, bourré, et il a donc le réflexe de venir me voir dans ma chambre pour rigoler, je vois qu’il a du mal a marché et à parler et je me décide donc de venir l’aider à faire son lit (il n’y serais jamais arrivé). Une fois le lit fait, il s’assois sur le lit, m’attrape par le bras et me fait assoir sur lui de manière très étrange et honnêtement, très sexuelle suivis d’un « viens par là » et je me retrouve un bref instant tétanisé et par je ne sais quelle chance, le pied du lit se casse me permettant directement de passer à autre chose et de faire comme si de rien n’était. Je ne voulais pas être parano, j’en ai donc parlé à une amie pour savoir si je devais douter de la façon dont me percevais, mon frère (à mes yeux en tout cas), celui que je connais depuis que je suis enfant. Elle a trouvé ça étrange elle aussi. Comme l’autre fois, sans preuve cuisante et évidente, dans le doute, j’ai préféré me dire que j’était parano.
Surtout que plus rien ne c’était passé d’étrange, les fois ou je le voyais rien de bizarre et tout se passais bien, je reprenais confiance.
Mais se soir, même scénario, il est rentré bourré, est venu me parler vite fait en me disant qu’il était torché, voix pâteuse, tête qui penche, du mal à marché, la totale. Je lui souhaite bonne nuit, il pars puis reviens 2 minutes après pour me demander de l’aider à faire son lit. Au moins 9 mois s’étant écouler depuis le dernier incident j’avais en tête que je devais être parano, une partie de moi ce disais si il ne se passe rien cela prouve que tu était parano et si il essaye quelque chose cela prouve que tu ne l’était pas et de toute façon je ne comptais pas le laisser dans la merde. Je vais donc l’aider, je fait son lit, il me remercie par un câlin qui m’a parue simplement amicale. Sur le point de partir pour le laisser dormir, il m’attrape par le bras et m’allonge sur lui, puis il pose sa main sur le haut de ma cuisse limite fesse et me dit « t’es mignonne ». Je me retrouve tétanisé un bref instant et me défait de son emprise, il essaie de me tirer vers lui mais n’a aucune force je pars et lui dit qu’il est temps de dormir, j’ai eu le droit à un ironique « ohh t’es méchante ». Je vais dans ma chambre et 2 minutes après il revient me redisant que j’était méchante et je lui dit froidement d’aller dormir ce qu’il a fait.
Bon. Si j’écrit tout ça c’est parce que ma tête est rempli de question et je ne sais pas à qui parler…Déjà, est ce que c’été des avances ou je suis parano ? Est ce que le fait qu’il sois bourré le fait vouloir sauter sur tout ce qui bouge ou réveille une pars sombre de « désir » envers sa soeur(par alliance)? Est ce que je dois m’en inquiéter ? Est ce normal ? Est ce malsain qu’une partie de moi voulez avoir la réponse même si cela voulais dire que je devais subir une situation gênante ? Est ce que l’alcool est coupable de tout ça ou une partie de lui est quand même problématique?
Bref, je suis désolé pour ce pavé et je ne sais même pas si mon explication était claire,
J’espère juste que vous aurez des réponses à mes questions,
Merci d’avance alterheros
Bonjour,
Tu n’a pas laissé d’adresse courriel, j’espère que tu verra ce message!
Merci de nous faire confiance, et désolé·e pour le petit délai de réponse. Ton message est légitime et il n’est pas trop long.
Je crois premièrement qu’il existe plus d’une façon de définir les concepts de famille et de relations familiales. Tout ne se limite pas aux liens de sang, ni même aux personnes avec lesquelles on a grandi. Par exemple, on peut être très très proche des personnes que l’on rencontre une fois adulte, et les considérer comme une famille choisie. Dans ton cas, tu considères cet homme comme ton frère, vous vous connaissez depuis que vous êtes enfants et vos parents sont mariés. Les conventions et dynamiques familles impliquées par ce mariage peuvent très bien justifier un lien de frère-soeur.
Il est arrivé à plus d’une reprise qu’il consomme de l’alcool et exprime de l’affection non-consentie à ton égard. Tu expliques comment ses gestes et ses commentaires de nature sexuelle te dérangent et te rendent extrêmement mal à l’aise. L’alcool est peut être le déclencheur mais ce n’est pas une excuse, cela ne lui donne pas la permission de faire ce qu’il veut et de prendre pouvoir sur toi sans subir aucune conséquence. L’alcool ne transforme pas en une personne totalement différente et n’absout pas quelqu’un·e de tous ses torts.
Je dirais également que tu as le droit d’avoir tes limites. Tu as le droit de vouloir te sentir en sécurité chez toi. Pour revenir sur tes propos, tu n’es pas parano d’être déstabilisée et perturbée par le comportement de ton frère. Tu n’es pas non plus méchante de refuser ses avances. Je tiens aussi à souligner que ce qui est arrivé n’est pas de ta faute, tu n’as pas cherché à ce qu’il t’arrive du mal en allant dans sa chambre pour l’aider à faire son lit. Il s’agit d’une attente tout à fait raisonnable que dans une telle situation la personne saoule ne force pas l’autre à s’asseoir ou s’allonger sur celle-ci.
Tu as écrit ce message lors d’un nouveau développement, peut-être que la situation a évolué depuis, je ne veux pas assumer. Te sentirais-tu confortable d’aborder ton malaise directement avec ton frère, lorsqu’il est sobre? Tu peux demander qu’il arrête, c’est légitime dans le contexte. Sinon, est-ce que ta mère ou ton beau-père seraient susceptibles de t’offrir du soutien? Par exemple pour t’aider à affirmer ta limite, pour rencontrer ton frère avec toi ou en ton absence, ou généralement pour assurer un environnement sécuritaire à la maison?
Si jamais l’approche directe ne fonctionne pas ou est trop exigeante pour toi, il y a peut-être des gestes concrets que tu peux poser pour te protéger. Ça pourrait être de faire son lit avant son arrivée, de rester dans ta chambre et de barrer la porte ou de lui demander de dormir ailleurs lorsqu’il boit. Il est injuste que la responsabilité d’adresser et de corriger la situation te revienne sur les épaules, tu n’as rien fait de mal après tout. Je voulais seulement te donner différents scénarios et pistes d’action.
Si la situation empire, et/ou que les interventions ne fonctionnent pas, tu pourrais avoir recours à des ressources comme la ligne de prévention contre les violences sexuelles (3919) ou encore à la police. Je ne te le souhaite pas, mais il existe des ressources et des recours officiels pour ce type d’éventualité.
Écris-nous s’il y a quoi que ce soit.
Bon courage,
Maxim·e, intervenant·e pour AlterHéros
Iel/they/them, accords neutres