29 mars 2024

Comment vivre avec ma bisexualité ?

Stefanie Bigras

 
Depuis l’age de 19ans , j’ai toujours vécu avec une double identité celle de l’homosexuel et l’autre de l’hétéro sexuel j’avais trop mal à vivre avec ça et a chaque fois que j’essaye de choisir un camps ou un autre je finis par passer par des face de dépression …à certain age à 25 à grâce à ma psy je commence à m’accepter en tant que Bisexuel …et actuellement 2 ans après j’arrive pass à bien le vivre certe j’ai une copine et on est bien mais mon cote homo je le vis toujours d’une façon impulsive et mal saine.
j’ai essayer d’être dans des relations double (seul mon copain savait que j’avais une copine)mais j’avais eu du mal à géré ça …..j’ai l’impression que la bisexualité est une forme de sexualité immature et qu’il est temps de me classer ou de mettre termes à mes jours?Oui je suis bi mais comment vivre sainement avec ça ?le polyamour est il une bonne soulution ?deverai je parlait à copine de ça (et risquer de la perdre)
 
Bonjour !
Merci de faire confiance à AlterHéros. Tu t’interroges au sujet de ton orientation sexuelle, de ta relation amoureuse et du polyamour. Le parcours a été difficile entre tes 19 ans et aujourd’hui pour trouver et accepter ton orientation sexuelle. Tu as vécu quelques phases de dépression et consulter une psychologue t’a aidé à y voir un peu plus clair. Tu continues de te percevoir comme possédant une « double identité », soit celle de l’homme hétérosexuel et de l’homme homosexuel. Tu perçois cela comme deux solitudes qui ne se rencontre que rarement. Cette dualité est difficile à concilier au quotidien.
Regardons comment la bisexualité se définit chez ADHEOS : « La bisexualité est la capacité d’être émotionnellement et/ou sexuellement attiré(e) par les personnes des deux sexes. Une personne bisexuelle n’est pas nécessairement attirée par les deux sexes à part égale, mais le degré d’attirance peut varier avec le temps. Il est à noter que la bisexualité, tout comme l’homosexualité ou l’hétérosexualité peut être une transition dans un processus de découverte de sa sexualité, ou simplement une identité fixe accompagnant un individu pendant toute sa vie.»
Au GRIS-Québec, elle se définit ainsi : « Les bisexuel(le)s se définissent comme des gens qui peuvent tomber amoureux, se sentir attirés, ou avoir des relations sexuelles avec des personnes des deux sexes, plus ou moins indistinctement. Chacun de ces trois éléments – sentiments, désirs et conduites – est suffisant pour se considérer bisexuel(le) ».
La suite de la définition de la bisexualité de GRIS-Québec est particulièrement appropriée d’après ce que tu décris de ton expérience: « Il y a ensuite la bisexualité simultanée, c’est-à-dire lorsqu’un individu entretient des rapports avec les deux sexes à une même période de sa vie. Celle-ci est plus compliquée, car elle implique qu’un individu peut se lier à deux personnes en même temps. Elle est remarquée moins fréquemment, mais ne pas la nommer serait de nier une partie de la réalité. »
Tu mentionnes vivre ton « côté homo de façon impulsive et malsaine ». L’impulsion évoque deux aspects, d’abord celui de réagir sans trop réfléchir. Il y a une panoplie de motif psychologique ou biologique qui peut pousser un individu à agir de manière impulsive. Lun des bénéfices connus de l’impulsivité est de se soustraire à une réflexion qui amène des affects négatifs. C’est-à-dire que trop y penser pourrait t’amener à avoir des émotions ou pensées négatives, comme te juger toi-même sévèrement pour ton attirance envers un homme, culpabiliser, avoir de la colère, etc. Ainsi, passer à l’acte de manière impulsive, sans trop y réfléchir, pourrait te permettre de vivre l’expérience souhaiter sans faire face au processus de mentalisation. Il est difficile de s’épanouir pleinement en essayant de nier une partie de notre sexualité. Est-ce que l’impulsivité à laquelle tu fais référence pourrait prendre racine dans cette négation de vivre ce que tu décris comme « une sexualité immature »?
Tu dis être bien avec ta copine, je t’invite à réfléchir à ce que signifie « être bien » pour toi et à établir tes critères négociables et non-négociables en amour. L’un des piliers les plus importants de toute relation humaine est la communication. Quelle est l’entente dans votre couple? Êtes-vous exclusifs/monogames? Est-elle au courant de ton attirance pour les hommes? Comment se positionne-t-elle face à ta bisexualité? Es-tu prêt à vivre avec sa réaction, favorable ou non? Avant d’aborder le polyamour avec elle, je crois qu’il te sera bénéfique de définir d’avantage ce que tu recherches. Ensuite, vous serez en mesure d’établir ensemble ce qui vous convient comme couple.
Tu te demandes si le polyamour serait une bonne solution. Premièrement, qu’est-ce que le polyamour? Wikipédia le décrit ainsi « Le polyamour (de l’anglais polyamory), pluriamour, amour plural, amour-camaraderie (vieilli) ou non-exclusivité relationnelle, est une éthique des relations amoureuses basée sur le rejet de l’obligation d’exclusivité (sentimentale et sexuelle), l’égalité et l’honnêteté entre partenaires, et le respect de l’individualité et de l’autonomie de chacun. Ce terme est également utilisé pour désigner les modes de vie qui en découlent, principalement caractérisés par la possibilité pour une personne d’être simultanément impliquée dans plusieurs relations amoureuses. » Avoir une conversation ouverte sur le sujet avec ta copine t’aidera à répondre à ta question.
Stefanie Bigras
Intervenante psychosociale, titulaire d’un Bac en sexologie

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