Comment entamer ma transition sans fâcher ma mère?

Bonjour, ma situation est très compliqué. Le 15 octobre 2015 j’ai fait un coming out comme lesbienne car je suis né avec un corp de fille et que je me sentais donc que j’étais FtM et trans. Mon but était d’entreprendre une tradition, mais ma mère a compris que j’aimais les filles cependant on a reparlé 1-2 fois que j’étais trans c’était froid et sans trop de support. Mon but et de faire une transition mais je ne veux pas fâché personne mais je suis pu capable de mentir pis de vivre en fille. Comment puis-je lui dire sans la poussé. Merci j’ai vraiment bessoin d’aide.

Marie-Édith Vigneau

Bonjour, ma situation est très compliqué. Le 15 octobre 2015 j’ai fait un coming out comme lesbienne car je suis né avec un corp de fille et que je me sentais donc que j’étais FtM et trans. Mon but était d’entreprendre une tradition, mais ma mère a compris que j’aimais les filles cependant on a reparlé 1-2 fois que j’étais trans c’était froid et sans trop de support. Mon but et de faire une transition mais je ne veux pas fâché personne mais je suis pu capable de mentir pis de vivre en fille. Comment puis-je lui dire sans la poussé. Merci j’ai vraiment bessoin d’aide.
Bonjour, merci de nous écrire.
Tu vis présentement une situation très difficile; tu as essayé de faire un coming-out, mais ta mère s’est arrêtée au fait que tu aimes les filles. Elle est restée froide, sans trop te donner de support, alors que tu en as grand besoin.
Je comprends que tu aimerais faire une transition sans bruit, sans fâcher personne. Malheureusement, il se peut que ta transition froisse effectivement quelques personnes, dont ta mère. Elle pourrait vivre ou exprimer de la colère pour différentes raisons, entre autres parce qu’elle aura à faire le deuil de sa fille. Il se peut qu’elle soit inquiète pour toi, qu’elle ne comprenne pas ce que tu vis, qu’elle ait de la difficulté à accepter ce qui se passe ou qu’elle se demande si ta transition est «de sa faute».
Tu as essayé de lui parler de vive voix, sans grand succès. Maintenant, que dirais-tu d’un autre moyen, une lettre, par exemple? Tu peux aborder les points que je viens de mentionner en la rassurant sur le fait que tu restes sensiblement la même personne, avec les mêmes qualités, les mêmes forces, le même amour pour elle (si c’est le cas!). Elle doit faire le deuil de sa fille, mais pas de son enfant. Au contraire, ta transition sera peut-être une renaissance pour toi. Aussi, ce n’est pas «de sa faute» si tu es trans. Ce n’est surtout pas une faute d’être trans! Elle devra faire des efforts pour s’habituer à de nouveaux pronoms masculins et peut-être à un nouveau prénom choisi, mais en fin de compte, ce sera pour ton bien-être (et le sien, puisque plus on est heureux.se, plus on est agréable à côtoyer, n’est-ce pas!). Tu expliques très bien ne plus pouvoir «vivre en fille». Si tu expliques l’intensité du soulagement que te procure l’idée de vivre une transition, crois-tu qu’elle serais plus à l’aise d’en parler avec toi?
Il est possible, avec un peu d’éducation, de surmonter plusieurs difficultés. Ta mère aura sûrement des questions plus techniques et des inquiétudes auxquelles tu n’as pas envie de faire face. Par contre, est-ce ta responsabilité d’éduquer ta mère à propos de ta transition? Non. Tu peux choisir de le faire si le coeur t’en dit, mais ce n’est pas une obligation. Connais-tu ASTT(e)Q ? Tu pourrais les contacter pour avoir des pistes concernant ton coming-out à ta mère et pour mieux l’outiller durant ton parcours, si elle en ressent le besoin. Voici un extrait de leur offre de services:
«ASTT(e)Q fournit des services conseils gratuits et confidentiels aux personnes trans, aux personnes qui questionnent leur identité sexuelle, ainsi qu’aux ami(e)s et membres de la famille de personnes trans. Ces services sont disponibles à notre bureau, mais nous pouvons également nous rendre chez vous, communiquer par téléphone (nous acceptons les appels à frais virés), par Internet (par courriel, Skype ou chat), ou par la poste.»
Peu importe dans quelle région du Québec tu habites, tu peux donc les contacter.
Évidemment, cette ressource est plus que valide pour toi aussi!
Tu n’en peux plus de mentir, et en aucun cas tu ne devrais t’empêcher de faire une transition par peur de déplaire. Par contre, je me dois de te poser quelques questions importantes: est-ce que tu sens que tu ne serais plus en sécurité dans ta propre maison si tu entamais une transition? As-tu au moins une personne dans ton entourage sur qui tu peux compter pour te donner du support, en général et au cas où les choses tournent mal? Y a-t-il une association trans ou LGBT+ près de chez toi où tu pourrais rencontrer d’autres belles âmes trans ou cissexuelles (non-trans) en personne pour briser l’isolement? Il est important d’avoir un réseau de soutien avant de commencer une transition, puisque c’est toute une aventure! Heureusement, tu as déjà de bons réflexes, comme celui de nous écrire. Je t’en remercie encore!
Si tu le souhaites, tu peux discuter avec d’autres personnes trans dans le groupe Trans Power.
L’équipe d’AlterHéros est avec toi! Bon courage!
N’hésite pas à nous réécrire si tu en ressens le besoin.
Marie-Édith, B.A. sexologie, pour AlterHéros

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